Le pouvoir a beau jubiler, le message du peuple sénégalais a été sans équivoque, au soir du 31 juillet 2022. À travers les élections législatives, l’électorat a rejeté la gouvernance de Macky Sall, comme il avait annoncé la couleur en janvier dernier avec les Locales. Pour la première fois dans l’histoire politique du pays, le pouvoir se retrouve minoritaire à l’Assemblée nationale, même si c’est à un député près (82 pour la majorité présidentielle contre 83 pour l’opposition réunie).
Pour l’instant, l’Apr et ses alliés de Benno bokk Yaakaar préfèrent voir la bouteille à moitié pleine. Mais ils seront obligés de regarder la moitié vide de la bouteille. L’erreur a déjà été commise par le président Macky Sall à l’issue des Locales. Il y a donc peu de chance que cela se répète. Et le prochain gouvernement va, à coup sûr, indiquer qu’il a tiré, sinon toutes les leçons qui s’imposent, du moins, certaines d’entre elles. Le DG de la Sicap montre déjà la voie à ses camarades. “BBY mène la course en tête, mais nous avons perdu du terrain qu’il faut reconquérir…”, déclare Mamadou Kassé.
Cependant, le pouvoir n’est pas le seul à devoir décrypter le message du peuple. L’opposition doit aussi se livrer à cet exercice, en particulier la coalition Yewwi Askan wi, singulièrement Ousmane Sonko. Ce dernier a intérêt à s’arrêter sur ce qui s’est passé ces dernières semaines pour comprendre la posture des Sénégalais, la majorité silencieuse en particulier.
Réponse à Sonko et Macky
En effet, au sein de l’intercoalition, le Pds est quasi absent. Quant à Khalifa Sall, il a certes participé à la campagne électorale, il est aussi là lors des sorties médiatiques, mais il est sans doute le présent le plus absent. Il est avare en parole et peu agressif, ce qui fait que ses propos sont peu relayés par la presse. A l’inverse, Ousmane Sonko est omniprésent. Il a été presque seul durant toute la campagne, à ses risques et périls. C’est lui qui, au nom de la coalition, lance toujours les mots d’ordre en direction de l’opinion, la jeunesse en particulier.
Et c’est là qu’intervient la nécessité pour lui d’être plus prudent et d’être davantage à l’écoute du peuple. En effet, à la veille de la proclamation des résultats des Législatives, l’opposition a crié au bourrage des urnes dans le Nord du pays. Lors d’une conférence des leaders, Ousmane Sonko a demandé au peuple d’être à l’écoute de la coalition pour des mots d’ordre à venir. Ce qui veut dire que Sonko et Cie comptent demander aux jeunes de sortir encore dans les rues pour des manifestations.
Une stratégie non seulement risquée, mais qui pourrait être contreproductive. Un coup d’œil dans le rétroviseur permet de mieux comprendre. À quelques semaines des Législatives, Yaw a initié une manifestation et des concerts de casseroles pour protester contre l’invalidation de la liste des titulaires de la coalition. Non seulement, la marche n’a pas eu lieu, mais il y a eu 3 morts que le pouvoir et le camp de Sonko se rejettent. Il est important, sur ce point, de souligner que le régime ne pointe jamais la responsabilité des autres leaders de l’opposition. Sonko reste toujours leur unique cible à qui ils veulent imputer la responsabilité de la mort de ces jeunes.
A propos des concerts, le peuple a répondu massivement au premier appel. A la seconde tentative, les Sénégalais n’ont pas suivi. Ce boycott était donc une façon pour l’opinion de demander à Ousmane Sonko d’arrêter de donner des mots d’ordre et de la laisser agir à sa manière. La sanction infligée à Macky Sall en est une parfaite illustration.
Les risques d'un échec personnel de Sonko
Aujourd’hui, l’opposition voudrait avoir quelques sièges de plus pour déstabiliser le pouvoir à l’hémicycle. Il faut méconnaitre la réalité politique du Sénégal pour penser que le régime n’aura pas de majorité à l’Assemblée nationale. Même s’il restait 10 députés à Macky Sall, le chéquier et le pouvoir de nomination lui permettraient de faire le plein.
