
Sadikh Niasse, défenseur des Droits de l’Homme, a exprimé ses inquiétudes face à l’abrogation partielle de la loi d’amnistie lors d’un entretien accordé à Seneweb. Ce fervent défenseur des droits humains met en garde contre les risques que cette mesure fait peser sur les victimes et la justice au Sénégal.
Pour Sadikh Niasse, une abrogation partielle pourrait compromettre les droits fondamentaux si elle venait à inclure des crimes graves. « Si elle couvre les crimes de sang, les infractions liées aux droits économiques, sociaux et culturels, ou encore les destructions de biens, de commerces et de propriétés, cela affecterait directement les victimes », explique-t-il. Il appelle à une mobilisation renforcée pour s’assurer que des actes comme la torture, les meurtres ou les assassinats restent hors de portée de cette mesure. « Une abrogation partielle ne devrait concerner que des faits moins graves, comme la participation à une manifestation non autorisée ou des appels à la mobilisation, parfois qualifiés d’appels à l’insurrection, mais qui peuvent aussi être interprétés comme une résistance légitime face à l’oppression », précise-t-il.
Sadikh Niasse pointe également du doigt les failles du système judiciaire sénégalais, notamment « la qualité des enquêtes et le respect de la présomption d’innocence » à toutes les étapes des procédures. Il insiste sur la responsabilité des autorités : « Elles doivent tenir compte des enjeux actuels pour préserver la stabilité et la cohésion sociale dans le pays. »
Plaidoyer pour une abrogation totale
Face à ces défis, la RADDHO maintient une position ferme : « Nous sommes pour une abrogation totale de la loi d’amnistie », tranche Sadikh Niasse. Il s’appuie sur une déclaration du président de l’Assemblée nationale, El Hadji Malick Ndiaye : « Ceux qui n’ont rien fait n’ont pas besoin d’être amnistiés. » Selon lui, une abrogation complète permettrait à ceux accusés de faits mineurs d’être entendus par la justice et, le cas échéant, d’être définitivement innocentés. À l’inverse, une abrogation partielle risque d’être perçue comme une tentative d’auto-amnistie ou une justice à deux vitesses. « Une fois la loi abrogée, le procureur, maître des poursuites, aura toute latitude pour décider qui doit être poursuivi », ajoute-t-il.
Sadikh Niasse conclut sur un appel à la vigilance : une demi-mesure pourrait fragiliser la confiance dans les institutions et laisser les victimes sans recours, tandis qu’une approche totale garantirait une justice équitable pour tous.
1 Commentaires
Idy
il y a 2 jours (12:26 PM)Lorsque Maky Sall matait la population ils étaient tous muets
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