Le ministre de la Communication et des Télécommunications, Porte parole Gouvernement, Moustapha Mamba Guirassy se livre, dans les colonnes qui vont suivre, à un exercice qui fait partie intégrante de ses attributs et fonctions et qui lui vont comme un gant. Il s’agissait, pour le Maire de Kédougou, de revenir sur les grandes lignes des chantiers du Gouvernement dans le domaine de la Communication et particulièrement de la presse. De l’aide à la presse au projet de ce qui sera le premier Code de la presse de l’Histoire du Sénégal en passant par la Maison de la presse, le Fonds de développement du secteur et la décrispation des relations entre la presse et le pouvoir, le ministre apporte des éclairages et précise la politique du Gouvernement en matière de liberté de la presse .
M. le ministre, vous êtes à la tête du département de la Communication, comment se porte le secteur de la presse ?
Je remercie, tout d’abord, le Président de la République et le chef du Gouvernement pour la confiance qu’ils m’ont témoignée, en me confiant un secteur aussi important que celui de la presse, qui porte notre démocratie et contribue à son renforcement en jouant un rôle de premier plan dans l’éducation, l’information et la culture. Un secteur qui, je dois le rappeler, partiticipe au renforcement de la cohésion nationale. C'était donc un honneur pour moi de me voir confier des dossiers aussi sensibles et importants que celui du Projet de Code de la presse. Il s'est agi dans ce cadre de demander aux acteurs de la presse de se retrouver librement autour d'un cadre de concertation et de dialogue en vue de proposer au Chef de l’Etat un projet en phase avec les aspirations des acteurs du secteur c'est-à-dire tirer la corporation vers le haut.
Je dois rappeler que le Président, sur ce point précis, avait , devant l'opinion nationale et internationale , affirmé qu’il souhaitait pour la nation SENEGALAISE un code qui serait l’un des plus démocratiques au monde. Aussi, avons-nous demandé aux acteurs de faire eux-mêmes des propositions qui seraient ensuite validées par le Chef de l’Etat. Dieu merci, cela s’est fait puisque le Projet de Code a reçu la bénédiction du Président de la République à l’occasion de l’audience qu’il a accordée au Comité scientifique. « Je n’y changerais pas une virgule » avait-il dit ; magnifiant, du coup, le consensus qui a caractérisé la démarche du Comité scientifique ; quelques jours plus tard, en Conseil des Ministres, le document a été adopté par le Gouvernement. Pour nous, cela témoigne de la constance de la détermination de Maître Abdoulaye WADE d’accompagner ce processus qui, à terme, va complètement changer le visage du paysage médiatique sénégalais.
Comment expliquez-vous cet esprit d’ouverture démocratique du Président que certains pourraient qualifier de largesses ?
Vous savez, Me Wade, comme il aime à le dire souvent, est un journaliste dans l’âme parce qu’ayant été un des précurseur de la presse nationale. En outre, il a de tout temps soutenu qu’il ne voulait pas voir de journalistes en prison. Cela n’avait pas été bien compris même dans son propre camp et il m’a fallu lever les incompréhensions lors des concertations avec les forces vives de la Nation dans le cadre de nos séminaires de partage du Projet de code de la presse qui, au passage, se poursuivent. La dépénalisation des délits de presse ne signifie pas impunité pour les journalistes ; loin de là. Au contraire, d’autres sanctions sont prévues celles –là même proposées par les professionnels du secteur et je vous assure, elles sont plus sévère que la contrainte par corps. J’inviter ici et maintenant les Sénégalais à prendre connaissance de ce code qui est aussi le leur.
Le Président de la République, en invitant les professionnels des médias à réfléchir sur ce texte les invite en même temps à maîtriser leur avenir ; comme par exemple la viabilité de leurs entreprises. Vous savez, par souci de mieux vendre leurs parutions, certains se livrent à des pratiques peu orthodoxes, portant un sacré coup à la crédibilité de cette masse de professionnels animée des principes d’éthique et de déontologie. Trouver le juste équilibre entre la bonne santé financière de ces sociétés et le respect des principes que je viens de citer est ains i l’autre cheval de bataille du Projet de code de la presse.
Pour respecter l’esprit et la lettre de sa démarche le Chef de l’Etat a, tout simplement effacé les 12 milliards de dette fiscale des entreprises de presse pour leur permettre de mieux souffler et de repartir à zéro ; prendre un nouvel élan. C’est dans la même logique, il a investit six milliards de nos francs pour la construction de la Maison de la presse, en phase d’achèvement. C’est une première en Afrique de l’Ouest et l’ambition affichée et d’améliorer les conditions de travail, de motiver davantage la production véritablement, une vitrine des médias au Sénégal, en Afrique et dans le monde puisqu’il va abriter plusieurs réseaux professionnels du métier..
Autre acte fort posé par Me Abdoulaye Wade, c’est l’aide à la presse dont le montant a nettement : de 100 millions, en 2000, elle est passée à 500 millions, aujourd’hui, et le Chef de l’Etat m’a demandé, dans les limites du possible, de la porter à 700 millions. Nous y travaillons avec le ministère de l’Economie et des finances et sommes confiants que cela aboutira.
Le Président de la République ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il envisage la création d’un Fonds de plusieurs de nos francs pour politique accompagné les projets de développement du secteur de la presse. La politique de l’Etat dans le domaine touche aussi les radios communautaires. il leur a été octroyé une subvention de 200 millions ; une mesure et des efforts appréciés, à leur juste valeur , par l’URAC, l’instance représentative des professionnels
.D’ailleurs et nous nous l’avons exprimé à la représentation parlementaire, il y a quelques jours, nous réfléchissons à améliorer le statut de ces radios pour leur permettre une plus grande ouverture dans le champ de l’information et de la publicité. Nous demeurons convaincus qu’elles peuvent accompagner durablement le processus de développement de notre pays. Nous sommes en train de préparer un Projet de loi portant sur l’accès à l’information et il sera bientôt soumis en Conseil des ministres et au Parlement. Tous ces processus, nous en demeurons convaincus, participent de la la décrispation des relations entre la presse, surtout privée, et le pouvoir. Plus que jamais, nous croyons que le Pouvoir, comme la Presse, sont condamnés à vivre ensemble dans un espace bien défini dans le respect de nos institutions et des personnes qui la représentent. Cela s’appelle tout simplement responsabilité…
A suivre.
Propos recueillis par
Papa Aliou MBAYE
2 Commentaires
Sos Corruption
En Novembre, 2010 (13:49 PM)Lakhlakh Djay
En Novembre, 2010 (00:08 AM)Participer à la Discussion