« Le Sénégal d’aujourd’hui, quelle voie ? » C’est le titre de la dernière contribution du Professeur Amsatou Sow Sidibé. Dans ce texte, la juriste estime que « les populations se sentent abandonnées. Les frustrations sont profondes. Le président de la République et les corps constitués sont redevables à cet égard (…) L’incertitude face à l’avenir est une réalité. La précarité, l’insécurité alimentaire, la cherté du logement, l'accès très compliqué aux soins de santé, la rareté de l’emploi, énervent les sénégalais ». Toutefois, a-t-elle fait remarquer, « tout ceci est exacerbé par une constitution sujette à manipulation et à mauvaise interprétation ».
De son avis, « en 2016, l’un des objectifs du référendum était de rappeler la règle de la limitation du mandat du président de la République à deux. Le contexte de l’époque était la sortie de crise née de la question du troisième mandat. Il y avait eu mort d’Homme. Feu Mamadou Diop, un martyr, avait perdu la vie au lieu symbolique de la Place de l’Obélisque ».
Le professeur de Droit privé à l’université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar de souligner, dans la foulée, qu’il est de la responsabilité du Chef de l’Etat « de ne ménager aucun effort pour garantir la paix et la stabilité du pays par le respect de ses engagements et par une bonne interprétation de la constitution dont il est le premier gardien ».
Le leader de « Caar/Lénen» a, par ailleurs, plaidé pour une justice « forte et indépendante » qu’elle considère comme « l’un des piliers essentiels d’un État qui prône la démocratie, le respect des droits humains, le développement et la paix ». A ce titre, elle a tenu à rappeler que « le Conseil Constitutionnel ou mieux, la Cour constitutionnelle doit jouer son rôle d’interprétation saine de la constitution ».
« La politique est aujourd’hui éloignée de son vrai sens »
Dans un autre registre, Pr Amsatou Sow Sidibé dit avoir du mal à concevoir et à accepter la façon de faire la politique au Sénégal. Celle-ci, « est aujourd’hui dévoyée et éloignée de son vrai sens. La politique n’est plus l’art de gérer la cité mais plutôt de promouvoir des intérêts particuliers au détriment des préoccupations essentielles des populations ». Malheureusement, regrette la juriste, « le peuple est sacrifié. Quelle violation grave des droits les plus élémentaires des personnes ! Il urge que nous nous ressaisissions pour redonner à la politique son sens humain et noble en remettant la personne humaine au centre des préoccupations ». Indiquant que « l’espace politique est marqué par une bipolarisation qui est loin d’aller dans l’intérêt des populations. Le pouvoir et l’opposition se font dangereusement face, en oubliant les priorités des populations ».
Ce qui justifie, selon l’universitaire, « une troisième voie politique » qu’elle a proposée. Celle-ci, a-t-elle expliqué, « se concentre sur les préoccupations essentielles des populations et constitue une alternative favorable à la demande sociale et aux aspirations des citoyens. Cette voie est fondée sur le respect des droits fondamentaux de la personne humaine, ainsi que sur l’obligation de les garantir tant à l’échelle nationale qu’internationale ».
6 Commentaires
Être Ou Ne Pas être
En Mai, 2023 (16:02 PM)Reply_author
En Mai, 2023 (18:26 PM)Mbeur Dof
En Mai, 2023 (16:42 PM)Poli
En Mai, 2023 (16:46 PM)Papis
En Mai, 2023 (18:27 PM)À bon entendeur...
Participer à la Discussion