Un « scénario comique que nous réserve la majorité parlementaire ». Les propos sont de Thierno Bocoum, l’ancien parlementaire qui réagit à la déclaration de l’Assemblée nationale en date du 11 septembre annonçant la mise en place d’une mission d'information portant sur les inondations.
« C’est à croire que le communiqué de l’Assemblée nationale ne visait qu’à tresser des lauriers au pouvoir qu'elle est censée contrôler. Pour annoncer juste une réunion, 12 paragraphes ont été rédigés. Des paragraphes de flagornerie à l'endroit du président de la République qui se serait mobilisé « au premier plan pour une prise en charge méthodique et appropriée du règlement des souffrances » et dont il faut « saluer les diligences initiées à travers le déclenchement du plan ORSEC et le budget de 10 milliards destiné à secourir les populations sinistrées », démonte l’opposant, dans une réaction reçue à Seneweb.
A l'en croire, le communiqué qui a défendu le Programme décennal de gestion des inondations (PDGI) qui serait « le corollaire d’une volonté politique déroulée, articulée et coordonnée », n’a pas manqué de se hasarder à donner les raisons des inondations en évoquant « une situation de catastrophe naturelle ». Et pour Bocoum, « La question est de savoir sur quoi compte s’informer l’Assemblée nationale, elle qui nous informe que nous faisons face à une catastrophe naturelle et que le PDGI a été bien articulé ».
Le président du mouvement AGIR est persuadé que la mission d'information « n'est évidemment pas la meilleure voie pour éclairer les Sénégalais sur la nébuleuse de la gestion des inondations ». Il cite l’article 49 al 3 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. « Cette mission, comme son nom l’indique, ne vise qu'à informer : elle « porte sur un objet donné et vise à apporter aux députés des réponses à des problèmes qui les préoccupent dans l'exercice de leurs activités ». Et à en croire Bocoum toujours, cette mission n’a d'intérêt que pour les députés qui n’ont pas l'information sur le phénomène naturel qui serait la cause des inondations d'après le communiqué de l’Assemblée nationale susvisé.
Enfin, pense-t-il, une commission d’enquête parlementaire « aurait été plus sérieuse en terme de démarche d’éclairage de la lanterne des populations. À l'heure actuelle, l’Assemblée nationale n’a pas à s’informer mais plutôt à enquêter sur les sommes faramineuses injectées dans le programme décennal de gestion des inondations et sur l'approche technique qui n’a pu inverser la tendance en huit années de déroulement du programme », conclut-il.
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