La fréquence des arrestations et la mise sous mandat de dépôt d’élèves ou de jeunes pose le problème de leur "accoutumance" aux lieux de détention, a affirmé mercredi à Kaolack Me Assane Dioma Ndiaye, un des avocats commis pour la défense des prévenus de Médina Sabakh.
‘’Nous regrettons une fois de plus le fait que les élèves puissent s’accoutumer à la prison alors que ça ne devrait pas l’être’’, a-t-il déclaré.
Il s'exprimait après la condamnation à un mois de prison avec sursis d'élèves et d'autres prévenus cités parmi les auteurs des attaques perpétrées lundi dernier contre le poste de gendarmerie de Keur Ayib et la sous-préfecture de Médina Sabakh.
Il a cité le cas des élèves et jeunes de Médina Sabakh arrêtés puis emprisonnés dans le cadre de ces évènements, ainsi que d'autres circonstances où des élèves ont fait aussi l’objet d’arrestation puis de placement sous mandat de dépôt.
Déplorant ces emprisonnements à la va-vite de jeunes, il a invité les citoyens sénégalais à "veiller à ce que des faits similaires ne se reproduisent plus’’.
Selon lui, le dénouement d’un conflit comme celui de Médina Sabakh implique des approches beaucoup plus pédagogiques et psychologiques, au lieu de passer par la méthode forte pour en arriver à un emprisonnement de jeunes prévenus.
‘’On aurait pu régler cette affaire sans la judiciariser outre mesure et faire en sorte que les élèves puissent comprendre les choses à ne pas faire et qu’ils adhèrent à certaines valeurs républicaines’’, a expliqué Me Ndiaye avocat au barreau de Dakar.
‘’Mais une mise sous mandat de dépôt systématique des citoyens, particulièrement des jeunes, peut poser problème du point de vue de l’accoutumance à la prison, créer des traumatismes car on a affaire à des jeunes ’’, a-t-il mis en garde.
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