Les remous au sein de l'Alliance des forces de progrès (AFP) et du Parti socialiste (PS), deux formations alliées du pouvoir, font partie des sujets les plus en exergue dans la livraison de lundi de la presse quotidienne.
"Riposte attendue", affiche par exemple Sud Quotidien, anticipant sur la réaction à venir de l'ex-numéro deux de l'AFP, El Hadj Malick Gackou, après son exclusion de ce parti dont le président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse, est le secrétaire général.
"Une riposte se prépare dans les rangs des 12 membres" de ce parti exclus vendredi dernier par un comité ad hoc, avance le journal. Ils "considèrent la mesure +arbitraire+" et "vont se retrouver dans les prochaines heures pour réfléchir sur la conduite à tenir.
La perspective judiciaire n'est pas à exclure (…)", rapporte Sud Quotidien, citant des sources proches du dossier.
El Hadj Malick Gackou serait-il "sur les traces de Djibo, Idy ou Macky ?", s'interroge en tout cas Rewmi Quotidien, en rappelant la trajectoire de leaders politiques sénégalais, qui ont tous en commun d'avoir forcé leur destin après une rupture retentissante avec leur formation d'origine à un moment donné de leur carrière.
Il s'agit notamment du secrétaire général de l'Union pour le renouveau démocratique (URD), Djibo Kâ, de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, leader du parti Rewmi et de l'actuel chef de l'Etat, Macky Sall.
Remous pour remous, ceux enregistrés au sein du Parti socialiste ont un tout autre objet, puisque mus par l'annulation par l'Etat d'un appel d'offres de 20 milliards de francs CFA que la mairie de Dakar prévoyait de lancer. "Les causes des 20 milliards … de brouilles", indique L'Observateur à sa Une.
"L'Etat a tort devant Khalifa Sall", le maire de Dakar, assure Ousmane Tanor Dieng, le secrétaire général du PS, parti auquel appartient l'édile de la capitale sénégalaise. "Nous soutenons notre camarade", précise M. Dieng, dont la formation siège au sein de l'actuel gouvernement.
Le maire de Dakar, Khalifa Sall, a jugé vendredi non valables les "raisons techniques" invoquées par le gouvernement du Sénégal pour suspendre l'emprunt obligataire de 20 milliards de francs CFA prévu par la municipalité de la capitale.
Le Premier ministre Mahammed Dionne avait la veille soutenu que la décision de suspendre l'emprunt obligataire prévu par la mairie de Dakar n'était pas d'ordre "politique", et s'expliquait par des raisons "techniques".
En 2014, le conseil municipal de Dakar a autorisé la mairie de lancer un emprunt obligataire de 20 milliards de francs CFA sur le marché financier de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dans le but de trouver de l'argent pour financer des infrastructures.
Cet emprunt obligataire de 20 milliards pour une durée de sept ans devait être lancé le 19 février dernier. Mais le gouvernement du Sénégal s'y est opposé, deux jours avant son lancement. Cette décision a mis l'organe de régulation des marchés financiers de l'UEMOA dans l'obligation de suspendre le lancement de l'emprunt.
L'As se demande si ce "bras de fer" est de nature à déteindre sur les relations entre l'Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir, et le PS. "En tout cas, renseigne le journal, Ousmane Tanor Dieng, fidèle parmi les fidèles alliés du président Macky Sall, a décidé de se ranger du côté de Khalifa Sall", renseigne le journal.
"Il n'est pas bon de s'allier à Macky Sall. Les plus grands partis de la mouvance présidentielle l'ont appris à leurs dépens, eux qui ont laissé des plumes dans le compagnonnage avec lui.
L'AFP, la LD et le PS sont victimes de ce qu'on pourrait appeler le syndrome Benno Bokk Yaakaar", du nom de la coalition regroupant les partis alliés au pouvoir, résume Walfadjri.
Grand Place fait lui état d'arrestations en banlieue dakaroise, en lien avec les "stratégies de lutte" que le Parti démocratique sénégalais (PDS) compte mettre en œuvre le 23 mars, date à laquelle le juge fera connaitre son verdict, dans le cadre du procès pour enrichissement illicite visant Karim Wade, fils et ancien ministre de l'ancien président Abdoulaye Wade.
La Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) a mis en délibéré au 23 mars prochain le verdict de ce procès. Karim Wade est poursuivi pour enrichissement illicite portant sur un patrimoine évalué par cette juridiction spéciale à 117 milliards de francs CFA, parmi d'autres délits présumés.
Un célèbre lutteur de la banlieue dakaroise et une responsable d'un mouvement de soutien à Karim Wade ont été arrêtés et le délit d'atteinte à la sûreté de l'Etat "exhumé", rapporte Grand Place, ajoutant que les Renseignements généraux (RG) "alertent contre des sabotages".
Aliou Sall, le maire de Guédiawaye et frère du président Macky Sall, serait "la cible numéro 1" de ces stratégies de lutte, qui consisteraient en émeutes, pillages et attaques physiques, si l'on en croit le quotidien Libération.
"Placés en garde à vue dans le cadre de cette affaire éventée par le commissariat de Guédiawaye, Samba Bâ dit Bathie Seras et Aminata Thiam dite Aminata Nguirane seront présentés au procureur", ce lundi matin, précise le journal. "Ils sont accusés de recruter des nervis pour semer la violence dans Dakar lors du délibéré du procès de Karim Wade", précise Le Populaire.
"Bathie Seras rejoint l'écurie Rebeuss", affiche de son côté le journal Le Quotidien. Il signale que le lutteur est soupçonné d'avoir "entrepris de recruter des hommes de main pour semer le désordre dans la ville, au cas où Karim Wade serait condamné à une peine assez lourde", écrit ce journal.
BK
0 Commentaires
Participer à la Discussion