
L’affaire Karim Wade fait l’objet d’une rageuse bataille de lobbying en France, à un peu plus d’un mois de l’ouverture du procès du mis en cause, le 31 juillet.
Sensible à la grogne de Dakar, qui s’est plaint d’avoir appris « par voie de presse » le classement sans suite, le 17 juin, de la plainte pour enrichissement illicite contre Karim Wade, déposée, fin 2012, auprès du parquet financier de Paris, le gouvernement français a avisé lundi qu’une « autre procédure est par ailleurs en cours ».
« Le juge sénégalais a adressé une commission rogatoire internationale au ministère des Affaires étrangères et du Développement international, qui l’a immédiatement transmise aux autorités judiciaires compétentes. Elle est actuellement en cours d’exécution », a déclaré, lors d’un point de presse du porte-parole du ministère des Affaires étrangères et du Développement international.
Le Quai d’Orsay, siège dudit ministère à Paris, confirme ainsi les avocats de l’Etat du Sénégal qui minimisent le classement sans suite de la plainte « simple », indiquant que la commission rogatoire déployée aurait tracé des avoirs estimés à près de 12 milliards FCfa (18 millions d’euros) en France, liés à la famille Wade et proches.
Criant « victoire » à l’annonce du classement sans suite de l’autre plainte, les conseils du fils d’Abdoulaye Wade, ne dorment pas pour autant sur « leurs lauriers ». D’après un article du site de « jeuneafrique » publié mardi, les avocats de Karim Wade « cherchent le soutien de la diplomatie française pour que les autorités sénégalaises lâchent du lest ».
A en croire la même source, Me Pierre-Olivier Sur, conseil du fils d’Abdoulaye Wade, aurait « pris rendez-vous au Quai d’Orsay avec Alexandre Ziegler, directeur de cabinet de Laurent Fabius. Objectif : obtenir le soutien du chef de la diplomatie française et faire pression sur les autorités sénégalaises (…) ».
Cependant, cette initiative des avocats des Wade risque de buter sur le mur des intérêts d’Etat. « La France entretient une coopération étroite avec le Sénégal, notamment en matière judiciaire », a souligné le Quai d’Orsay, notant que l’Hexagone « appuie les efforts en cours, appuie les efforts faits par le Sénégal dans le domaine de la Gouvernance ». Mais puisque la Françafrique - cette autre facette de la « raison d’Etat » - a la peau dure…, il ne faut jurer de rien.
0 Commentaires
Participer à la Discussion