
L'épineuse question de la crise des migrants sera au cœur des préoccupations du 34e sommet franco-britannique qui réunit, jeudi, François Hollande et David Cameron à Amiens. La France compte sur un engagement financier de Londres.
La "jungle" de Calais au menu du 34e sommet franco-britannique. François Hollande et David Cameron ont rendez-vous, jeudi 3 mars, à Amiens (Nord-Pas-de-Calais-Picardie), pour notamment évoquer la situation des migrants qui tentent de rejoindre l'Angleterre depuis la France.
Avant l'ouverture du sommet à la préfecture d'Amiens, le président français et le Premier ministre britannique ont rendez-vous à 11h15 au cimetière-mémorial britannique de Pozières, lieu emblématique de la Bataille de la Somme au cours de laquelle 400 000 soldats anglais et 200 000 français trouvèrent la mort de juillet à novembre 1916.
"C'est un peu leur Verdun à eux", souligne un diplomate français, voyant dans la concomitance du sommet et du centenaire de l'offensive franco-britannique contre l'armée allemande un symbole fort "du partenariat dans la paix comme dans la guerre qui perdure" entre les deux pays.
Retour sur les accords du Touquet
David Cameron et François Hollande auront toutefois les yeux tournés vers la "jungle" de Calais. La rencontre intervient au moment où les autorités françaises entament le démantèlement de ce campement insalubre, dans un climat tendu, émaillé d'incidents.
Paris ne compte pas remettre en cause les accords du Touquet de 2003 régissant la gestion de la frontière franco-britannique: "Ils n'ont pas vocation à être modifiés", indique-ton à Paris.
La France veut en revanche une aide financière substantielle de Londres pour l'ouverture de nouveaux centres d'accueil, la sécurisation des infrastructures portuaires de Calais, Dunkerque et du tunnel sous la Manche et la lutte contre les filières clandestines.
"On attend des engagements financiers additionnels" britanniques, dont le montant devrait être annoncé à l'occasion de ce sommet. Des discussions intenses ont lieu entre les équipes du ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve et son homologue britannique Theresa May.
La défense en question
La question du regroupement familial de mineurs isolés, bloqués à Calais alors que des membres de leur famille sont installés outre-Manche, sont un des sujets sensibles des discussions. Bernard Cazeneuve a souhaité récemment que les cas de "tous ceux qui ont des attaches en Grande-Bretagne, parmi notamment les mineurs isolés," soient examinés "dans l'équilibre de la relation que nous avons avec la Grande-Bretagne".
Deux autres textes seront signés à Amiens pour renforcer la coopération bilatérale en matière de défense et de lutte contre le terrorisme. À l'ordre du jour, notamment, la mise au point d'une force expéditionnaire conjointe franco-britannique, qui sera opérationnelle après un exercice en avril 2016 qui mobilisera quelque 7 000 militaires français et anglais. Paris et Londres veulent également développer leur coopération en matière d'armement, (drone, missiles, guerre des mines sous-marines).
Le projet de construction par EDF de deux EPR à Hinkley Point (côte ouest de l'Angleterre), dont le coût est évalué à 24,5 milliards d'euros, fera par ailleurs l'objet d'un texte commun.
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