Il ne fait pas partie de la short-liste de prétendants au perchoir au sein de l’inter-coalition Yewwi-Wallu mais, sans clairement afficher ses ambitions, Oumar Sy ne « cracherait pas » sur ce poste. Retour sur la trajectoire « hors normes » d’un éternel chanceux !
Son nom était sommairement crayonné au verso de la liste de la dream-team de Yewwi Askan wi (Yaw). Comme un remplaçant qui ne faisait guère partie des schémas de jeu du coach, Oumar Sy a sagement attendu son moment de gloire. Tout venant à point à qui sait attendre, celle-ci (la gloire) lui est tombée à la figure comme une claque, le vendredi 3 juin 2022.
Le conseil constitutionnel, arbitre du scrutin législatif du 31 juillet 2022, décide de mettre sur la touche tous les titulaires de la coalition de l’opposition. Alléluia ! Les remplaçants deviennent, par la volonté des 7 sages, les titulaires ‘’discutables’’. Sans ne point s’y attendre, le frangin de Habib Sy (lui aussi sur la touche) devient la tête de liste officielle de la coalition Yewwi Askan wi. Et ceci, sans s’enorgueillir outre mesure de cette «décision politico-juridique partisane ».
Inconnu au bataillon et élu malgré tout, le commun des sénégalais cherche à mettre un visage sur ce nom pas commun du tout dans la scène politique sénégalaise. Les présentations officielles se sont faites le dimanche 21 août 2022, près d’un mois après les élections législatives, sur le plateau du Jury du Dimanche de Mamadou Ibra Kane sur ITV. Le Linguerois qui, contrairement aux apparences, a longtemps guerroyé sans tambour ni trompette dans la politique, tombe enfin le masque. La prestance et la diction révèlent déjà le profil intellectuel ! Le Cv, très balaise, brode le reste du portrait.
« Je suis sociologue des organisations de formation. Après le Bac j’ai été orienté ici à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar au département de sociologie où j’ai passé une année ensuite j’ai eu l’opportunité d’aller poursuivre mes études en France. Après ma maîtrise de sociologie à la Sorbonne, j’ai fait cap sur l’université Paris Dauphine pour une spécialisation en sociologie des organisations... » Rien que ce petit résumé, non exhaustif, en dit déjà long sur le cursus professionnel de ce député de type nouveau qui appréhende l’assemblée nationale sous un visage neuf.
Inconnu de la scène politique mais pas novice
Contrairement à ce que beaucoup pensent, la politique, il n’y est pas entrée par effraction. Il y a été biberonné dès ses premiers balbutiements par toute une lignée de vieux briscards. « En politique, je ne suis pas novice tel qu’on le croit, précise-t-il d’emblée. Après l’indépendance en 1960, tout monde sait que c’est Maguette Lô qui a été le premier maire de Linguère. Puisqu’il occupait de haute fonction dans l’Etat, c’était le premier adjoint qui faisait office de maire en l’occurrence Aly Badara Sy, mon oncle (le grand-frère de son père) ».
Il a baigné dans cette ambiance politique dans une maison familiale qui faisait quasiment office de QG. L’influence de son grand-frère a agi un peu plus tard. « C’est après que Habib Sy est arrivé. Il était dans l’opposition jusqu’à ce qu’on arrive à gagner la mairie de Linguère », confie-t-il. Durant toute cette traversée du désert Oumar était aux côtés de son frère. Mais, très discret de nature, il a préféré rester à la « périphérie ».
« On l’a accompagné. Je n’étais pas au cœur de son dispositif mais j’étais dans la périphérie. J’ai pensé que c’était beaucoup plus sage de prendre du recul et de laisser les autres. J’ai toujours fait de la politique à ses côtés. Je lui donnais mes positions et mes réflexions par rapport à certaines situations politiques. J’avais mon métier et je considérais que je n’avais pas besoin d’être à l’avant ou de chercher à avoir des postes politiques », souligne-t-il.
De la Sorbonne… à l’assemblée, un parcours hors norme
La réalité est que le jeune quadra, qui ne fait visiblement pas son âge, n’a jamais souhaité jouir de son héritage politique préférant privilégier sa carrière professionnelle. Après un passage remarqué à la remarquable Sorbonne et une spécialisation en sciences des organisations et de la décision à Paris Dauphine-PSL, la vie de Oumar Sy ira de revirement en revirement épousant les contours des pentes sinueuses des montagnes russes.
« J’avais la possibilité d’intégrer l’école doctorale mais j’avais choisi de revenir au pays pour embrasser le milieu professionnel. Mon premier poste a été dans un projet dénommé : projet de promotion de l’entreprenariat rural (Promer). J’ai passé là-bas quelques années. J’ai bourlingué un peu partout à travers le pays parce que l’antenne où je servais se trouvait à Kolda mais on couvrait aussi la région de Tamba », narre-t-il.
