Entre une grande majorité de la presse sénégalaise et le nouveau gouvernement, on ne parle plus le même langage. Après la journée sans presse pour dénoncer la pression mise par l'Etat, Adji Mbergane Kanouté pense qu'il est temps que les parties prenantes se retrouvent pour trouver une solution.
"L’Etat et les patrons de presse doivent pouvoir trouver des passerelles aboutissant à des solutions salutaires. Le dialogue et la concertation doivent être privilégiés pour un dénouement heureux", a fait savoir la vice-présidente du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar (BBY) à l'Assemblée nationale.
Toutefois, Adji Mbergane Kanouté ne jette pas tout l'opprobre au nouveau gouvernement. Bien qu'elle soit d'accord que des efforts doivent être faits, elle pense également que les médias doivent jouer leur partition. "La suspension des conventions de partenariat avec la presse et le blocage des paiements attisent la tension entre pouvoir et patrons de presse. Autant je suis d’accord que la presse doit s’acquitter de son devoir de payer l’impôt comme tout citoyen sénégalais, autant je marque mon désaccord en ce qui concerne la cessation de paiement des sommes dues aux organes de presse. Nous devons cultiver la tolérance et privilégier le dialogue pour une sortie de crise", a ajouté la parlementaire.
Mais comment sortir de cette crise ? Quelles doivent être les solutions mises sur la table ? Adji Mbergane Kanouté a une idée. "Il faudra des mesures fortes et urgentes pour rassurer les entreprises de presse, non pas leur mettre une pression. Parce que quand une entreprise n'arrive plus à payer des salaires, on ne peut trouver des ressources pour payer des impôts. Ça, c'est une réalité. Donc, les nouvelles autorités doivent accompagner les médias dans ce sens", dit-elle dans un premier temps.
Adji Mbergane propose également à l'Etat d'accompagner la presse dans sa transformation, ce qui semble inévitable pour sa survie. "Ensuite, il est évident que le salut de la presse se trouve dans sa remise en cause, sa réinvention, sa gestion. S'adapter aux nouvelles technologies. La politique digitale de l'État devrait pouvoir aussi les aider dans ce sens. C'est cela sauver la presse et sauver la démocratie", ajoute-t-elle.
5 Commentaires
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En Août, 2024 (15:09 PM)Lii Q
En Août, 2024 (15:15 PM)La loi doit être appliquée dans toute sa rigueur pour ces délinquants financiers.
Ensuite, l'état regarde comment encadrer les jeunes pour viabiliser le secteur avec des acteurs saints et honnêtes.
Sinon, les dealers et trafiquants de toutes sortes doivent être libérés de prison.
Le Président ne doit pas cautionner un Sénégal à multiples vitesses. Coumba ame ndeye ak Coumba amoul ndeye.
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Xeme
En Août, 2024 (16:42 PM)Ils disent n'avoir pas refusé de payer les impôts.
Alors qu'ils payent. Point. Barre. Il n'y avait donc pas besoin de journée sans presse.
Ce que je constate ce sont des sénégalais (généralement ayant ou ayant eu des intérêts avec Firaouna Sall) qui lèvent une fronde contre le nouveau pouvoir, pour une raison affichée dans les médias, espérant le faire tomber en une semaine. Et lorsqu'ils constate leurs échecs, ils reviennent dire que ce n'est pas la raison.
Le dernier exemple est celui des robots députés de l'APR qui ont nié la non conformité, puis refusé de modifier leur règlement intérieur, criant avec le soutien d'une certaine presse que le PM est incompétent, qu'il est nul, qu'il a peur d'une motion de censure, que de toute façon ils vont faire passer un projet de loi qui rendra impossible la dissolution de l'assemblée, etc.... Puis, brusquement, la même presse annonce que l'assemblée va rendre conforme son règlement intérieur qui était déjà conforme. Bien sûr que, préparant les esprits à ce revirement des robots députés, la même presse avait titré "le coup de fil de Macky Sall aux députés de BBY". Histoire de nous dire que n'eut été lui, le nouveau pouvoir n'allait pas s'en sortir. Seulement, le nouveau pouvoir a rendu toute acceptation des robots députés inutile: l'assemblée sera dissoute. Point. Barre.
Ces grands enfants vont comprendre que la république a changé lorsqu'ils ont perdu le pouvoir. On n'est plus à l'époque où des institutions font des enfantillages rien que pour des titres de journaux pour la fabrique d'opinions.
NB: J'ai oublié quel philosophe insultait les poètes, leur reprochant de retarder l'Europe avec leurs pleurnicheries. On n'est pas loin de la même situation au Sénégal. C'est un monde de plumitifs, qui vivait du fait qu'un pouvoir (qui vient de tomber) avait besoin de mensonges pour régner. Et maintenant, il y a un nouveau pouvoir qui ne veut plus de leurs mensonges. Ils ne peuvent envisager cette perspective. Le recyclage est impossible. Pour le philosophe, les poètes n'étaient pas conscients du fait que la révolution industrielle avait besoin d'autre chose que d'hommes nourris de romantisme et rêveries abstraites. Le prochain Sénégal n'a pas besoin des mensonges de la presse. C'est Firaouna Sall qui en avait besoin.
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