La transhumance de certains maires comme Bamba Fall entre les Locales et les Législatives est la preuve de ce que les politiciens sont capables sous nos cieux. Ousmane Sonko lui-même en sait quelque chose lorsqu’il déclare que Macky Sall a certainement eu des assurances du côté des autres coalitions ou bien même de leur propre coalition.
Il ne sert donc à rien d’appeler à manifester pour contester les résultats des élections dans une partie du pays. Car, en cas de réussite, le risque est grand de voir des jeunes se faire tuer. Macky Sall en portera certainement la responsabilité, mais Sonko sera aussi pointé du doigt. En cas de fiasco, ce sera un échec personnel de Sonko, au vu de l’attitude du Pds et de Khalifa Sall.
Or, le risque de fiasco dans ce contexte est grand. En effet, avec les fortes pluies qui se sont abattues dans la capitale, les Dakarois sont fortement affectés par les inondations. Ils n’ont donc pas la tête à des manifestations politiques. Ils ont besoin plus de soutien face à cette épreuve que d'un bras de fer.
Ainsi, la posture la plus responsable pour l’intercoalition et la moins risquée pour Ousmane Sonko consiste à se satisfaire des 80 sièges et de retenir ce qu’il y a d’essentiel : la perte de vitesse de Macky Sall et l’éloignement du troisième mandat. Toute autre posture pourrait se retourner contre le leader du Pastef qui doit être très vigilent durant ces 18 mois qui le séparent de la présidentielle de 2024. L’horizon tant convoité !
Pour l’instant, l’Apr et ses alliés de Benno bokk Yaakaar préfèrent voir la bouteille à moitié pleine. Mais ils seront obligés de regarder la moitié vide de la bouteille. L’erreur a déjà été commise par le président Macky Sall à l’issue des Locales. Il y a donc peu de chance que cela se répète. Et le prochain gouvernement va, à coup sûr, indiquer qu’il a tiré, sinon toutes les leçons qui s’imposent, du moins, certaines d’entre elles. Le DG de la Sicap montre déjà la voie à ses camarades. “BBY mène la course en tête, mais nous avons perdu du terrain qu’il faut reconquérir…”, déclare Mamadou Kassé.
Cependant, le pouvoir n’est pas le seul à devoir décrypter le message du peuple. L’opposition doit aussi se livrer à cet exercice, en particulier la coalition Yewwi Askan wi, singulièrement Ousmane Sonko. Ce dernier a intérêt à s’arrêter sur ce qui s’est passé ces dernières semaines pour comprendre la posture des Sénégalais, la majorité silencieuse en particulier.
Réponse à Sonko et Macky
En effet, au sein de l’intercoalition, le Pds est quasi absent. Quant à Khalifa Sall, il a certes participé à la campagne électorale, il est aussi là lors des sorties médiatiques, mais il est sans doute le présent le plus absent. Il est avare en parole et peu agressif, ce qui fait que ses propos sont peu relayés par la presse. A l’inverse, Ousmane Sonko est omniprésent. Il a été presque seul durant toute la campagne, à ses risques et périls. C’est lui qui, au nom de la coalition, lance toujours les mots d’ordre en direction de l’opinion, la jeunesse en particulier.
Et c’est là qu’intervient la nécessité pour lui d’être plus prudent et d’être davantage à l’écoute du peuple. En effet, à la veille de la proclamation des résultats des Législatives, l’opposition a crié au bourrage des urnes dans le Nord du pays. Lors d’une conférence des leaders, Ousmane Sonko a demandé au peuple d’être à l’écoute de la coalition pour des mots d’ordre à venir. Ce qui veut dire que Sonko et Cie comptent demander aux jeunes de sortir encore dans les rues pour des manifestations.
