L’Ordre des avocats du Sénégal a réagi aux tensions politiques nées du report de l’élection présidentielle qui était prévue pour le 25 février 2024. Ces praticiens du droit qui appellent au respect scrupuleux de la Constitution, ont rappelé au chef de l’Etat, aux acteurs de la justice, l’exigence du respect du serment.
Même s’il admet qu’il y a une absence d'éléments factuels d’appréciation et d’analyse, le Barreau de l’ordre des avocats du Sénégal dit suivre avec une « attention particulière » l'évolution préoccupante de la situation politique et institutionnelle qui prévaut dans notre pays suite à l’abrogation du décret convoquant le collège électoral et l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi fixant la nouvelle date de l’élection présidentielle au 15 décembre prochain.
A travers un communiqué, il relève que « les faits imputés, au même titre que les décisions prises, sont graves et porteurs d'incertitudes pour le Sénégal. Cette situation, quels qu'en puissent être les motivations et les sièges de responsabilités, met en péril la stabilité du pays, la paix sociale et le respect des institutions garantes de notre démocratie et de la République ».
Plus loin, il est mentionné dans ce document parcouru par Seneweb, que « lors de la rentrée des cours et tribunaux le 25 janvier 2024, le Barreau rappelait au Président de la République, aux acteurs de la justice et ceux politiques, l'exigence du respect du serment, de l'attitude républicaine et le courage d'assumer le poids du sacrifice individuel au service de la nation, pour qu'ils aient toujours à l'esprit que les hommes passent et que les institutions demeurent. Le constat intangible dans la situation que nous vivons actuellement est que le citoyen, le peuple, n'est qu'une variable d'ajustement pour les acteurs politiques qui rusent avec les principes du vivre en commun ». En plus clair, indique l’Ordre, « les intérêts du peuple sénégalais ne peuvent se mesurer à l'aune des objectifs et attentes politiques ou des défaillances dans l'application de la règle de droit », appelant au respect scrupuleux de la loi fondamentale et des droits qu'elle consacre au citoyen.
Soucieux de la préservation des valeurs de l'Etat de droit et rigoureusement attaché aux principes de légalité, le Barreau du Sénégal proscrit « toute atteinte à l'ordre constitutionnel qui viole les principes démocratiques et pourrait installer le pays dans un cycle de violence et d'insécurité majeures ».
« Remettre le citoyen et la République au centre des préoccupations »
A ce titre, le Barreau du Sénégal a condamné « vigoureusement » toute violence dans l'espace social, non sans déplorer les dégâts matériels ainsi que les pertes en vies humaines.
Tout en appelant à la retenue et à l'apaisement des populations, notamment de la jeunesse sénégalaise dont il faut entendre et traiter l'appel, il exige que les responsabilités soient situées afin que les auteurs d'abus ou de forfaits soient sanctionnés et les victimes dédommagées.
« La liberté de manifester garantie par la Constitution ainsi que l'exigence du maintien de l'ordre ne doivent absolument pas justifier ou légitimer la violence comme mode d'expression ou de répression des revendications dans un Etat de droit », relève le communiqué.
S’agissant par ailleurs du dialogue annoncé, le bureau de l’ordre des avocats tient à rappeler qu'il ne suffira pas d’ouvrir des concertations entre seuls acteurs de la classe politique ni de trouver des solutions ponctuelles à des questions structurelles profondes. De son avis, « il s’agira surtout, pour préserver les fondements de l'Etat de droit, de remettre le citoyen et la République au centre des préoccupations afin de trouver autour de l'intérêt supérieur de la nation les raisons de taire les divergences partisanes et de rendre compatibles les ambitions proclamées pour le peuple sénégalais ».
A en croire l’organisation des avocats sénégalais, notre pays a une longue tradition de légalité et son peuple a toujours su se retrouver autour des valeurs et principes qui fondent, par-delà nos différences et nos adversités, notre commun vouloir de vie commune.
A ce titre, ils pensent qu’«une nouvelle fois, le jeu et les enjeux politiques convoquent les organisations et les institutions républicaines de notre pays mais aussi et surtout le peuple profond, silencieux et majoritaire à démontrer leur capacité à appréhender cette crise et à en sortir le peuple sénégalais, indemne et uni », ceci, afin de « restaurer la confiance nécessaire du citoyen dans nos lois, redorer les blasons ternis de nos institutions et surtout préserver la paix et la stabilité du Sénégal ».
9 Commentaires
Poseidon Badji
En Février, 2024 (16:05 PM)Reply_author
En Février, 2024 (16:21 PM)Il a fallu que TV5 fasse un reportage sur sa détention et que sa mère y témoigne !
Tous ceux qui ont contribué de près ou de loin a l'injustice subie par Pape Abdoulaye Touré, a sa souffrance, et a celle de ses proches en subiront les conséquences ci zahir ak ci baatin inchallah. Ils ne se sont faits du tort qu'à eux mêmes.
Si vous saviez comment nos actes nous rattrapent avant notre mort et après !!!
Démocratie
En Février, 2024 (16:34 PM)Reply_author
En Février, 2024 (17:58 PM)Le Deal Du Siecle
En Février, 2024 (16:30 PM)Tous les gens qui parlent de dialogue, sont des traitres de notre pays. La constitution d’un pays est le garant et ciment de la stabilité d’un pays. Quand on la viole, on doit être arrêté et juge pour haute trahison.
Macky est malheureusement devenu président du Sénégal par défaut, parce que des fils et des filles braves et vaillants de notre pays, ont pesé de leurs vies et de leurs voix contre la tentative honteuse d’Abdoulaye Wade de violer cette même constitution.
Aujourd’hui, ce même Macky qui a bénéficié du sang et de la vie des Sénégalais, veut à son tour, violer cette même constitution, par des subterfuges et prétexte d’un dialogue national, qui n’a aucun intérêt ou objectif si ce n’est pas son maintien au pouvoir, le temps de s’assurer que le pouvoir restera entre les mains qu’il aurait choisies.
Il faut lui barrer la route au prix de nos vies !
Si nous voulons rester des exclaves pour l’éternité, nous allons écouter tous ces traitres qui nous appelle à un dialogue et qui, si nous regardons bien, ont un bailleur de fonds commun : Macky Sall.
L’esclave qui n’assume pas sa liberté ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort.
Il faut montrer à Macky Sall que le Sénégal ne lui appartenait pas et nous ne sommes pas ses esclaves !
Il faut sortir, manifester contre cette forfaiture et reprendre notre pays.
Vive le Sénégal, Vive l’Afrique, Vive la Démocratie !
Je demande seulement
Sidiki Kaba, Oumar Youm, Aïssata Tall, El Hadji Diouf
sont signataires de ce document
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