
Quatre personnes dont une femme ont été mis en examen vendredi dans le cadre d'une enquête sur un trafic de produits dopants à destination des salles de sport qui a permis de démanteler un laboratoire clandestin, a-t-on appris samedi de source judiciaire.
Ils ont été mis en examen par un juge d'instruction pour trafic de produits stupéfiants, infractions à la législation sur les substances vénéneuses en bande organisée, infractions au code du sport en matière de dopage et escroqueries à la Sécurité sociale. Tous ont été placés sous contrôle judiciaire, mais le parquet de Paris avait requis la détention provisoire pour deux d'entre eux.
L'enquête a conduit au démantèlement mardi dans l'Essonne d'un laboratoire clandestin d'anabolisants, une première en France, mettant fin à un réseau de distribution dans des salles de sport, selon la brigade des stupéfiants de la police judiciaire parisienne.
Les quatre suspects interpellés cette semaine étaient considérés comme les "laborantins" de ce trafic.
Les policiers du 36 Quai des Orfèvres enquêtaient depuis un an sur ce réseau de vente d'anabolisants dans une dizaine de salles de sports de la capitale, qui commençait à s'élargir à la région de Nice, a expliqué vendredi à la presse le patron des "stups" Christophe Descoms.
En mars, lors d'une première vague d'interpellations, les enquêteurs avaient arrêté une infirmière qui se fournissait dans l'infirmerie de l'hôpital où elle travaillait, et quatre professeurs de sports qui revendaient les produits en direct à la clientèle des salles de musculation.
Les policiers, qui s'interrogeaient sur la provenance des anabolisants, ont découvert le laboratoire, installé dans un appartement de l'Essonne, en région parisienne. Sur place, ils ont saisi 60.000 euros, 15.000 pilules, 4,5 kg de "pâte permettant de fabriquer encore cinq fois plus de pilule", des fioles et tout le matériel de fabrication, notamment une machine à stériliser les fioles. Le trafic devait générer "quelques dizaines de milliers d'euros chaque mois", selon les enquêteurs.
Le trafiquants présumés fabriquaient des anabolisants, des stéroïdes et de la testostérone, en "autodidactes" et sans"aucune connaissances ni médicales, ni chimiques", a relevé Christophe Descoms. Ils se fournissaient en Chine via Internet.
"Les produits étaient dangereux à deux égards: parce que ce sont des produits toxiques, mais aussi parce que l'hygiène n'était pas respectée", a-t-il expliqué.
Les consommateurs entendus par la police ont d'ailleurs signalé des "effets secondaires" comme des "douleurs, des œdèmes".
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