De là-bas, nouveau virage à 360° (degrés). Le jeune cadre finit à l’agence nationale de l’aviation civile du Sénégal (Anac), devenu en 2011, Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (Anacim). « J’ai atterri dans un premier temps à la direction des ressources humaines », confie Oumar Sy. Il gravit rapidement les échelons en quittant la paperasse pour réellement mettre la main dans le cambouis en devenant, à force d’abnégation, inspecteur et auditeur en sûreté de l’aviation civile.
La députation est le dernier revirement inattendu qu’a connu Oumar Sy. Une situation qui ne le rend guère heureux outre mesure. Recouvrant ses esprits après cette folle destinée, il se confesse à Seneweb : « même si ce n’était pas mon souhait, je l’ai pris avec beaucoup de sérénité. Très franchement si on me demandait est-ce qu’il était possible que la liste des titulaires revienne, je serais preneur. Cela ne m’a pas mis dans une position de profiteur du malheur des autres. Je ne suis pas un opportuniste. Voilà ! »
Une carrière de footballeur ratée
Des ratés, il en a connu. Et le seul qu’il cite c’est cette carrière de footballeur tombée à l’eau. En effet, le linguérois était loin d’être un pied carré, il a même failli être « Sadio Mané avant Sadio Mané ». « J’ai été un très bon footballeur. Un terrible numéro 10. Ceux qui me connaissent disent même que j’ai raté ma vocation. Mais comme on dit : le destin, c’est le destin », déclare-t-il.
Mais il faut dire qu’avec Oumar Sy le destin a une manière bien particulière de le surprendre. De terrible numéro 10 à sorbonnard sociologue, en passant par l’aviation civile, tête de liste suppléant devenu titulaire,… revoilà Oumar Sy prétendant sérieux au perchoir de l’assemblée nationale.
«S’il arrivait qu’on me propose d’occuper ce poste, je ne le refuserai pas. Ce n’est pas de la prétention. C’est tout simplement, pour moi, une station qui permet de travailler pour son pays parce que pour moi, être président de l’Assemblée nationale, cela n’a rien d’extraordinaire si vous jugez que vous en avez les compétences et l’ambition», soutient-il.
Loin de la cohue autour de la présidence de l’assemblée nationale qui mine l’inter-coalition Wallu-Yewwi, Oumar Sy garde sa légendaire sérénité. Attendant que la chance lui sourit une nouvelle fois !
Son nom était sommairement crayonné au verso de la liste de la dream-team de Yewwi Askan wi (Yaw). Comme un remplaçant qui ne faisait guère partie des schémas de jeu du coach, Oumar Sy a sagement attendu son moment de gloire. Tout venant à point à qui sait attendre, celle-ci (la gloire) lui est tombée à la figure comme une claque, le vendredi 3 juin 2022.
Le conseil constitutionnel, arbitre du scrutin législatif du 31 juillet 2022, décide de mettre sur la touche tous les titulaires de la coalition de l’opposition. Alléluia ! Les remplaçants deviennent, par la volonté des 7 sages, les titulaires ‘’discutables’’. Sans ne point s’y attendre, le frangin de Habib Sy (lui aussi sur la touche) devient la tête de liste officielle de la coalition Yewwi Askan wi. Et ceci, sans s’enorgueillir outre mesure de cette «décision politico-juridique partisane ».
Inconnu au bataillon et élu malgré tout, le commun des sénégalais cherche à mettre un visage sur ce nom pas commun du tout dans la scène politique sénégalaise. Les présentations officielles se sont faites le dimanche 21 août 2022, près d’un mois après les élections législatives, sur le plateau du Jury du Dimanche de Mamadou Ibra Kane sur ITV. Le Linguerois qui, contrairement aux apparences, a longtemps guerroyé sans tambour ni trompette dans la politique, tombe enfin le masque. La prestance et la diction révèlent déjà le profil intellectuel ! Le Cv, très balaise, brode le reste du portrait.
« Je suis sociologue des organisations de formation. Après le Bac j’ai été orienté ici à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar au département de sociologie où j’ai passé une année ensuite j’ai eu l’opportunité d’aller poursuivre mes études en France. Après ma maîtrise de sociologie à la Sorbonne, j’ai fait cap sur l’université Paris Dauphine pour une spécialisation en sociologie des organisations... » Rien que ce petit résumé, non exhaustif, en dit déjà long sur le cursus professionnel de ce député de type nouveau qui appréhende l’assemblée nationale sous un visage neuf.
Inconnu de la scène politique mais pas novice
Contrairement à ce que beaucoup pensent, la politique, il n’y est pas entrée par effraction. Il y a été biberonné dès ses premiers balbutiements par toute une lignée de vieux briscards. « En politique, je ne suis pas novice tel qu’on le croit, précise-t-il d’emblée. Après l’indépendance en 1960, tout monde sait que c’est Maguette Lô qui a été le premier maire de Linguère. Puisqu’il occupait de haute fonction dans l’Etat, c’était le premier adjoint qui faisait office de maire en l’occurrence Aly Badara Sy, mon oncle (le grand-frère de son père) ».
