L’ancien ministre de la justice, Aminata Touré n’est pas indifférente à la crise qui secoue ces derniers temps la justice sénégalaise avec la convocation du président de l’Ums, le juge Souleymane Telicko, devant la commission de discipline du Conseil supérieur de la magistrature. Il faut dire que la présidente du Cese qui observe la confrontation de loin, est très peinée par cette situation très tendue entre la tutelle et les magistrats.
«Je souhaite que la sérénité revienne très rapidement. Je pense que c’est juste une turbulence qui va se régler parce que j’ai eu à travailler avec les magistrats qui, dans leur très large majorité, sont des professionnels de qualité. Il arrive dans la vie qu’il y ait des turbulences», a-t-elle soutenu lors de son passage hier dimanche à l’émission «Point de vue» de la Rts.
« L’Etat joue un rôle d’administration de la justice »
Toutefois, loin des turbulences que charrie cette crise, Mimi Touré invite les magistrats à voir la réalité en face et à comprendre que « le rôle d’administration de la justice » est dévolu à l’Etat. « L’État ayant la vocation d’assurer la paix sociale, la stabilité sociale, joue un rôle dans l’administration de la justice, mais le principe qui est invariable c’est que les magistrats jugent dans le secret de leur conscience, ça c’est un débat dépassé car personne ne le remet en cause », confie-t-elle.
Avant d’ajouter : « vous allez dans tous les pays du monde, on parle d’immixtion et d’influence de l’État dans la justice. C’est un débat régulier parce que c’est un débat aussi social, c’est-à-dire, jusqu’où va l’action des magistrats. Est-ce qu’il faut un mécanisme de contrôle ? Les magistrats sont aussi des êtres humains comme vous et moi. On ne peut pas être dans une république des juges, ce n’est pas possible. Les juges sont aussi des Sénégalais, mais qui jugent aussi en fonction des textes et en fonction de leur conscience, c’est toujours un équilibre sur lequel on travaille en permanence ».
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