La problématique de la reddition des comptes refait surface, chaque fois que notre pays connaît une nouvelle alternance. Seulement, pour le docteur El Hadj Ibrahima Mbow, leader de l’alternative citoyenne Buntu-Bi, il faut que notre pays anticipe sur la politique de gestion. Il s’agit de faire en sorte que le contrôle se fasse de manière progressive, en cours. Même s’il est pour la reddition des comptes, il reconnaît « qu’on ne peut pas gérer les ressources publiques et ne pas les vendre. Parce que l'objectif du gouvernement, c’est que les ressources publiques aillent aux priorités nationales. Maintenant, les gens s'enrichissent en politique. il faut qu'on se prépare à rendre compte. Déjà, en 2029, à la fin du premier mandat et probablement en 2034, à la fin du second mandat, on ne peut pas ne pas demander la reddition des comptes, mais il faut rajouter des instruments ».
Selon lui, «il ne faut pas faciliter la corruption et les prises illégales d'intérêts. Il faudrait un budget en ligne. Il faudrait une surveillance. On ne va pas attendre la fin du budget pour voir ce qu'on a fait de l'argent. Il faudrait que ça soit un processus au quotidien. Nous en avons les instruments. Nous avons de très bons magistrats, nous avons de bons experts financiers, mais aussi on attend la fin de l'exercice pour voir qu'est-ce qui a été volé, qu'est-ce qui n'a pas été volé. C'est presque trop tard ».
Et malheureusement, poursuit-il, c'est le schéma qu'a pris le Sénégal. « De 1960 à aujourd'hui, on n’évalue pas assez et quand on contrôle c'est bien après ». Cependant, ceux qui ont été aux affaires, qui ont été soupçonnés de détourner de l'argent public, qui ont été soupçonnés de prévarication de délit des crimes économiques, naturellement, il va falloir les entendre, selon l’invité du "Jury du dimanche".
Pour M. Mbow, « la présomption d'innocence est une règle universelle de droit. Maintenant, les bloquer à la frontière quand c'est nécessaire oui, mais tant qu'il n'y a pas de menace de disparition de preuves ou, à la limite, aller à l'étranger, parce que les gens qui sont partis à l'étranger, ce n’est pas sûr qu'ils reviennent ».
Par ailleurs, il pense que « l’ex-président avait opté pour une gouvernance vertueuse et sobre et dans ce cas, il devait être heureux que ses ministres et ses collaborateurs soient appelés à la barre ou à l'occasion d'enquêter pour voir si l’on a eu cette gestion. Il doit être fier en disant : génial, enquêtez surmoi, regardez mes comptes bancaires en France à l'étranger. Regardez tous les comptes. Regardez nos biens, les immeubles, les voitures, les emprunts, tout ça parce que les revenus c'est simple, soit vous l'avez gagné, soit vous avez hérité, soit c'est des bons. Ceux qui gagnent au loto, c'est rare. Mais naturellement on peut retracer toutes les ressources d'un individu ».
3 Commentaires
Vous Savez Quoi ?
il y a 3 semaines (20:16 PM)La lutte contre tout problème comprends deux volets (la prévention pour que ça n'arrive pas et la résolution lorsque malgré tout, ça arrive). Souvent la résolution du problème est non seulement plus difficile mais aussi plus coûteuse.
Il dit même qu'il faut ajouter des instruments (sûrement c'est au cas où la gestion des finances publiques n'aurait pas prévu des contrôles au cours du processus ).
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