Juillet 1974- mai 2022. Voilà bientôt 48 ans, jour pour jour, que Me Abdoulaye Wade, Fara Ndiaye, Alioune Badara Niang & Cie portaient sur les fonts baptismaux le Parti démocratique sénégalais (Pds). Mais, c’est devenu un secret de polichinelle : cette formation historique est, d’année en année, en perte de vitesse. Karim Wade est au banc des accusés.
Le Parti démocratique sénégalais (Pds), au pouvoir de 2000 à 2012, est traversé par une crise interne depuis sa perte du pouvoir. Laquelle crise a été exacerbée par la dernière présidentielle, mais également l’ouverture du dialogue national de mai 2019. Et les dernières élections territoriales du 23 janvier 2022 ont confirmé la perte de vitesse de cette formation politique qui avait mené son leader au pouvoir après 26 ans d’opposition au régime socialiste.
En effet, après avoir péniblement sauvé les meubles en 2017, puis avoir déserté la présidentielle de 2019 -le parti s’était obstiné à présenter la candidature de Karim Wade, déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel, plutôt que d’envisager un plan B-, le PDS apparaissait donc comme le grand perdant de ces Locales face à ses deux principaux concurrents de la majorité (Benno Bokk Yaakaar) et de l’opposition, particulièrement Yewwi Askan Wi d’Ousmane Sonko et Khalifa Sall. Aujourd’hui, les élections législatives, qui devaient être l’occasion pour le parti de renaître de ses cendres, comme l’avaient souhaité le « Pape du Sopi » ainsi que beaucoup d’autres responsables, risquent tout simplement d'asséner le coup de grâce à la formation libérale. Ainsi, alors qu’il s’est ligué, contre toute attente, avec Yewwi Askan Wi dans certains départements, les investitures ont déjà fait leurs premiers dégâts au sein de la formation jaune-bleue. Celle-ci, qui dirige la coalition Wallu Sénégal, est tout simplement en train d’imploser : deux figures majeures à savoir Cheikh Mbacké Dolly, actuel président du groupe parlementaire « Liberté et Démocratie » et Mayoro Faye, secrétaire général chargé de la communication, ont décidé de geler leurs activités. Les deux fustigent leur position sur la liste de Wallu lors des investitures en perspective des élections législatives. Ce qui sonne comme le glas de cette formation.
« Ce parti est le moins présent au sein de l’opposition. Une passivité qui fait douter. Les libéraux sont accusés de dealer sur le dos des Sénégalais. Si ce parti en est arrivé là, c’est parce qu’il est tombé entre de mauvaises mains. Les personnes qui sont aux commandes ne pèsent absolument rien sur le plan politique », a confié à Seneweb un journaliste, analyste politique. Selon lui, « quand certains opposants qualifiés de radicaux se font entendre, le PDS se contente de faire des communiqués. Seul le Secrétaire national chargé de la communication, Mayoro Faye, était sous les projecteurs. « Son départ va certainement porter préjudice au parti ».
Karim Wade, "la racine du mal"
« Le mal du Pds, c’est Karim Wade », nous souffle, amer, un ancien baron du parti libéral contacté au téléphone. La liste est longue : Oumar Sarr, Amadou Sall et Babacar Gaye, et bien avant, Me Madické Niang, Aida Ndiongue, entre autres grosses pontes, ont tous quitté la formation au sein de laquelle ils ont milité pendant plusieurs décennies.
Mais tous ou presque ont pointé la gestion « calamiteuse » de la formation désormais aux grès des humeurs de Karim Wade, en exil au Qatar, depuis sa sortie de prison, en juin 2016, après avoir été condamné par la Crei à 6 ans de prison et 138 milliards FCfa d’amende pour enrichissement illicite. « Aujourd’hui, c’est Karim qui veut mettre la main sur le Pds. Il a l’option de tuer le parti, mais s’il veut faire de la politique, il n’a qu’à venir au Sénégal. Le problème a démarré le jour où Wade avait demandé à Oumar Sarr de lui rédiger un discours lors d’un comité directeur. Et quand il a remis le discours à Wade, Karim l’a menacé de le séparer de son père », avait notamment regretté Abdou Aziz Diop.
« Karim Wade m’a trahi. Je me suis battu pour lui, mais je n’ai récolté que de l’humiliation. Je ne vais plus l’accepter. Je tourne la page », a confié, ce mardi, Mayoro Faye. Ce qui fait dire que ce parti est aujourd’hui bien loin des années 80/90 et même celui des années 2000, où il rayonnait, de même que son leader historique.
5 Commentaires
Okay ????
En Mai, 2022 (18:04 PM)Malaw
En Mai, 2022 (18:42 PM)Fodé Tourè
En Mai, 2022 (10:01 AM)Participer à la Discussion