Les acteurs politiques esquivent la question, de peur de s’attirer les foudres des associations féministes. Le Pr. Maurice Soudieck Dione, lui, se jette à l’eau, en donnant son avis tranché sur la loi sur la parité.
Selon l’agrégé en science politique à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, cette loi est contreproductive, en ce sens qu’elle promeut des critères de sexe aux détriments des critères de compétence. Ce qui, selon lui, n’enrichit guère la démocratie.
Faisant part de son scepticisme sur le plateau de l’émission "Objection" de ce dimanche sur Sud Fm, le Pr. Dione déclare : "En 2007, lorsque le Conseil constitutionnel avait rejeté la première loi sur la parité, j’avais écrit un article intitulé Parité, état de droit et démocratie où je critiquais effectivement la parité, en disant que dans un pays pauvre, il fallait mettre en avant le critère de compétence plutôt que le critère de sexe. Cela n’avait pas de sens. Et que s’il y a plus de femmes compétentes, il faut les mettre. S’il y a plus d’hommes compétents, également, il faut les mettre, puisque c’est le critère d’efficacité qu’il faut mettre en avant".
N’empêche, précise-t-il, "de mon point de vue, ce qu'il fallait faire, c’est d’accompagner les femmes afin d’identifier sérieusement et judicieusement quels sont les obstacles à leur promotion et travailler à surmonter ces obstacles-là. De façon à ce que leur participation soit beaucoup plus effective, beaucoup plus efficace".
Le politologue estime que "c’était trop brutal et finalement improductif que de vouloir imposer un critère de sexe au détriment d’un critère de mérite".
Aujourd’hui, toutes les difficultés auxquelles sont confrontées les coalitions en lice sont liées au respect de cette loi qui réduit, de fait, leur marge de manœuvre et fait des investitures des moments de tensions internes. "On le voit bien à travers l’éclatement de la coalition Yewwi Askan Wi. Si les coalitions avaient plus de marge de manœuvre, peut-être qu’on aurait moins de frustrations, parce qu’on a vu des leaders, chefs de parti qui ont une expérience, une compétence et qui ont occupé des fonctions essentielles… se sont retrouvés à des positions qui sont dues, en partie, à la parité avec des personnes de sexe féminin qui évidemment ont moins d’envergure politique », analyse-t-il.
13 Commentaires
Dans un pays où l'essentiel des femmes passent leur temps dans des festivités et nous parle de parité. Qui, du reste n'est pas en phase avec notre sociologie
C'est lui qui est à l'origine de cette connerie
Gnagna
En Mai, 2022 (17:41 PM)Par ailleurs est ce que la majorité parmi celles qui font la politique et qui servent d’ascenseur aux hommes en assurant le folklore et la mobilisation sont à la hauteur ?
Une parité qui ne s’articule qu’autour du nombre au détriment de la compétence peut à la longue nuire aux femmes.
Yeet
En Mai, 2022 (20:10 PM)si on ne regardait que les compétences, beaucoup d'hommes ne seraient pas du tout à l'hémicycle !!!!
Aucune démocratie avancée n'applique la parité totale.
Ni les USA, ni la France, ni l'Angleterre, ni le Japon,...
Si on veut vraiment promouvoir les femmes, il fallait commencer par fixer un quota de 25% pour un mandat (5 ans), puis aller progressivement vers la parité de 50%.
Le Sénégal est allé trop vite et trop loin.
De plus, la parité s'arrête sur le plan politique et à l'Assemblée Nationale.
Et à la maison, pourquoi la parité dans les dépenses n'est pas appliquée ?
Les factures d'électricité, d'eau, de téléphone, la scolarité des enfants, le mouton de Tabaski ; toutes ces charges et dépenses ne sont pas concernés par la parité. Il y'a un gros problème.
Badara
En Mai, 2022 (22:40 PM)Participer à la Discussion