Début décembre 2021, l’opposant béninois Joël Aïvo a été condamné à 10 ans de prison pour blanchiment de capitaux et complot contre l’autorité de l’Etat. Dans une lettre adressée au ministre de la justice la semaine dernière, le Professeur de droit constitutionnel a jugé « dégradantes et exécrables » ses conditions de détention.
« Je vous accuse personnellement de mettre votre ministère au service de l’injustice et de faire de la violation des droits de l’homme et ceux précisément de vos adversaires politiques l’une des finalités non dissimulées de votre politique » écrit-il dans la correspondance envoyée à Sévérin Quenum.
Il reçoit ses « visiteurs debout à l’entrée de la prison »
Le candidat recalé à la présidentielle de 2021 révèle que depuis son incarcération le 16 avril 2021, il reçoit ses « visiteurs debout à l’entrée de la prison ». Le mois dernier, l’administration pénitentiaire ne l’a pas autorisé à rencontrer une délégation de parlementaires du parti d’opposition Les Démocrates malgré toutes les démarches qu’il dit avoir fait dans ce sens.
Le motif de ce refus serait la Covid-19. Il accuse le garde des sceaux d’avoir « ressuscité le virus en février 2023, pour refouler » cette délégation de députés venus lui rendre visite. L'universitaire rappelle que même les grands criminels de l’histoire, à l’instar de Klaus Barbie, Slobodan Milosevic ou encore Charles Taylor ont eu droit à un procès « équitable devant des juges indépendants et impartiaux. Et lorsqu’ils ont été condamnés à faire de la prison, ils ont eu le droit de recevoir des visites de leur proche dans des conditions décentes ».
« Si votre dessein est de.. »
Joël Aïvo accuse le ministre de la justice de s’être accroché à « toutes les branches y compris celle de la Covid-19 pour le priver de ces droits élémentaires ». « Suis-je plus criminel que Charles Taylor ? » a t-il lancé au garde des sceaux.
Pour lui, si le dessein du ministre est de le soustraire à la vue de ses proches, à l’affection de sa famille, il ferait mieux de lui interdire pour de bon les visites de sa famille et de ses proches y compris de ses avocats.
Après cette lettre à charge contre Sévérin Quenum, l’administration pénitentiaire a réagi via son directeur. Ce dernier a balayé d’un revers de main les dénonciations de l’opposant. Pour lui, c’est « le même règlement intérieur qui s’applique à tous les prisonniers ».
4 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2023 (19:44 PM)Cédric
En Mars, 2023 (20:46 PM)J'ai l'impression qu'il a un but précis
Pour moi c'est une manière de banaliser ce qui arrive à PROS.
C'est une manière de dire que les choses fonctionnent comme ça en Afrique donc vous n'y pouvez rien. Détrompez vous le Sénégal va changer par la grâce de Dieu et d'hommes braves
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