L’Etat du Sénégal a mis en place depuis juillet 2024 un Comité d’examen des contrats conclus dans des secteurs stratégiques. Ce comité a pour mission d’analyser dans les contrats susvisés, la présence de l’intérêt national ainsi que ses mécanismes de sauvegarde.
Notons qu’il existe des intérêts génériques, valables pour tous les pays, comme l’indépendance nationale, l’intégrité du territoire ou l’exercice de la souveraineté. Ces intérêts s’incarnent pour chaque nation dans des exigences spécifiques. L’intérêt national devient de ce point de vue une notion ancienne et centrale dans le champ des relations internationales.
Cet indicateur tiendrait compte de quatre critères. Ceux-ci sont l’augmentation des recettes de l’Etat, la baisse du taux de chômage, le niveau de prix du bien ou service produit à travers le contrat et la préservation de l’environnement. Inutile de revenir sur la pertinence de chaque critère. Ils fondent les débats polito-économiques servis dans la presse ou dans les palabres.
Ces critères sont aussi importants les uns que les autres. Il est cependant possible de les classer afin de donner une pondération à chacun d’entre eux. Ainsi, les recettes de l’Etat qui servent aux investissements et au fonctionnement prendrait la première place avec un coefficient de 50%. La création d’emplois gagnerait un poids de 25%. Le niveau de prix du bien ou service produit à travers le contrat se verrait attribué un poids de 15%. La préservation de l’environnement (ou sa destruction) aurait un poids de 10%.
Par la méthode des moyennes ou la méthode des maillons faibles, l’indicateur prend une valeur comprise entre 0 et 100%.
Pour une valeur de l’indicateur supérieure à 70%, l’intérêt national est présente.
Pour une valeur de l’indicateur inférieure à 50%, le contrat est rejeté lors de la phase de contractualisation et rompu s’il est en cours d’exécution.
Pour une valeur de l’indicateur comprise entre 50% et 70%, des négociations supplémentaires sont nécessaires en début de contrat. Si le contrat est en cours d’exécution une révision de celui-ci devient obligatoire et s’impose à l’entreprise contractante ou à la société concessionnaire.
Si une telle méthodologie est adoptée, la concession des autoroutes à péage serait renégociée. Tous les contrats d’exploitation de nos ressources seraient également révisés en raison de la modicité des redevances et de la faiblesse des recettes tirées. Le contrat avec ACWA Power serait résilié comme ce fut le cas. L’ASER aurait tous les droits de rescrire son contrat avec SAGEMCOM.
Pour les contrats de Partenariats public-privé à venir ou en cours de contractualisation, comme le projet de construction de l’autoroute de l’eau, la construction d’un gazoduc, les infrastructures de productions dans les pôles pour la transformation industrielle, la réhabilitation du chemin de fer (Pour le chemin de fer, le colonisateur avait construit un réseau pour piller nos ressources. Il faut donc un nouveau schéma directeur. Ça c’est autre chose et j’y reviendrai), tenir compte de cet indicateur permettrait d’éviter les erreurs du passé.
16 Commentaires
Abdallah
En Novembre, 2024 (14:13 PM)Prenons vos hypothèses et constantes comme objectives, même si je remets en cause les coefficients de pondération.
Très souvent, de très gros chantiers peuvent être initiés sans que l'État n'y injecté un kopeck.
Alors, votre IMIN sont le seuil pertinent est de 70% tuent t'il la route?
J'en doute fort et plusieurs exemples le démontrent.
Là où je vous rejoins, c'est qu'un indice qui mesure cet intérêt et avantage national serait pertinent à mettre en place pour donner plus davantage à la création d'emplois. La logique comptable et financière ne saurait être 'L'alpha et l'Oméga des politiques publiques.
Actuellement, l'État a bien plus intérêt à promouvoir la création d'emplois que d'accroître ses recettes surtout en ce qui concerne le secteur d'extraction.
