Ce fut un des moments forts de la vie politique sénégalaise. Comme ces déclarations solennelles qui restent gravées dans les mémoires. Ce fut aussi, un grand show comme Idy sait en donner à son public. Comme qui dirait, un grand « come-idy » show.
Du talent, il en a. De la matière, Idrissa Seck sait en donner à son auditoire. Il a su tenir en haleine les Sénégalais qui ont assisté ou visionné en direct la cérémonie de son installation à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Pourtant, l’institution qui fait de lui la troisième personnalité de l’Etat, n’avait pas toute cette aura, tout ce regain d’intérêt que lui trouvent subitement nos compatriotes. En effet, le départ fracassant de Madame Aminata Touré intervenu à la suite du remaniement de la Toussaint, son absence de la cérémonie d’investiture et l’arrivée d’une forte personnalité telle Idrissa Seck, à la surprise générale, ont fini de faire du Cese l’institution la plus intéressante pour ne pas dire la plus surveillée, au point d’éclipser l’Assemblée nationale.
Fidèle à ses habitudes, Idy a su manier la magie du verbe et le geste captivant. Il s’est adonné à son jeu favori. Il a dit, il a redit, mais il a surtout insisté pour convaincre l’opinion qu’il ne s’est pas dédit comme par le passé. A-t-il réussi à convaincre ? Est-il parvenu à asseoir une nouvelle légitimité ? Les Sénégalais apprécieront. L’exercice, lui, était plutôt bien réussi. Ses anecdotes croustillantes, ses paraboles et références au texte sacré, tout un show médiatique auquel Idrissa Seck a habitué les Sénégalais, était bien au rendez-vous. C’était comme au cinéma mais au petit matin, diront certains.
L’ancienne variable du Pds jadis pressenti pour porter haut et fort la voix de l’opposition, a fait un saut kilométrique qu’il dit assumer entièrement, une plongée dans les eaux profondes de la très océanique coalition Benno Bokk Yakaar. Du statut du chef de l’opposition sur lequel ont porté les « négociations », au poste de président du Cese nommé par décret, Idy a roulé à toute vitesse sur des rails à grand écartement. Reste à savoir, si à l’arrivée, la vitesse excessive de son ralliement ne risque pas de provoquer un déraillement inattendu sur l’axe Présidence-2024.
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