Paris a joué son 23 juin avec Dakar en relançant le dossier Karim Wade après une première douche froide une semaine plus tôt. La question de la durée du mandat du président sénégalais servirait de soubassement à ce jeu de dupes entre les autorités françaises et les responsables politiques sénégalais au plus haut niveau.
Surtout que les élections organisées depuis l’élection du président n’aident pas le nouvel élu à se rapprocher des populations qui l’avaient choisi.
"La France entretient une coopération étroite avec le Sénégal, notamment en matière judiciaire ", en vertu du "partenariat bilatéral signé en septembre 2013" entre les deux pays. D'autre part, "la France appuie les efforts en cours, appuie les efforts faits par le Sénégal dans le domaine de la Gouvernance " (Source : www.diplomatie.gouv.fr).
La France jouait aux prolongations dans le dossier de Karim et a fait son 23 juin avec la conférence de presse du porte-parole du quai d'Orsay. Petit cours de rattrapage, après l'étonnement de Dakar : la justice française avait classé sans suite la plainte déposée par le Sénégal fin novembre 2012contre Karim Wade pour «enrichissements illicites»; il faut noter l'antériorité de cette plainte par rapport au "partenariat bilatéral signé en septembre 2013". La relance du 23 juin résulterait d'une amélioration, par Dakar, de sa saisine, puisque le premier document classé sans suite le 19 mai l'a été au motif que l'"infraction (était) insuffisamment caractérisée". Dakar n'avait en tout cas pas aimé le premier verdict qui n'aurait pas suivi les canons administratifs et juridiques empruntés par la décision de la justice française et s'en était ému un fort peu diplomatiquement.
L'analyse séquentielle de ce dépit amoureux entre Dakar et Paris renseigne que la décision de la justice française a été rendue publique au lendemain d'une prestation du président sénégalais sur une radio française au cours de laquelle il semblait revenir sur la question de la réduction de son mandat présidentiel ; celui devait en effet passer duseptennat constitutionnel au quinquennat, promesse électorale de la campagne de 2011 et réitérée "urbi et orbi". Baye Ass (Baye Ass (© Gawlo.net) qui ne manque pas d'humour sur la question invoque lui les querelles byzantines en se demandant si "Macky Sall va renvoyer cette question aux calendes grecques. En tout cas la polémique 2014 est née…".Le débat télévisé sur WalFadjri (27 juin) démontre l'acuité du problème ; lancé à la veille de la clôture de la campagne électorale sur les municipales du 29 juin, il ressemblerait cependant plus à un bilan de mi-mandat à verser dans la campagne. L'ex-candidat Macky Sall na pas en effet adepte des circonvolutions sémantiques nécessaires qui se disait impuissant devant la loi dont il n'était pas l'auteur ; il avait oublié la cellule traditionnelle de suivi et de matérialisation des promesses dont tout présidentiable doit s'entourer, par méthodologie et pédagogie.
Le questionnement est en effet de rigueur même si, dans la réalité, il n'y a pas sujet à polémique mais, plutôt, un réalisme froid : les têtes d’œuf du palais présidentiel penchent désormais pour 2019, à la place de l'engagement pour 2017 : la délicatesse de la situation socio-politique ne serait pas favorable au chef de l’État dont le pouvoir est inversement proportionnel à l'érosion des possibilités économiques des populations sénégalaises.
Les résultats de consultations populaires subséquentes à l'arrivée du président Macky Sall montrent le peu d’enthousiasme des électeurs sénégalais vis-à-vis de leur élu : averti une première fois en juillet 2012 avec les législatives par un taux d'abstention record de 55% qui ne lui ont pas donné une majorité propre significative, le président doit doublement comprendre l'augmentation de ce repli de l'électeur sur lui-même avec les quelque 70% d'abstention de juin 2014 : le Sénégalais lambda et le militant del'Alliance pour la République (Apr) ne reconnaît plus sa formation de base et le Macky Sall qu'il a choisi pour marquer la rupture.
Appelé à se colleter avec les fondamentaux de base, le président élu a ramené par la fenêtre ceux que les Sénégalais avaient mis à la touche et qui ne l'aident guère à affronter les difficultés socio-économiques qui plombent le panier de la ménagère depuis deux ans. La gifle du 29 juin le met ainsi d’autant plus à l’étroit que ses alliés traditionnels que sont la France et les Etats-Unis commencent à se poser des questions sur leur choix de naguère, entre 2008 et 2012.
16 Commentaires
Analetec
En Juillet, 2014 (23:34 PM)SANS COMPTER DE SON EQUIPE FAIBLE, DES tANOR, dANSOKHO, lATI cOULIBALY, jULES dIOP, aZIZ MBAYE, NIASEE, CISSE LO, ABDOU MBOW,ARONA DIOUF ET LA LISTE CONTINUE.
