Moussa Tine prend le contrepied de l’opposition sur un point relatif au rapport d’audit du fichier électoral. Selon lui, on ne peut pas reprocher aux auditeurs d’avoir fait une lecture matérielle du fichier sachant qu’ils n’ont pas le même vécu que les acteurs politiques par rapport aux dysfonctionnements qui ont été notés sur le terrain lors du dernier scrutin.
« Il y a un problème d’approche. Les auditeurs ne faisaient pas l’évaluation du processus électoral. ils faisaient juste l’évaluation du fichier électoral. Quand ils ont regardé le fichier, ils ont relevé un certain nombre de choses: il n’y a pas de doublons, de mineurs etc. Ça, c’est une lecture froide, matérielle de ce qu’ils ont trouvé dans le fichier. On ne peut pas le leur reprocher, à mon avis », argue-t-il ramant à contre-courant du Frn.
Par contre, s’empresse-t-il de préciser, « ils n’ont pas la même approche que ceux qui ont le vécu de la confection du fichier électoral. Combien sont-ils de Sénégalais qui n’ont pas pu aller voter ce jour là parce que simplement on avait mis sur leur carte d’électeur qu'ils n’étaient pas inscrits sur les listes électorales? Combien sont-ils à n’avoir pas pu trouver leur lieux de vote ce jour là? Combien sont-ils les candidats qui ont vu leur parrainage invalidé parce qu’il y a eu une rupture d’égalité par rapport à l’accès à l’information sur le fichier? ».
Confier la gestion du fichier à la Cena
Donc, poursuit Tine, « au-delà de la lecture matérielle du fichier électoral, il y a toute l’histoire qui est liée à la confection de ce fichier électoral. Ceux qui ont vécu cela, ceux qui ont perdu des élections, ceux qui ont raté leur candidature à la présidentielle, ne peuvent pas avoir le même ressenti que ceux qui sont venus de l’extérieur et qui ont eu une lecture juste plongeante du fichier ».
Le leader de l’alliance Pencoo qui constate et fait constater qu’il n’y aura jamais de consensus entre les différents acteurs, fait une proposition pour des raisons de transparence. Celle-ci repose sur le renforcement de la Cena ( Commission électorale nationale autonome) afin de l’impliquer dans la gestion d’un certain nombre d’outils relevant des élections.
« Nous devons travailler à renforcer la Cena et a lui confier la gestion du fichier électoral pour des raisons de transparence. La Cena est dans le processus comme organe de contrôle mais il faut qu’elle devienne organe de gestion d’un certain nombre de procédés et d’outils qui relèvent des élections », suggère Moussa Tine.
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Saga
En Mai, 2021 (20:36 PM)Saga
En Mai, 2021 (20:36 PM)Participer à la Discussion