À l’occasion de la Journée internationale de la femme, ce 8 mars 2025, la CEDEAO, via son Centre pour le développement du genre (CCDG), a scellé un partenariat avec le ministère sénégalais de la Famille et des Solidarités. Objectif : installer une unité de production de serviettes hygiéniques au Sénégal dans le cadre de la Vision 2050 de la CEDEAO. Ce projet ambitieux vise à garantir l’accès à des protections menstruelles abordables, à réduire l’absentéisme scolaire des filles et à créer des opportunités économiques pour les femmes vulnérables.
Un frein à l’éducation des filles en ligne de mire
« L’hygiène menstruelle est un enjeu majeur pour l’éducation des filles en Afrique de l’Ouest », a déclaré Fatou Sow Sarr, directrice du CCDG, lors de la signature à Dakar. « Chaque année, le manque de serviettes hygiéniques brise les rêves de nombreuses adolescentes. Il est inacceptable qu’en 2025, elles manquent l’école faute de protections dignes. Nous devons leur offrir les moyens de poursuivre leurs études et de réaliser leur potentiel. »
Pour relever ce défi, la CEDEAO prévoit de construire trois unités de production de serviettes hygiéniques et de couches réutilisables dans la région, dont une au Sénégal. Ces infrastructures produiront des protections accessibles à bas coût, réduisant ainsi la dépendance aux importations et les obstacles financiers pour les familles.
Un impact social et économique majeur
Au-delà de l’éducation et de la santé, ce projet porte une ambition économique et écologique. « Il soutiendra l’emploi des femmes vulnérables, notamment celles victimes de fistules obstétricales, tout en répondant aux besoins des adolescentes en milieu scolaire et des personnes âgées souffrant d’incontinence », a ajouté Fatou Sow Sarr. En privilégiant des protections réutilisables, l’initiative réduira aussi les déchets non biodégradables, s’inscrivant dans une démarche durable.
La représentante résidente de la CEDEAO au Sénégal, dont le nom n’a pas été précisé, a salué cette avancée : « Nous partageons un espace et un avenir communs. En agissant aujourd’hui, nous construisons un futur où chaque femme et chaque fille pourra vivre avec dignité et contribuer au développement de sa communauté. » Elle a rappelé les efforts régionaux en cours : le programme de lutte contre la fistule obstétricale lancé en 2010 avec l’UNFPA, la formation des soignants et juristes sur les violences basées sur le genre (VBG), et l’adoption de standards pour des soins de santé reproductive de qualité.
Ce partenariat s’inscrit dans une politique plus large de la CEDEAO pour l’égalité des sexes et l’inclusion sociale. En combinant santé maternelle, éducation et autonomisation économique, l’unité de production au Sénégal promet de transformer le quotidien de milliers de femmes et de filles, tout en renforçant la résilience des communautés locales.
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