Attention
En Novembre, 2024 (23:24 PM)L’Indicateur de Mesure de l’Intérêt National (IMIN), bien qu’utile pour prioriser les politiques et projets en fonction de leur contribution à l’intérêt national, présente certaines limites qu’il convient de considérer pour en garantir une utilisation optimale. Ces limites peuvent être liées à des contraintes méthodologiques, institutionnelles ou contextuelles.
1. Limites méthodologiques
• Caractère subjectif :
Les pondérations des composantes et les critères d’évaluation peuvent refléter des jugements subjectifs ou biaisés, influençant ainsi les résultats.
• Complexité de la quantification :
Certains aspects, comme les bénéfices sociaux ou culturels, sont difficiles à mesurer avec précision, ce qui peut fausser l’évaluation globale.
• Effets d’interactions ignorés :
Les interactions entre différents secteurs ou composantes (par exemple, l’impact d’un projet économique sur l’environnement) peuvent être sous-estimées ou non prises en compte.
• Dépendance à la qualité des données :
L’IMIN repose sur des données fiables et actualisées, mais des lacunes dans la collecte et la gestion des données peuvent limiter sa pertinence.
2. Limites institutionnelles
• Capacités institutionnelles limitées :
Les institutions responsables de la mise en œuvre et de l’évaluation de l’IMIN peuvent manquer de compétences techniques ou de ressources pour gérer cet outil efficacement.
• Risque de politisation :
L’IMIN peut être instrumentalisé à des fins politiques, en biaisant l’évaluation pour favoriser certains projets ou intérêts particuliers.
• Absence de standardisation :
Sans un cadre standardisé et clair, l’IMIN peut être interprété de manière incohérente, ce qui limite sa comparabilité entre projets ou secteurs.
3. Limites contextuelles
• Manque d’inclusivité :
L’élaboration de l’IMIN peut exclure certains groupes ou acteurs locaux, entraînant des décisions qui ne reflètent pas pleinement les priorités nationales ou communautaires.
• Inadaptation aux contextes dynamiques :
Les priorités nationales évoluent avec le temps (par exemple, en cas de crise économique ou environnementale), et l’IMIN pourrait ne pas s’ajuster suffisamment rapidement à ces changements.
• Focalisation excessive sur l’intérêt national immédiat :
L’IMIN peut accorder une importance disproportionnée aux gains à court terme, au détriment des objectifs à long terme comme la durabilité ou l’équité intergénérationnelle.
4. Limites techniques et opérationnelles
• Coût élevé de mise en œuvre :
La création et le suivi d’un IMIN nécessitent des investissements significatifs en temps, ressources humaines et financières, ce qui peut être un obstacle pour des pays en développement comme le Sénégal.
• Absence de flexibilité :
Si l’IMIN est conçu de manière trop rigide, il peut être difficile de l’adapter à des projets non conventionnels ou à des innovations émergentes.
• Sous-évaluation des externalités :
Certaines conséquences indirectes ou à long terme, positives ou négatives, peuvent être négligées dans l’évaluation.
5. Limites liées à l’acceptation et à l’utilisation
• Manque de transparence :
Si les méthodologies ou les résultats de l’IMIN ne sont pas communiqués de manière transparente, cela peut générer une méfiance de la part des parties prenantes.
• Risque de non-appropriation :
L’indicateur peut être perçu comme un outil imposé ou bureaucratique, ce qui peut décourager son adoption par les décideurs ou les acteurs locaux.
Conclusion et recommandations
Pour atténuer ces limites, plusieurs solutions peuvent être envisagées :
1. Impliquer les parties prenantes : Assurer une participation inclusive lors de la conception de l’IMIN pour refléter les priorités locales et nationales.
2. Renforcer les capacités institutionnelles : Former et équiper les acteurs impliqués dans la gestion et l’évaluation de l’indicateur.
