La chambre d'accusation de Ziguinchor devait statuer, ce mercredi, sur plusieurs points dans la tuerie de Boffa-Bayotte, notamment la demande de mise en liberté provisoire des inculpés et la demande d'expertise et de confrontation introduite par la défense. Cependant, l'avocat des inculpés, Me Ciré Clédor Ly a demandé le renvoi de ce dernier point. Ce, parce que, estime l'avocat, les actes d'investigation qui devaient être faits n'ont pas été faits correctement et convenablement. Qualifiant d'arnaque l'enquête de la gendarmerie, l'avocat révèle que certains parmi ceux qui sont détention n'étaient même pas à Ziguinchor au moment des faits pour les impliquer dans une tuerie. Donc, déclare Me Ciré Clédor Ly : "Pour les exigences d'un procès équitable, nous avions demandé au juge d'instruction de procéder à des investigations pouvant établir tous les mensonges qui se trouvaient dans le procès-verbal d'enquête de la gendarmerie. Le juge d'instruction a tout bonnement refusé".
Audition de l'ancien Cemga et Dg de Rts Ziguinchor
Poursuivant, la robe noire demande l'audition de l'ancien Directeur général de la station de la RTS à Ziguinchor ainsi que l'actuel chef d'état-major de l'armée qui, à l'époque, pouvait connaitre des faits précis pouvant innocenter des personnes qui sont en prison. "Aucun acte d'investigation n'a été fait en dehors des auditions. Même la reconstitution des faits n'a pas été faite. Il faut que l'opinion publique nationale et internationale sachent que la paix en Casamance ne peut pas être résumé avec simplement le MFDC. Beaucoup d'innocents ont fait les frais de ces errements, de ces confusions et de ces mensonges. Toutes ces personnes qui sont inculpées ignorent la signification du MFDC", a dénoncé Me Ciré Clédor Ly. Avant d'ajouter : "Il est temps que notre police judiciaire fasse l'objet de vérification par les juges d'instruction."
Pour rappel, des exploitants forestiers, essentiellement des jeunes, avaient été pris à partie le 6 janvier 2018 par un groupe d'hommes fortement armés, dans la forêt de Bofa-Bayotte, non loin de la frontière sénégalo-bissau-guinéenne, située dans la commune de Niassya.
Le bilan était lourd : 13 exploitants forestiers assassinés, 7 autres blessés dont 3 évacués à Dakar. Au moins plus de 20 présumés auteurs de cette tuerie ont été arrêtés. Après un séjour carcéral de 2 ans au camp pénal de Liberté 6 et à la maison d'arrêt de Rebeuss, ils ont été transférés à Ziguinchor pour nécessité d'enquête.
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