
Les
quotidiens se font l’écho lundi de bruits de bottes et commentent
abondamment la décision du gouvernement d’envoyer un contingent
sénégalais combattre les rebelles djihadistes occupant la région nord du
Mali depuis plus de neuf mois.
‘’Le Sénégal dans la guerre’’, annonce
Le Quotidien, donnant le ton à de nombreux quotidiens qui reviennent sur
la décision des autorités d’envoyer 500 militaires au Mali, pour
combattre les djihadistes occupant le Nord de ce pays et l’aider à
recouvrer sa souveraineté sur la totalité de son territoire.
La France, intervenant en soutien à l’armée malienne, a stoppé samedi
l’avancée des islamistes dans le centre du Mali, au moment où les pays
d’Afrique de l’Ouest accélèrent leurs préparatifs pour y déployer leurs
troupes.
‘’Le Sénégal a décidé, annonce son ministre des Affaires étrangères
Mankeur Ndiaye, de l’envoi d’un contingent au Mali, pour aider ce pays à
reconquérir les localités du nord envahies par les groupes islamistes.
Une décision qui survient vingt-quatre heures après que l’armée a
démenti la présence de militaires sénégalais sur le théâtre des
opérations’’, écrit le journal.
‘’La guerre aux portes du Sénégal’’, souligne le quotidien Enquête via
sa Une, avant de saluer ‘’la volonté politique exprimée par le Sénégal
qui a pris le risque de s’engager dans une guerre qui peut avoir des
conséquences pour notre pays’’.
‘’L’histoire qui lie les peules malien et sénégalais est si profonde que
se croiser les bras serait criminel. Nos deux drapeaux affichent les
mêmes couleurs. Nos liens transcendent les seuls relations économiques
et prennent leurs sources dans nos histoires communes’’, fait valoir le
même journal.
Comme de bien entendu, la classe politique ‘’approuve la décision’’ du
gouvernement, rapporte Le Soleil, citant quelques réactions de
responsables, dont l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères,
Cheikh Tidiane Gadio. ‘’Il faut sécuriser nos frontières’’, dit
l’emblématique patron de la diplomatie sénégalaises sous le règne de
l’ancien président Abdoulaye Wade.
Il se trouve également que des raisons ne manquent pas à cet engagement,
si l’on en croit l’actuel ministre des Affaires étrangères. ‘’Il y a
des cellules terroristes dormantes au Sénégal’’, révèle Mankeur Ndiaye,
dont les propos sont publiés à sa Une par le quotidien l’As.
‘’Plus l’ombre d’un doute, le Sénégal s’engage dans la guerre pour la
libération, du nord-mali. Un contingent de 500 soldats quittera le sol
sénégalais bientôt avec comme ligne de mire : déloger les islamistes qui
ont fini de faire du nord-mali, leur bastion’’, écrit-il.
‘’L’étape suivante des terroristes c’est Dakar’’, prévient à son tour
Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des
droits de l’Homme (RADDHO). Cité par Sud Quotidien, Tine ‘’est d’avis
qu’il faut mettre en place un groupe de contact pour réintroduire les
diplomates africains dans le jeu. (Mais il) estime que les djihadistes
qui occupent le nord du Malin sont un véritable danger terroriste pour
toute l’Afrique de l’Ouest’’.
‘’Il y a une certaine connexion entre les djihadistes et certaines
cellules dites dormantes au Sénégal’’, renchérit le chef de la
diplomatie sénégalaise, dans des déclarations rapportés par
L’Observateur. Le quotidien du groupe futurs médias précise en même
temps que le contingent sénégalais de 500 fantassins, commandé par un
colonel, ‘’débarque à Bamako aujourd’hui (lundi)’’.
Rewmi affirme que des parachutistes également feront partie de ce
contingent appelé à ‘’mener +une lutte implacable contre les groupes
terroristes, en réduisant leurs capacités partout où ce sera nécessaire
mais de rester également vigilant sur toute l’étendue du territoire
national, en cas de représailles+’’.
A côté de ce sujet principal, de nombreux quotidiens évoquent
l’implosion du Mouvement du 23 juin, ou plus exactement les déchirures
de ce mouvement citoyen d’opposition, qui avait énergiquement combattu
la volonté de l’ancien président Abdoulaye Wade de se briguer un
troisième mandat à la tête du pays, à l’occasion de la dernière
présidentielle.
‘’Le M23 implose’’, selon Le Pays au quotidien. Ce journal fait allusion
aux tensions intervenues à l’occasion de l’assemblée générale du M23,
tenue ce week-end. Cela dit, ajoute le journal, ‘’cela n’enlève en rien à
la légitimité du mouvement, (qui) reste intact’’, selon Alioune Tine,
un des figures de cette structure.
‘’Le M23 se déchire’’, rapporte également Le Populaire. ‘’Une bataille
rangée entre jeunes du mouvement et gros bras éclabousse les travaux’’
du mouvement, précise-t-il. Il s’agit là d’un ‘’+malaise profond+ de la
jeunesse’’, analyse encore Tine, à la Une de Direct Info.
‘’La mutation du mouvement des forces vives de la nation du 23 juin
(M23) en association s’est faite dans la douleur, samedi dernier à
l’hôtel Ndiambour (Dakar). Une grande fissure s’est opérée au sein de ce
mouvement qui a grandement participé au départ du président Wade du
pouvoir’’, écrit L’Observateur.
‘’Les statuts du M23 adoptés dans la division’’, informe pour sa part Le
Soleil, faisant état d’une opposition ‘’entre le camp des adultes et
celui des jeunes’’. ‘’Les jeunes entrent en rébellion’’, signale La
Tribune, titrant : ‘’Il faut brûler le M23’’.
Concernant la traque des biens mal acquis, Libération annonce que les
anciens ministres Ousmane Ngom, Cheikh Tidiane Sy et Modou Diagne Fada,
ainsi que Lamine, ancien garde-du-corps de l’ancien président Abdoulaye
Wade, sont les prochaines cibles du procureur spécial près la Cour de
répression de l’enrichissement illicite (CREI).
BK
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