
Je me souviens avoir publié sur ce même blog l'archive "Voix multiples, un seul monde - Communication et Société, aujourd'hui et demain", où le rapport Mc Bride, une étude commanditée par Amadou Makhtar Mbow avait tenté de traiter la question fondamentale à savoir : « à quelles conditions une information transmise à sens unique et monopolisée par ceux qui détiennent le pouvoir - pouvoir fondé sur le savoir, pouvoir de l'argent ou pouvoir tout court - pourrait-elle se transformer jusqu'à s'élargir aux dimensions d'une véritable communication démocratique fondée sur le dialogue de tous avec tous ? ». Aujourd'hui dans un contexte géopolitique extrêmement tendu en Afrique de l' Ouest et du Nord, il est aujourd'hui plus que jamais question du rôle des médias dans le relais de l'information. La domination idéologique des pôles d'information occidentaux est telle que lorsqu'un citoyen africain, sénégalais par exemple, tape sur le moteur de recherche Google Mali ou Algérie, la première page des résultats de la section Actualité qui lui est présenté ne fait état d'aucun contenu provenant d'un site sur le continent africain. Pire, il semblerait même que seuls les sites web français écrivent sur ces guerres qui se déroulent pourtant sur le sol africain.
Sachant cela, pourquoi diable s'étonner que les médias des pays partageant une frontière commune avec le #Mali, ou l' #Algérie, se mettent à reprendre des expressions telles que "Djihadistes", ou encore "Islamistes", aussi machinalement ?
J'ai eu encore plus mal quand j'ai récemment découvert une interview accordée par mon Président, le Président Macky Sall aux français TV5MONDE, rfi et Le Monde, où il se laissait prendre au piège de ce jeu de mots qui est loin d'en être un !
Le clou de la honte arrive avec cette vidéo de l'arrivée avant-hier des forces nigérianes premier contingent des forces africaines de la CEDEAO. On y voit le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré s'excuser presque d'avoir fini par demander l'aide à Paris pour enfin pouvoir se débarrasser des terroristes qui occupaient deux tiers des territoires qu'il gouvernait.
Je vais citer Fary Ndao, un blogueur pour qui j'ai beaucoup de respect : "(...)Si la rebellion en #Casamance reprend du poil de la bête ou que deux ou trois barbus du Nord du Sénégal prennent les armes, sachez que : Il y'a de l'or au Sénégal (Région de Kédougou à Sabodala, Massawa, Niakafiri etc), - du Zircon sur la côte Atlantique (bientôt la 3eme plus grosse mine du Monde) - Du Gaz et du Pétrole en offshore (environ 2 à 3 Milliards de Barils de Pétrole) - Des Millions de tonnes de Fer dans la Falémé - Et des dizaines de tonnes d'Illménite, d'or et d'autres métaux dans le fleuve Sénégal."
Je pleure aujourd'hui Sheikh Ahmadou Bamba*, qui nous a enseigné la vraie valeur du Jihaad, Cheikh Anta Diop qui avait prévenu la jeunesse de son temps de cette guerre idéologique impitoyable, je pleure Thomas Sankara, qui n'aurai pas fléchi comme ces vaincus du néo-colonialisme que nous portons au pouvoir et qui ne savent toujours pas comment se départir de cet étau qui exerce une pression de plus en plus grande sur eux et leurs peuples.
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