
Cuisiné jeudi dernier dans le cadre de l’enquête sur les biens mal acquis, Karim Wade arrivé chez les pandores à 10 h 30 mn, n’a été entendu qu’à 17 h.
Un interrogatoire qui se poursuivra jusqu’à 3 h 30 du matin comme l’ont révélé plusieurs quotidiens de la place. De quoi s’interroger sur les motivations des enquêteurs et les raisons véritables qui font que l’audition n’a débuté qu’à 17 h, soit 6 heures 30 mn après l’arrivée de l’ex-ministre chez les pandores.
Selon des informations obtenues par Seneweb News, Karim Wade est resté sans alimentation tout le temps qu’aura duré sa dernière audition, jeudi à la gendarmerie de Colobane. Sans laisser aucun signe de faiblesse, le fils de l’ancien président Wade a gardé sa sérénité jusqu’au bout. Conscients de l’humiliation qu’ils étaient en train de lui faire subir, les enquêteurs, nous apprend-on, attendaient du fils du président Wade qu’il craquât. « Je suis en jihad », rétorqua-t-il aux pandores qui l’ont gardé pendant 17 tours d’horloge, sans ne rien lui proposer à avaler. Karim Wade non plus, selon toujours nos informations, n’était demandeur de quoi que ce soit. Sa sérénité avait pourtant fini par inquiéter, par agacer.
Mais il est à relever nombre d’irrégularités qui ont entaché les auditions de Karim Wade, des méthodes peu orthodoxes qui en définitive pourraient s’avérer contre-productives D’abord qu’est-ce qui justifie la présence du procureur spécial Aliou Ndao lors de l’audition du 15 novembre dernier, accompagné de son substitut ? Pourquoi Ndao n’était-il pas présent lors des auditions précédentes d’autres responsables du Pds ? En vertu de quoi son substitut qui assiste à l’interrogatoire ouvre son téléphone et transmet en direct le contenu de l’audition, des révélations jusqu’ici n’ont pas été démenties. Enfin, qui était au bout du fil de l’autre côté ? Autant de questions sur les motivations véritables d’une enquête dont il est à craindre qu’elle ne soit instrumentalisée. On peut ajouter à cette série de maladresses l’absence de notification à des personnalités politiques interdites de sortie du territoire national, une interdiction que les principaux concernés n’ont apprise que par voie de presse. Ce qui constitue une maladresse notoire, un scandale. Car en toute chose, le respect de la procédure, le souci des formes, importent aussi.
Le pouvoir actuel par ses maladresses multiples que certains qualifient d’amateurisme dans ce dossier, est en train de baliser la voie à Karim Wade qui commence déjà à susciter une certaine sympathie, alors qu’il ne devait que répondre des accusations qui pèsent sur sa personne. Cette instrumentalisation de son audition, curieusement, lui rend un service immense. Le fils d’Abdoulaye Wade se voit légitimé en quelque sorte, présenté qu’il est, comme un probable adversaire.
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