Le juge Souleymane Téliko, Président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), est-il dans le collimateur du pouvoir ? En tout cas, pour le président de la Ligue sénégalaise des droits humains, Me Assane Dioma Ndiaye, il y a une nette et claire volonté de le museler.
«On ne voit pas en quoi, aujourd’hui, on pourrait inquiéter Souleymane Téliko. Si ce n'est pour le faire taire et dire aux magistrats que, désormais, il y a une épée de Damoclès qui pèse sur leurs têtes et que le principe de l’inamovibilité pourrait être remis en cause à tout moment. Ce qui est inacceptable», dénonce-t-il.
«Il est évident que la société civile se dressera en rempart, dans ce qu'il est convenu d'appeler, aujourd'hui, une tentative de musellement des magistrats du siège. En sa qualité de président de l’Union des magistrats sénégalais, il ne peut ne pas se prononcer sur certaines questions qui interpellent aussi bien la magistrature que l'ensemble des citoyens sénégalais», clame le juriste.
«Il s’y ajoute, également, que Téliko n’a rien dit de nouveau. Même la Cour d’appel, qui avait annulé une partie de la procédure, dans son arrêt dans l'affaire Khalifa Sall, a reconnu en partie les violations des droits de l’ancien maire de Dakar. La Cour de justice de la Cedeao a rendu un arrêt disant que les droits que Khalifa Sall ont été violés et a condamné l'Etat du Sénégal à payer des dommages et intérêts», dit-il.
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