Il a baigné dans cette ambiance politique dans une maison familiale qui faisait quasiment office de QG. L’influence de son grand-frère a agi un peu plus tard. « C’est après que Habib Sy est arrivé. Il était dans l’opposition jusqu’à ce qu’on arrive à gagner la mairie de Linguère », confie-t-il. Durant toute cette traversée du désert Oumar était aux côtés de son frère. Mais, très discret de nature, il a préféré rester à la « périphérie ».
« On l’a accompagné. Je n’étais pas au cœur de son dispositif mais j’étais dans la périphérie. J’ai pensé que c’était beaucoup plus sage de prendre du recul et de laisser les autres. J’ai toujours fait de la politique à ses côtés. Je lui donnais mes positions et mes réflexions par rapport à certaines situations politiques. J’avais mon métier et je considérais que je n’avais pas besoin d’être à l’avant ou de chercher à avoir des postes politiques », souligne-t-il.
De la Sorbonne… à l’assemblée, un parcours hors norme
La réalité est que le jeune quadra, qui ne fait visiblement pas son âge, n’a jamais souhaité jouir de son héritage politique préférant privilégier sa carrière professionnelle. Après un passage remarqué à la remarquable Sorbonne et une spécialisation en sciences des organisations et de la décision à Paris Dauphine-PSL, la vie de Oumar Sy ira de revirement en revirement épousant les contours des pentes sinueuses des montagnes russes.
« J’avais la possibilité d’intégrer l’école doctorale mais j’avais choisi de revenir au pays pour embrasser le milieu professionnel. Mon premier poste a été dans un projet dénommé : projet de promotion de l’entreprenariat rural (Promer). J’ai passé là-bas quelques années. J’ai bourlingué un peu partout à travers le pays parce que l’antenne où je servais se trouvait à Kolda mais on couvrait aussi la région de Tamba », narre-t-il.
De là-bas, nouveau virage à 360° (degrés). Le jeune cadre finit à l’agence nationale de l’aviation civile du Sénégal (Anac), devenu en 2011, Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (Anacim). « J’ai atterri dans un premier temps à la direction des ressources humaines », confie Oumar Sy. Il gravit rapidement les échelons en quittant la paperasse pour réellement mettre la main dans le cambouis en devenant, à force d’abnégation, inspecteur et auditeur en sûreté de l’aviation civile.
La députation est le dernier revirement inattendu qu’a connu Oumar Sy. Une situation qui ne le rend guère heureux outre mesure. Recouvrant ses esprits après cette folle destinée, il se confesse à Seneweb : « même si ce n’était pas mon souhait, je l’ai pris avec beaucoup de sérénité. Très franchement si on me demandait est-ce qu’il était possible que la liste des titulaires revienne, je serais preneur. Cela ne m’a pas mis dans une position de profiteur du malheur des autres. Je ne suis pas un opportuniste. Voilà ! »
Une carrière de footballeur ratée
Des ratés, il en a connu. Et le seul qu’il cite c’est cette carrière de footballeur tombée à l’eau. En effet, le linguérois était loin d’être un pied carré, il a même failli être « Sadio Mané avant Sadio Mané ». « J’ai été un très bon footballeur. Un terrible numéro 10. Ceux qui me connaissent disent même que j’ai raté ma vocation. Mais comme on dit : le destin, c’est le destin », déclare-t-il.
Mais il faut dire qu’avec Oumar Sy le destin a une manière bien particulière de le surprendre. De terrible numéro 10 à sorbonnard sociologue, en passant par l’aviation civile, tête de liste suppléant devenu titulaire,… revoilà Oumar Sy prétendant sérieux au perchoir de l’assemblée nationale.
«S’il arrivait qu’on me propose d’occuper ce poste, je ne le refuserai pas. Ce n’est pas de la prétention. C’est tout simplement, pour moi, une station qui permet de travailler pour son pays parce que pour moi, être président de l’Assemblée nationale, cela n’a rien d’extraordinaire si vous jugez que vous en avez les compétences et l’ambition», soutient-il.
Loin de la cohue autour de la présidence de l’assemblée nationale qui mine l’inter-coalition Wallu-Yewwi, Oumar Sy garde sa légendaire sérénité. Attendant que la chance lui sourit une nouvelle fois !
7 Commentaires
Deug
En Septembre, 2022 (09:55 AM)Mor
En Septembre, 2022 (10:03 AM)Khalipha
En Septembre, 2022 (11:19 AM)Diarra
En Septembre, 2022 (13:37 PM)Participer à la Discussion