
L’ancien président de la République centrafricaine est, à son tour, l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour Pénale internationale (Cpi). C’est presque tirer sur une ambulance, étant donné la vulgaire manière dont l’ex-homme fort de Bangui a été chassé du pouvoir par les rebelles du Secela. François Bozizé vient allonger la liste noire de la Cpi où on trouve déjà le Soudanais Omar El Béchir, en plus de l’ancien chef rebelle, puis président du Libéria, Charles Taylor, actuellement en procès à La Haye. Pour tous, les motifs portent généralement sur des « crimes contre l’humanité », « génocide », entre autres accusations portées par les organisations des droits de l’homme, à la puissance incontestable. Il sont d’ailleurs très peu nombreux les chefs d’Etat du continent à pouvoir demain échapper à de telles procédures. Cependant, la traque n’a de chance d’être efficace qu’une fois qu'ils perdent le pouvoir. La preuve avec El Béchir qui se pavane dans les sommets et nargue la Cpi. Autant dire que tant qu’ils sont les hommes forts dans leur palais, l’espoir de les arrêter est mince, voire nul. C’est presque encourager les présidents africains à s’accrocher au pouvoir. Ce qu’ils sont déjà nombreux à se faire reprocher, à en juger pour les nombreux tripatouillages de Constitution, çà et là, ou d’élections remportées par les partis au pouvoir avec des scores dignes de la Russie d'il y a quelques années. L’évidence étant par ailleurs que gérer le pouvoir et ne pas commettre des erreurs relève presque de l’illusion. Avoir à l’idée qu’on est après susceptible de poursuites amène à se battre pour conserver le plus longtemps possible ce qui fait office de garantie ou d’assurance.
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