3. Mettre à jour régulièrement l’indicateur : Réviser périodiquement les critères et pondérations pour refléter les changements contextuels.
4. Assurer la transparence et l’intégrité : Publier les résultats et méthodologies de manière claire et accessible pour renforcer la confiance.
5. Complémentarité avec d’autres outils : Utiliser l’IMIN comme un outil parmi d’autres pour une évaluation complète et équilibrée.
L’IMIN peut être un levier stratégique, mais son succès dépend de sa conception rigoureuse et de son adaptation aux spécificités locales.
Matar Sonko
En Novembre, 2024 (14:41 PM)Kiki
En Novembre, 2024 (16:46 PM)Reply_author
En Novembre, 2024 (15:44 PM)Continuez à écouter des nullards de ce genre et vous mangerez des cailloux .
Monsieur l'ingénieur statisticien économiste , l'analyse économique des projets est plus vieille ( excuses moi si tu le prends mal) que probablement que ton grand père donc s'il te plait si tu n'as rien d'autre à proposer que cet "indice" alors tais toi .
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En Novembre, 2024 (15:48 PM)Buvez de la glace, ça vous raffraichira le coeur.
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En Novembre, 2024 (01:41 AM)Pathe
En Novembre, 2024 (15:27 PM)Teddy
En Novembre, 2024 (15:32 PM)Il a été clair, net et précis dans son exposé.
Lorsque nous analysons une méthodologie comme celle de l'IMIN (Indicateur de Mesure de l’Intérêt National), il est essentiel d’en identifier les forces mais aussi les limites scientifiques. Voici trois points critiques à prendre en compte :
1️ - Absence de validation empirique :
La méthodologie proposée manque d’exemples concrets où l’IMIN aurait été testé et validé. Sans application pratique, il est difficile de mesurer son efficacité et sa pertinence face aux défis réels.
2️ - Pondérations arbitraires :
Les coefficients attribués aux critères (50% pour les recettes de l’État, 25% pour l’emploi, etc.) semblent subjectifs et ne reposent pas sur une analyse multicritères ou des données empiriques. Une approche plus rigoureuse, basée sur des études ou des consultations d'experts, renforcerait leur fiabilité.
3️ - Manque de références académiques :
Un texte à visée scientifique devrait s'appuyer sur des recherches ou des travaux antérieurs. En l'absence de telles références, la proposition reste davantage normative qu'analytique.
L'idée de l'IMIN est innovante et prometteuse, mais pour gagner en légitimité scientifique, il faut enrichir cette méthode par des études empiriques, une pondération justifiée et des citations de travaux existants. Seule cette rigueur renforcera sa crédibilité et son applicabilité. Si on sent derrière de la politique politicienne
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En Novembre, 2024 (20:38 PM)G.d
En Novembre, 2024 (18:07 PM)L' outil reste à parfaire, à mon humble avis. Se serait chimerique de croire, en l'etat actuel du savoir, qu'une clé magique puisse ouvrir toutes les portes, ou qu'un vaccin unique puisse contrer toutes les infections virales et microbiennes ! Les projets sont différents, même si en apparence ils présentent des similutudes. L'outil de mesure devrait être moins subjectif, tenir compte de la volatilité et de l'évolution de la situation géopolitique et parfois sanitaire, du pays d'origine, etc..Enfin, il ne faudrait surtout pas s'empresser de l'implementer comme outil de reference sans une étude plus appronfondie, de mesure, contre mesure, simulation, projection...
Il est essentiel de saluer les efforts de recherche ayant conduit à la création de cet indicateur et de continuer à les approfondir dans les universités et les laboratoires. Cependant, ces outils doivent être utilisés avec prudence et ne pas servir à imposer des mesures qui pourraient compromettre l’avenir du pays. Les décisions doivent s’appuyer sur une vision stratégique globale, prenant en compte l’intérêt général au-delà des analyses purement financières.
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