CONSEQUENCES - Suppression de la guérite : La commune de Bargny au bord de l’asphyxie
La fermeture de la guérite de Bargny donne ses premiers effets. La baisse de recettes née de cette décision affecte le fonctionnement de la municipalité au point que celle-ci croule sous le poids des difficultés. La subvention de l’Etat pour combler le déficit tarde à venir, les autorités municipales implorent l’intervention du président de la République.
Si les autorités étatiques ne font rien pour jouer aux sapeurs pompiers, la ville de Bargny risque de se calciner. Car, la maison du maire, Mar Diouf, brûle. «La ville étouffe sous l’effet des contraintes budgétaires», se lamente le deuxième adjoint au maire, Abass Diouf, par ailleurs secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp) dans la ville de Bargny. Cette situation que vit la commune est née de la suppression de la guérite depuis le mois de janvier 2006. Laquelle guérite générait «plus de 31% des recettes propres de la ville». Avec cette nouvelle donne, le fonctionnement de la ville de Bargny est sérieusement affecté au point que les autorités municipales crient au secours.
Des problèmes qui découlent de la baisse des recettes, Abass Diouf cite l’impossibilité de la mairie à respecter ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs. «En élaborant le budget en cours, nous avions intégré les recettes de la guérite mais, voilà que toutes nos prévisions sont faussées. La situation est plus grave, eu égard aux contrats que nous avions signés avec des prestataires de service pour le nettoiement de la ville mais, par défaut de paiement, les concessionnaires ne peuvent plus faire de travail», constate, amèrement M. Diouf. Et d’ajouter que cela contribue à «accentuer la saleté dans la ville surtout en cette période d’hivernage où la municipalité avait l’habitude de mener des opérations d’assainissement». Outre ces difficultés énumérées, l’adjoint de Mar Diouf regrette le défaut d’éclairage public dans la ville à cause de la rupture de paiement des factures. Mais, selon M. Diouf, même si la situation devient ingérable, la question du personnel est plus préoccupante. «Les salaires sont privilégiés avec les recettes peu consistantes dont nous disposons mais, l’on s’interroge si le paiement des salaires pourra se faire correctement dans le mois à venir», se demande-t-il.
Pourtant, les conséquences de la fermeture de la guérite sur le fonctionnement de la municipalité ont été évoquées par le maire, Mar Diouf, dès la prise de la décision. Car, celle-ci devrait être accompagnée d’un versement par l’Etat de subventions annuelles, à titre de compensation. Mais, cette mesure tarde à être exécutée. A ce titre, Abass Diouf rappelle les correspondances qui ont été envoyées aux autorités étatiques pour prévenir une telle situation de rupture. En effet, dans une lettre n°95/Cb/Sgm en date du 16 juin 2006, le maire de la ville demandait une audience auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances pour lui expliquer «les raisons qui fondent (nos) inquiétudes, les impacts de la mesure et du retard de la mise en place de la compensation promise par l’Etat sur le fonctionnement de la commune». Mais, cette saisine n’a pas eu des échos favorables, car la réponse du ministère n’a pas réglé la situation. Ainsi, devant la menace de ne plus pouvoir honorer les engagements pris devant l’Agetip, l’Agence de développement municipal (Adm) et le respect de la contribution au budget de la Commu-nauté des agglomérations de Rufisque (Car), la municipalité de Bargny compte utiliser son dernier recours : «Une audience avec le président de la République pour solliciter son intervention avant que la commune de Bargny ne se meure», implore Abass Diouf.
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