Ça tire sur tout le monde, ça déballe de toutes parts et les victimes ne se comptent plus sur le bout des doigts. Mais le plus cocasse ce sont les chantages, les menaces ouvertes formulées à l'endroit du chef de l'Etat. Et les accusations mutuelles de détournements de deniers publics, qui n’ont l'air d'intéresser aucun procureur.
Ils sont du même bord politique, mais ils n’ont pas tous les mêmes intérêts politiques. Telle une 'armée mexicaine', les responsables de l'Alliance pour la « république des invectives » se donnent en spectacle et monopolisent les médias. L’Assemblée nationale où ils sont censés examiner et défendre les préoccupations du peuple dont ils sont les représentants, leur sert de tribune, parfois de mirador pour bien viser et tirer sur leurs camarades de parti qui à leur tour, leur renvoient leurs animosités, par presse interposée. Synonyme d’un malaise au sommet de l’Etat, du fait de ces représentants du peuple qui représentent mal le peuple et dévalorisent les fonctions qu'ils occupent.
De quoi se demander si le président de la république n’est pas devenu l’otage d’un clan, de son clan dont il ne sait que faire de ses membres qui ont fini de faire de la république, un paillasson, et de ses institutions, un kleenex sur lequel étaler les énormités de son prochain. Et les mis en cause ne sont pas des responsables politiques ordinaires : un député et président du parlement de la Cedeao, un autre député de l'Assemblée nationale, le directeur du quotidien national, vitrine médiatique du gouvernement. Et un ancien porte-flingue de l’Apr... Tout un symbole, à côté de seconds couteaux qui eux aussi coupent et découpent, tels des bouchers, la chair de leurs camarades de parti qu’ils étalent devant le Perchoir, pendant leur temps de parole.
Quand la république de se fond dans les invectives et que ses représentants se noient dans les débats de caniveaux, ce sont les opposants qui soufflent. Finalement, ce ne sont pas les « profanateurs » du troisième mandat qui méritaient le glaive de Sa Mackyesté, mais les animateurs de ces invectives stériles qui jettent le discrédit l’Etat et son chef. Invectives dans lesquelles le parti présidentiel semble se complaire, résigné, sans doute pour éviter d'accélérer la série de déballages qui risque de faire des victimes collatérales parfois insoupçonnées.
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