CE PAYS N'IRA NULLE PART CAR VOILA UNE EQUIPE QUI NE COMPREND RIEN DES ENJEUX ECONOMIQUES . ET POUR LA PLUPART IGNORE LES LEVIERS DE NOTRE SECTEUR PRIVE..
mACKY POUR 5 OU 7 ANS, RIEN NE CHANGE TANT QU'IL NE CHERCHERAIT PAS A FAIRE VENIR A SES COTES DES SENEGALAIS CAPABLES DE GERER DANS L'HUMILITE ET L'ENGOUEMENT
Macky Korr Dieke
En Juillet, 2014 (03:00 AM)Alou
En Juillet, 2014 (05:28 AM)Equite
En Juillet, 2014 (06:10 AM)+
Mayday
En Juillet, 2014 (07:37 AM)le problème , aujourd'hui est ; QUI VA NOUS SORTIR DE CETTE SITUATION ?. le nouveau régime a mis en prison les meilleurs du pays pour s'encoquiner avec la gangrène de la sociète sénégalaise. Qui aurait imaginer que des SJD et autres ABL et autres , auraient leur place dans un régime qui prône la rupture.
La justice divine est en marche , tous les comploteurs vont recevoir une avance sur consommation ici même avant l'au-delà: Sarkozy mis en examen , Obama :Le sondage révèle ainsi que 54% des électeurs pensent que l'administration Obama n'a pas les compétences pour gouverner, contre 44% d'avis contraires. Seuls 40% approuvent sa gestion de l'économie et 37% celle des affaires étrangères.
A l'internet C.Bamaba Dièye fait son méa culpa pour avoir tromper le peuple en soutenant des comploteurs
Pharoah
En Juillet, 2014 (08:20 AM)Dieu Merci
En Juillet, 2014 (08:27 AM)Rèppe
En Juillet, 2014 (08:44 AM)Xxx3
En Juillet, 2014 (09:25 AM)Kess
En Juillet, 2014 (09:31 AM)Outré
En Juillet, 2014 (09:53 AM)Diouf
En Juillet, 2014 (10:22 AM)Momar Seyni Diouf · Nice
Bombe à retardement...! disais je ; elle a était désamorcer à temps,Dieu merci ! mais continu à être dangereux tant qu'elle ne soit totalement neutralisée c'est à dire voté à l'assemble Nationale ou par référendum.ce retard fait partie de ceux qui a frustré un grand nombre d’électeurs.et pourtant le peuple à tirer plusieurs fois la sonnette d'alarme ! en vain.(fallait pas que ça viens de "lui" (le peuple) , faut pas contredire les conseilles !!!!!!!!! ) et pourtant combien de sympathisants apolitiques ont cherché à influer à la réussite des politiques proposées par les gouvernements ...un et deux , du président .Faudra qu'il reste sur sa trajectoire que beaucoup apercevait une lumière; d'espoir .... Merci
Boubes
En Juillet, 2014 (11:22 AM)Pffffff
En Juillet, 2014 (11:35 AM)Zinoviev
En Juillet, 2014 (12:02 PM)Pendant 2 ans , je ne me suis jamais lassé de vous dire que ceux qui s'acharnent sur BENNO BOK YAAKAR qui avait fait gagner MACKY a 65% , ont un objectif clair : ISOLER LE PR et AFFAIBLIR les bases de son pouvoir , qui pour mieux se positionner comme ces Cancres de cadres de APR, qui pour le separer de ce peuple qui a defait WADE , soit pour se rapprocher en transhumants professionnels ou pour le catapulter le moment venu.
Comment comprendre autrement cette profusion de listes APR qui ont justement pêrmis aux Liberaux de raffler toute la dorsale sur la RN2 : Thies, khombole, bambey, Diourbel , Touba Darou Mousty, de gagner le Sud Est : Kedougou, la Casamance avec Ziguinchor: CES VILLES PLUS QUE STRATEGIQUES perdues par la mouvance presidentielle . A qui la faute sinon à ces cadres de l'APR qui se sont subitement tous vus Maires et contribué à creer un tel desordre electoral que les Electeurs n'ont trouvé mieux que de se tourner vers les partis traditionnels qu'ils connaissaient : A defaut du PS -hesitant et indecis-, ils n'ont vu que le PDS et ses variantes .
l'APR a vu ces elections comme des operations de renouvellement ou chacun devait se positionner : ils se sont cru ailleurs et le resultat c'est l'emiettement du pouvoir local et l'affaiblissement de la base de pouvoir de la Majorité.
Caporal Chef
En Juillet, 2014 (15:47 PM)Participer à la Discussion