Une stratégie non seulement risquée, mais qui pourrait être contreproductive. Un coup d’œil dans le rétroviseur permet de mieux comprendre. À quelques semaines des Législatives, Yaw a initié une manifestation et des concerts de casseroles pour protester contre l’invalidation de la liste des titulaires de la coalition. Non seulement, la marche n’a pas eu lieu, mais il y a eu 3 morts que le pouvoir et le camp de Sonko se rejettent. Il est important, sur ce point, de souligner que le régime ne pointe jamais la responsabilité des autres leaders de l’opposition. Sonko reste toujours leur unique cible à qui ils veulent imputer la responsabilité de la mort de ces jeunes.
A propos des concerts, le peuple a répondu massivement au premier appel. A la seconde tentative, les Sénégalais n’ont pas suivi. Ce boycott était donc une façon pour l’opinion de demander à Ousmane Sonko d’arrêter de donner des mots d’ordre et de la laisser agir à sa manière. La sanction infligée à Macky Sall en est une parfaite illustration.
Les risques d'un échec personnel de Sonko
Aujourd’hui, l’opposition voudrait avoir quelques sièges de plus pour déstabiliser le pouvoir à l’hémicycle. Il faut méconnaitre la réalité politique du Sénégal pour penser que le régime n’aura pas de majorité à l’Assemblée nationale. Même s’il restait 10 députés à Macky Sall, le chéquier et le pouvoir de nomination lui permettraient de faire le plein.
La transhumance de certains maires comme Bamba Fall entre les Locales et les Législatives est la preuve de ce que les politiciens sont capables sous nos cieux. Ousmane Sonko lui-même en sait quelque chose lorsqu’il déclare que Macky Sall a certainement eu des assurances du côté des autres coalitions ou bien même de leur propre coalition.
Il ne sert donc à rien d’appeler à manifester pour contester les résultats des élections dans une partie du pays. Car, en cas de réussite, le risque est grand de voir des jeunes se faire tuer. Macky Sall en portera certainement la responsabilité, mais Sonko sera aussi pointé du doigt. En cas de fiasco, ce sera un échec personnel de Sonko, au vu de l’attitude du Pds et de Khalifa Sall.
Or, le risque de fiasco dans ce contexte est grand. En effet, avec les fortes pluies qui se sont abattues dans la capitale, les Dakarois sont fortement affectés par les inondations. Ils n’ont donc pas la tête à des manifestations politiques. Ils ont besoin plus de soutien face à cette épreuve que d'un bras de fer.
Ainsi, la posture la plus responsable pour l’intercoalition et la moins risquée pour Ousmane Sonko consiste à se satisfaire des 80 sièges et de retenir ce qu’il y a d’essentiel : la perte de vitesse de Macky Sall et l’éloignement du troisième mandat. Toute autre posture pourrait se retourner contre le leader du Pastef qui doit être très vigilent durant ces 18 mois qui le séparent de la présidentielle de 2024. L’horizon tant convoité !
30 Commentaires
Kou Moun Na Deff.
En Août, 2022 (11:05 AM)Reply_author
En Août, 2022 (11:09 AM)Ousmane Sonko n'ira nulle part.
Il y aura un procès pour Adji Sarr et Sonko sera obligé d'éclairer la lanterne des sénégalais.
Et il sait ce qui l'attend. C'est pourquoi vu ses agissements, on sent qu'il ne veut pas de procès
Qui vivra verra !
Zozo
En Août, 2022 (09:05 AM)Adji Dépassée
En Août, 2022 (13:11 PM)Jeune
En Août, 2022 (09:09 AM)Verite
En Août, 2022 (09:26 AM)Waaw Goor
En Août, 2022 (09:35 AM)Eric Nguyen
En Août, 2022 (09:35 AM)Me
En Août, 2022 (09:57 AM)Dictature
En Août, 2022 (10:03 AM)Djibson
En Août, 2022 (10:23 AM)Le Secret De Sonko
En Août, 2022 (10:42 AM)Foulbes!!!
En Août, 2022 (10:45 AM)FOULBES!!!
Parlons Inondations.
En Août, 2022 (11:37 AM)@foulves
En Août, 2022 (05:44 AM)Reply_author
En Août, 2022 (15:10 PM)Le peuple sénégalais n'attend plus rien de Macky car les sénégalais savent que quelqu'un qui n'a rien fait pendant 15 ans ne pourra pas faire grand chose en 18 mois qui lui reste à la tête du pays.
