Les "bonnes intentions" qu’on prête au "pape du Sopi" pourraient toutefois être contredites par un acte posé par Wade lui-même, en "élisant" M. Senghor, mêlé dans une affaire judiciaire, "tête de liste" de la coalition Sopi 2009 en direction des Locales de la mairie du Plateau. Pendant que le pouvoir affiche sa relative bonne foi dans la résolution d’un problème judiciaire, en posant graduellement des actes de nature à rassurer l’opinion - désignation de membres de la HCJ en nombre égal, d’abord au Sénat, puis à l’Assemblée nationale, il y a peu -, éclate une affaire abracadabrante et extravagante. Le ministre de l’Intérieur, pas aussi agile dans l’écriture que le vicomte Ponson du Terrail, auteur de "Rocambole", mêle Macky Sall à une histoire de blanchiment. Et pour mieux...aggraver l’accusation, Cheikh Tidiane Sy prend la maladroite précaution de citer, sans le nommer, "un chef d’Etat étranger", "complice" selon lui de l’ex-Premier ministre. Mais à travers l’arrestation d’Ablaye Salli Sall, responsable de l’Alliance pour la République (APR) au Gabon, on peut entrevoir la silhouette du président (africain ?) voyou. L’acharnement par la douane et la police sur l’ami de Macky constitue un indice de perception, sinon la clé de l’énigme.
Macky "salli"*
La désignation par l’Assemblée nationale de quatre membres de la HCJ - Modou Diagne Fada, Joseph Ndong, Ibra Diouf et Alé Lô - ne débouche, pour le moment, sur rien de concret au plan judiciaire en relation avec l’infraction pénale mise sous le bonnet de Farba Senghor, par les personnes arrêtées dans l’affaire de la mise à sac des journaux nommés supra. C’est peut-être prématuré de voir les choses ainsi, mais des esprits cavaliers voient dans ce qui arrivé à Macky les signes annonciateurs d’un recyclage du cas Farba. Prosaïquement, il est à craindre que la HCJ ne soit seulement constituée pour régler son compte à l’ancien maire de Fatick.
Dans ce cas, le délit de blanchiment avec la complicité d’un chef d’Etat étranger devrait être commis à l’époque où Macky Sall assurait les charges de chef du gouvernement ou, à tout le moins, les fonctions de président de l’Assemblée nationale. Puisque l’article 101, in fine, de la Constitution dit ceci : "Le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis. Ils sont jugés par la Haute Cour de Justice. La procédure définie ci-dessus leur est applicable, ainsi qu’à leurs complices, dans le cas de complot contre la sûreté de l’Etat".
* du nom de l’émigré sénégalais au Gabon arrêté
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