Si des secteur comme la restauration, l’hôtellerie, le tourisme ou le transport aérien sont sinistrés, certaines entreprises ont continué d’embaucher.
L’Amérique n’a pas connu un niveau de chômage aussi élevé depuis la dépression des années 1930. Selon le département du Travail, ce taux bondit en avril à 14,7 %, soit trois fois plus que le taux de 4,4 % enregistré le mois précédent. L’économie américaine n’a certainement jamais vécu une détérioration de l’emploi aussi rapide. Le Bureau des statistiques du travail recense en avril la disparition de 20,5 millions d’emplois. Alors qu’en février le pays était encore en situation de quasi-plein-emploi avec un chômage de 3,5 % et de réels problèmes de pénurie de main-d’œuvre. En fait, l’Amérique depuis octobre 2010 connaissait une période sans précédent de création d’emplois ininterrompue.
L’urgence sanitaire et la lutte contre la contagion du Covid-19 ont forcé presque toute la population américaine à rester chez elle. Comme dans la plupart des pays du monde, simultanément, la production et la consommation se sont pratiquement arrêtées. Aussi catastrophique qu’il soit, le bilan est toutefois un peu moins mauvais que prévu. On anticipait quelque 16 % de chômage et la perte nette de 22 millions d’emplois en avril.
Il est vrai que l’estimation des destructions d’emplois pourra être révisée le mois prochain. Et le taux de chômage risque fort bien grimper en mai. Tout dépendra des progrès réalisés d’ici à la fin du mois avec le déconfinement progressif désormais entamé par une majorité d’États comme la Floride, le Texas, l’Indiana et l’Idaho, au soulagement de la Maison-Blanche. General Motors par exemple, qui avait fermé toutes ses usines en Amérique du Nord mi-mars, compte reprendre son activité le 18 mai. À noter que 78 % des Américains devenus chômeurs en avril ont été en théorie mis à pied temporairement. Ils comptent retrouver leur travail dans quelques semaines.
3000 milliards de dollars de soutien fédéral
Si des secteurs comme la restauration, l’hôtellerie, le tourisme ou le transport aérien sont sinistrés, certaines entreprises ont continué d’embaucher, en particulier les chaînes de supermarchés et les services de livraisons à domicile, comme Walmart et Amazon. Il est probable aussi que des entreprises qui ont déjà reçu des aides exceptionnelles du gouvernement fédéral censées empêcher les réductions définitives d’effectifs, commencent à rappeler des employés temporairement mis à pied début avril. Quelque 3000 milliards de dollars de dépenses fédérales ont été votées par le Congrès depuis la fin mars pour aider les particuliers et les entreprises à surmonter la crise.
Les registres étatiques du chômage ne tiennent pas compte de millions d’Américains qui ont accepté des congés non payés, le temps que leur employeur retrouve un niveau d’activité plus normal
L’estimation mensuelle du chômage par le Département du travail est différente de celle déduite des nouvelles inscriptions hebdomadaires. On sait que depuis fin mars plus de 33 millions d’Américains se sont inscrits pour la première fois. Mais selon la Réserve fédérale d’Atlanta, pour 10 emplois supprimés depuis le début de la crise, 3 ont été créés. À l’inverse, les registres étatiques du chômage ne tiennent pas compte de millions d’Américains qui ont accepté des congés non payés, le temps que leur employeur retrouve un niveau d’activité plus normal. Les employés dont les salaires ont été temporairement réduits ne figurent pas non plus dans le calcul du taux de chômage.
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