Et surtout lâchez Sonko car il n'a aucun moyen pour aider les sénégalais.
1/ plus de la moitié des sénéalais inscrits ne sont pas sortis pour voter, bien malin qui dira pour qui ils voteraient en majorité . Pour ma part , je pense que si Macky était si impopulaire et SONKO le choix du peuple, ce dernier allait voter massivement pour sa coalition , alors que c'est le contraire qui s'est passé car sur les 80 députés de " l'opposition " , 10 représente la diaspora qui comptait près de 300.000 inscrits et très peu de votants :
2/ SONKO était sur le terrain pendant toute la durée de la camapgne électorale sur un thème principal qui était d'obliger Macky à la cohabitation pour mettre fin définitivement à son " souhait" de se présenter pour un troisème mandat . Au vu des résultats , SONKO a échoué car de cohabitation, il n'y en aura pas et les résultats o btenus par chaque coalition ne permettent à personne de faire des projections sur ceux de la présidentielle de 2024 surtout que si Macky est candiadat et mène campagne le taux de participation serait l'un des plus élevés car chaque camp ira à cette présidentielle comme une finale de coupe de Monde .
3/ sur les 56 députés de YAW , 10 que l'on peut attribuer à PASTEF ont été obtenus à l'étranger sur une très faible population, la Casamance a surement voté pour SONKO, mais les populations de Dakar restent les bastions du PS et meme du Grand Parti et l'on peut sans se tromper que sur les 18 députés de Dakar , PASTEF peut avoir entre deux ou trois députés . En y ajoutant tous les députés de Thiès et du Département de Saint Louis , PASTEF ne dépasserait pas 25 députés dont 10 de la Diaspora . Avec les rivalités qui surgiront de l'inter-coalition pour la présidentielle, il n'est pas sur que SONKO arriverait meme en deuxième position dans une élection présidentielle tant sa représentativité territoriale est très faible face à un candidat de BBY.
4/ l'auteur de l'article a oublié l'affaire Adji Sarr que les partisans de SONKO semblent avoir classé alors qu'elle reste une épée de Damoclès sur la tete de SONKO d'ici 2024. En effet, tant que SONKO et ses partisans continuent à parler de complot et n'exigent pas un procès pour faire la lumière sur cette sordide affaire de viol , le doute restera pour beaucoup de citoyens sur la capacité de SONKO a dirigé le pays .
5. / là je sais beaucoup de lecteurs vont m'insulter car c'est devenu le sport préféré des sénagalais de refuser que l'on puisse dire certains choses . Eh bien, je dirais que contrairement a toute la littérature que l'onlit chaque jour le vote sénégalais est très fortement affectif et les legislatives passées ne me démentiront pas . A ce sujet, je vois mal les sénégalais voter massivement pour un ressortissant de la Casamance et de surcrot d'ethnie Diola car chat echaudé craint l'eau froide et l'expérience de la Gambie de Jameh sert de repoussoir . Aussi , je persiste et signe qu'un soninké, socé, bassari, manding et diola n'a aucune chance d'accèder au pouvoir au Sénégal. Seul un Serere, Wolof ou Peul ( Hal Poular) peuvent gagner une élection présidentielle du fait du poids numérique de ces trois ethnies et des alliances possibles entre elles .
Senegal Rek
En Août, 2022 (12:28 PM)Ddr
En Août, 2022 (14:07 PM)Patriote Mali
En Août, 2022 (18:40 PM)Patriote Mali
En Août, 2022 (18:40 PM)Effectivement, 80 sièges, c'est plus qu'honorable ; c'est une ascension fulgurante qui va irrémédiablement déboucher là où nous savons tous.
Quand tu as largement le vent en poupe, il est inutile de pousser!
Aissata Kol
En Août, 2022 (10:48 AM)Oussama
En Août, 2022 (10:50 AM)Side
En Août, 2022 (10:54 AM)Participer à la Discussion