Longtemps retardé, l'essai de Michel Onfray sur l'islam qui devait initialement être publié en janvier sera finalement disponible mercredi enFrance après avoir d'abord été publié le mois dernier en Italie.
Le philosophe avait annoncé en novembre, après les attentats de Paris, qu'il renonçait à publier son livre en France car, selon lui, «aucun débat serein» sur l'islam n'y était plus possible.
«Il est difficile, ces temps-ci, de penser librement et encore plus de penser en athée», explique le philosophe qui se propose «de réactiver la philosophie des Lumières» dans son essai «Penser l'islam» (Grasset), constitué d'articles (dont certains déjà parus) et d'un entretien avec la journaliste algérienne Asma Kouar.
«Matière au pire et au meilleur»
Publié en Italie en février, «nul doute qu'après cette parution des morceaux de mon livre allaient être mal traduits et vite interprétés par tel ou tel journaliste de la presse française». «Voilà pour quelles raisons je sursois au sursis», explique Michel Onfray. «Je lis le Coran, j'examine les 'hadîths' et croise le tout avec des biographies du Prophète pour montrer qu'il existe dans ce corpus matière au pire et au meilleur : le pire, ce que des minorités agissantes activent par la violence; le meilleur, ce que des majorités silencieuses pratiquent de manière privée», soutient le philosophe.
Reconnaissant qu'il existe des sourates qui «invitent à l'amour, à la miséricorde, au refus de la contrainte», Michel Onfray rappelle aussi qu'il y en a, de plus nombreuses, «qui invitent à la guerre, au massacre des infidèles, l'égorgement». «Un grand nombre de sourates légitiment les actions violentes au nom de l'islam», insiste-t-il. Le rappeler ne signifie pas être islamophobe, dit en substance l'auteur du «Traité d'athéologie».
«Il existe de véritables militants de la haine contre l'islam qu'elles qu'en soient ses formes, mais il existe aussi des gens qui préféreraient un islam qui prélève les sourates pacifiques à celui qui met en avant les sourates guerrières. Est-ce islamophobe que préférer la paix à la guerre? Je ne crois pas», dit-il avant de plaider pour «un contrat social» avec l'islam en France «pour qu'il y ait un islam de France».
Les tacles sont pour la gauche
En fait, le philosophe réserve ses coups les plus sévères à la gauche qui, selon lui, a trahi ses idéaux en s'alignant sur la politique étrangère américaine et en «sacrifiant» le peuple.
«Peut-on imaginer que ce reniement de la tradition pacifiste de la gauche ait été sans relation avec le fait que la France soit devenue le terrain d'une guerre menée par certains de ses ressortissants musulmans intégristes qui se réclament de l'Etat islamique?», s'interroge-t-il. «Je ne me fais pas d'illusions sur les réceptions malveillantes» que suscitera cet essai, écrit encore Michel Onfray qui se veut le dernier fidèle d'une «gauche sociale et socialiste, d'une gauche pacifique et pacifiste».
7 Commentaires
Movez Foy
En Mars, 2016 (19:08 PM)C'EST CE QUE JE RETIENDRAI ET CELA ME VA...
Anonyme
En Mars, 2016 (19:40 PM)Avril28
En Mars, 2016 (20:02 PM)Wadjou Bakh
En Mars, 2016 (20:47 PM)Anonyme Vario
En Mars, 2016 (07:53 AM)Anonyme
En Mars, 2016 (09:35 AM)Anonyme
En Mars, 2016 (15:41 PM)Participer à la Discussion