Relever les manquements de la presse et des médias : c’est la tâche que s’est assigné Limédia, l’Observatoire de l’information et des médias, qui porte un regard très critique sur l’exercice des métiers de l’information et de la communication. Pour Sadikh Diop, administrateur de Limédia, «les journalistes ne font que répéter ce qu’ils entendent. Vous retrouvez dans les journaux ce que vous entendez dans les grand-places», a regretté l’invité de l’émission Le Grand Entretien de Seneweb Radio.
«Pourquoi rendre public des informations dont on n’est pas sûr de la véracité ?», se désole-t-il lorsque la presse, dernièrement, a accordé plusieurs interviews à la famille de Tabara, la Sénégalaise exécutée par le régime de Yahya Jammeh en Gambie. « Il y a de grands journalistes qui font n’importe quoi et savent qu’ils font n’importe quoi », fait-il remarquer car « on n’avait pas besoin de connaître le nom de la dame, encore moins de donner la parole, à tour de rôle, à des membres de sa famille qui se contredisent et semblent régler des comptes ».
Quant à la télévision publique RTS, qui évoque souvent des problèmes de moyens, « qu’elle nous fasse déjà un bon contenu, de la production avec les moyens dont elle dispose », a préconisé Sadikh Diop. Et de rappeler qu’ « à chaque campagne électorale, la RTS en profite pour améliorer son parc. Ce matériel là, elle en fait quoi ? De quels moyens parle-t-on ? La RTS a des moyens énormes, des ressources humaines en réserve », tient-il à préciser.
Sadikh Diop de s’indigner aussi devant la production par la chaîne publique de la matinale « Kinkéliba », qui dure deux heures, « rediffusée deux fois par jour, ce qui fait, au total, six heures sur vingt-quatre heures », constate avec regrets l’administrateur de Limedia.org, non sans rappeler que le quart des programmes de la RTS, « c’est de la rediffusion », alors que « son journal télévisé ne donne pratiquement que de l’information institutionnelle ».
Autant de manquements qui devraient intéresser le CNRA, objet aujourd’hui de tous les débats.
« Babacar Touré ne peut pas être président de Sud et diriger le CNRA »
Justement le CNRA, il est dans le viseur de l’administrateur de Limédia, qui n’en voit pas moins « une nomination politique » à travers l’arrivée de Babacar Touré à la tête de l’organe chargé de réguler l’environnement des médias. Parce qu’« il y a un conflit d’intérêt manifeste. Babacar Touré ne peut pas être président de Sud et diriger le CNRA », prévient Sadikh Diop au sujet de Sud Communication, une entreprise de presse privée qui repose sur les épaules de Babacar Touré. « Demain, si Babacar Touré prend une sanction contre le groupe Walfadjri, Sidy Lamine Niasse va dire ce que je suis en train de dire aujourd’hui », a-t-il averti.
A en croire Sadikh Diop qui dit ne pas douter une seule fois des compétences et capacités du journaliste, « Babacar Touré aura les mains liées », alors que le CNRA « doit veiller au respect des procédures administratives », aussi. « Est-ce que la radio de Babacar Touré respecte déjà tout cela? », s’interroge l’économiste de formation, qui établit un parallélisme avec la France, où « la fonction de président du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) est incompatible avec toute autre fonction ».
Et de poursuivre : « on aurait nommé Sidy Lamine Niasse, Vieux Aïdara ou autre à la tête du CNRA, j’aurais dit la même chose ». Parce que « le CNRA est une sorte de tribunal administratif, il fait des amendes, du correctionnel en quelque sorte. Il s’occupe des contentieux entre organes de presse et pour ce travail, on n’a pas besoin d’un journaliste ».
Sadikh Diop de souligner d’autre part la nécessité d’un équilibre de l’information dans les médias, une répartition des temps de parole entre le pouvoir et l’opposition. Mieux, « il faut établir des règles du jeu claires dans le secteur des médias et mettre à la tête des institutions qui les régulent, des hommes indépendants, des hommes qui ont la capacité de les faire appliquer ». Par ailleurs, tient-il à relever, « il y a des télévisions qui ne font que des plateaux, elles n’ont pas de programme, alors que certains journaux télévisés, ne sont en réalité qu’une radio filmée », soutient-il. Comme quoi Babacar Touré, a du pain sur la planche.
22 Commentaires
Yatt
En Octobre, 2012 (13:22 PM)Babacar TOURE est encore Président du Groupe SUD COM ?
Senvox
En Octobre, 2012 (13:24 PM)LES SENEGALAIS ONT CHANGE ILS N'ATTENDENT PLUS QUE LA PRESSE LES POUSSENT à REAGIRE,ils maintenant sur les agissements des elus.
Driankes
En Octobre, 2012 (13:42 PM)Lyns
En Octobre, 2012 (13:46 PM)Geranium
En Octobre, 2012 (13:48 PM)Un pays normal ne peut pas prosperer dans la voie du developpement économique quand tous ses socles de bonne gouvernace sont minés par la clientélisme et le népotisme posés comme modele d'action et de politique administrative.
Regulateurservile
En Octobre, 2012 (14:03 PM)Peuls,
En Octobre, 2012 (14:07 PM)Lyns
En Octobre, 2012 (14:17 PM)Geranium
En Octobre, 2012 (14:20 PM)Seulement messieurs, pour toutes les nominations à un poste administratif d'état, il est souhaitable et meme necessaire qu'une enquete préalable soit menée en vue de eceler une quelconque velleité de conflit d'interet.
En l'occurence, on ne peut diriger un organe de régulation de l'audiovisuel national tout en restant patron d'un organe de presse.
Il eût été plus probre de proposer un tel poste à une personnalité indépendante, ou a un haut fontionnaire comme un inspecteur d'etat.
Mitterandfrancois
En Octobre, 2012 (14:26 PM)Zoumarou
En Octobre, 2012 (14:59 PM)Niakh
En Octobre, 2012 (15:16 PM)Lambji
En Octobre, 2012 (15:46 PM)Salambaye
En Octobre, 2012 (16:16 PM)Abou
En Octobre, 2012 (18:22 PM)Khoulé
En Octobre, 2012 (19:19 PM)Alaka
En Octobre, 2012 (20:33 PM)Ignorance
En Octobre, 2012 (23:37 PM)Etaprès?
En Octobre, 2012 (01:02 AM)Aufait
En Octobre, 2012 (01:05 AM)Coalition Citoyenne
En Octobre, 2012 (08:53 AM)Le « déficit de citoyenneté » (entendez par la le fait que les sénégalais pour des raisons historiques et culturelles n’ont toujours pas assimilé la notion de citoyenneté) est pour nous l’alpha et l’oméga de tous les maux dont souffre notre pays : la corruption, la concussion, le non respect des droits de l’homme, l’inefficience des services publics, le gaspillage des derniers publics etc.
A notre avis la seule solution qui vaille est celle de la sensibilisation et de l’éducation citoyenne. Pour ce faire nous envisageons de mettre en place une Coalition qui s’activera exclusivement dans la conscientisation citoyenne par des campagnes de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire national, la mise sur pied d’un journal dédié à ce sujet et plus tard si les moyens le permettent le lancement d’un radio spécialisée.
Nous vous appelons tous à venir engager la vraie bataille de l’émancipation du peuple en écrivant à l’adresse e-mail suivant : [email protected]
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En Août, 2023 (13:39 PM)Piplou11
En Octobre, 2012 (10:53 AM)le groupe walf et puis pourquoi aller chercher si on a quelqu'un dans la boite capable de mener à bien la mission
de president de la cnra.senegal dal mo nekh rek.bala gnouiy avancé
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