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La rencontre tripartite entre le gouvernement, les employeurs et les syndicats a permis d’aborder la question des subventions accordées aux centrales syndicales. Invité de l’émission Le Jury du Dimanche (JDD) sur iRadio ce dimanche 2 mars 2025, Cheikh Diop, secrétaire général de la CNTS/FC, a tenu à clarifier la situation. Selon lui, ces subventions ne sont pas des privilèges, mais un soutien légitime de l’État aux organisations d’utilité publique. « Le mouvement syndical, les partis politiques et la presse sont des entités d’utilité publique. Dans toutes les démocraties, elles bénéficient d’un accompagnement de l’État », a-t-il déclaré. Il a rappelé que la presse sénégalaise reçoit une subvention annuelle et que les partis politiques revendiquent un financement public. De la même manière, les syndicats, après des élections de représentativité, devraient recevoir un soutien proportionnel à leur influence dans le monde du travail.
Cependant, il a dénoncé le montant dérisoire alloué aux syndicats sénégalais par rapport aux pays voisins. « Le Bénin est passé de 600 millions à un milliard de FCFA. La Côte d’Ivoire atteint 800 millions. Pendant ce temps, le Sénégal stagne à 300 millions », a-t-il expliqué, estimant cette somme largement insuffisante pour assurer le bon fonctionnement des centrales syndicales.
En plus d’être modeste, la subvention subit des retards inquiétants. « Sous Macky Sall, il avait été convenu de la porter à 600 millions, mais cela ne s’est jamais concrétisé. Aujourd’hui, nous recevons toujours 300 millions, et celle de 2025 n’a pas encore été versée », a-t-il déploré. Pourtant, ce montant est inscrit dans le budget de l’État. « Le ministre en charge du dossier affirme avoir signé les documents, mais nous attendons encore le versement effectif. Cela ne devrait pas prêter à tergiversation, car ces fonds sont essentiels aux syndicats », a martelé Cheikh Diop.
Une gestion transparente malgré les critiques
Face aux critiques sur l’utilisation des subventions, Cheikh Diop s’est voulu rassurant. « Les travailleurs cotisent pour faire vivre la centrale. La subvention est virée directement sur le compte du syndicat et soumise à des règles comptables strictes. L’État peut à tout moment dépêcher l’Inspection Générale d’État (IGE) pour vérifier son usage », a-t-il affirmé. Il a précisé que cet argent finance surtout la formation des militants, l’organisation syndicale, le fonctionnement des structures régionales et la tenue des congrès. « La CNTS/FC prépare son congrès pour décembre prochain, ce qui représente des charges lourdes », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Cheikh Diop a mis en avant la progression de son organisation. « La CNTS/FC est la seule centrale à avoir gagné en représentativité à chaque élection. En 2011, nous étions à 6 %, en 2017 à 11 %, et en 2023 à 15 %, ce qui nous place troisième au niveau national », a-t-il souligné. Concernant son avenir à la tête du syndicat, il a assuré avoir une vision claire. « Je ne m’accroche pas au pouvoir. Mon départ viendra en temps voulu, décidé par les militants. Mais il faut d’abord organiser une relève solide », a-t-il conclu.
6 Commentaires
Reply_author
il y a 8 heures (01:36 AM)Reply_author
il y a 2 heures (07:56 AM)Madia
il y a 12 heures (21:59 PM)Comment un syndicat de travailleurs actifs peut-il être dirigé par des retraités qui vivent sur son dos? Ces gens qui dénoncent les mandats presidentiels sont inamovibles. Rien que parce qu'ils réclament des subventions, on devrait exiger que les instances soient renouvelées.
Valable pour les organisations patronales.
Les dirigeants ne quittent qu'à leur mort. Madia diop, mademba sock, mansour cama.
Beydi Agne dirige le CNP depuis 1996!!!
Hugo
il y a 4 heures (05:58 AM)Vous nous emmerdée !
Nianthio
il y a 50 minutes (08:57 AM)Participer à la Discussion