Devant le tollé suscité par les déclarations du Pape François sur l'homosexualité, le Vatican a réagi ce lundi après-midi en retirant la référence à la psychiatrie.
Lors d’une conférence de presse dimanche soir, dans son avion qui le ramenait d'Irlande au Vatican, le souverain pontife avait recommandé, face aux journalistes, le recours à la psychiatrie lorsque des parents constatent des penchants homosexuels dès l’enfance chez leurs enfants. Des propos qui sous-entendent que l’homosexualité est une maladie.
Le mot "psychiatrie" a été retiré du verbatim publié ce lundi par le service de presse du Vatican "pour ne pas altérer la pensée du pape" a expliqué une porte-parole du Vatican. "Quand le pape se réfère à la psychiatrie, il est clair qu'il le fait comme un exemple qui rentre dan les différentes choses qui peuvent être faites. Mais avec ce mot, il n'avait pas l'intention de dire qu'il s'agissait d'une maladie psychiatrique, mais que peut-être il fallait voir comment sont les choses au niveau psychologique".
« Je leur dirais premièrement de prier, ne pas condamner »
C’est quand un journaliste lui avait demandé ce qu’il dirait à des parents constatant les orientations homosexuelles de leur enfant que le pape avait livré le fond de sa pensée : « Je leur dirais premièrement de prier, ne pas condamner, dialoguer, comprendre, donner une place au fils ou à la fille », a déclaré François. Dans le même temps, il a estimé qu’il fallait tenir compte de l’âge des personnes : « Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. C’est autre chose quand cela se manifeste après vingt ans », a dit le pape.
« Je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité », a-t-il déclaré.
Ce n'est pas a première fois que le Vatican corrige des déclarations du pape. En 2007, le service de presse du Vatican avait retiré une phrase entière prononcée par Benoît XVI sur Mgr Oscar Romero, archevêque de San Salvador, assassiné en 1980.
« L’échec » de la hiérarchie irlandaise face à des « crimes ignobles »
La visite de deux jours du pape François en Irlande a été très focalisée sur les abus commis au sein de l’Eglise, que ce soit des abus sexuels ou les filles-mères auxquelles on a retiré les enfants pour les faire adopter parce qu’elles avaient été enceintes hors mariage.
Samedi, le pape avait entamé sa visite en rencontrant huit victimes d’abus commis par l’Eglise. Il avait reconnu « l’échec » de la hiérarchie irlandaise face à des « crimes ignobles ».
Mais l’Eglise catholique est aussi dans la tourmente dans de nombreux pays avec des accusations mettant en cause des actes pédophiles commis en toute impunité par des membres de son clergé pendant des décennies, notamment aux Etats-Unis ou au Chili, et des appels des victimes à agir pour que les responsables soient sanctionnés.
Des propos « graves et irresponsables » qui « incitent à la haine »
Après ces nouvelles déclarations du pape, l’association SOS homophobie a dénoncé des propos « graves et irresponsables » qui « incitent à la haine des personnes LGBT dans nos sociétés déjà marquées par des niveaux élevés d’homophobie et de transphobie. »
« L’homosexualité n’est pas une maladie mentale, le sous-entendre est mensonger et profondément homophobe. L’Eglise catholique doit immédiatement cesser d’utiliser les homosexuels pour tenter de faire diversion pour faire oublier ses tourmentes avec ses prêtres pédophiles », a notamment déclaré l’association Gaylib.
Dans un communiqué, l’Association des familles homoparentales (ADFH) trouve « très étonnant d’entendre régulièrement des conseils et des jugements moraux de l’Eglise » au sein de laquelle « certaines personnes sont incapables de dénoncer des actes pédocriminels commis par des prêtres, qui devraient être les premiers à bénéficier de soins psychiatriques ».
L’homosexualité ne figure plus sur la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1990.
La lettre qui accuse le pape
Le pape François a été mis en cause par un ex-ambassadeur du Vatican à Washington, l’archevêque Carlo Maria Vigano, qui l’accuse dans une lettre ouverte d’avoir annulé des sanctions contre le cardinal américain Theodore McCarrick, en faisant fi de signalements de son « comportement gravement immoral avec des séminaristes et des prêtres ». L’ancien nonce apostolique aujourd’hui à la retraite y met aussi en cause nommément nombre de hauts prélats de la Curie romaine. Le pape François a refusé de commenter ces accusations.
Le cardinal McCarrick, 88 ans, a été accusé fin juillet d’abus sexuels par un adolescent. Des faits remontant à des décennies mais qui n’étaient pas connus publiquement. L’homme a été interdit d’exercer son ministère, un scandale qui a ébranlé la hiérarchie de l’Eglise catholique américaine. Le pape a aussi accepté sa démission de son poste de cardinal, un fait quasi-inédit dans l’histoire de l’Eglise
12 Commentaires
Anonyme
En Août, 2018 (23:08 PM)Anonyme
En Août, 2018 (23:08 PM)Anonyme
En Août, 2018 (23:08 PM)Anonyme
En Août, 2018 (23:08 PM)Anonyme
En Août, 2018 (23:08 PM)Anonyme
En Août, 2018 (23:31 PM)du Pape?
Respect a LGBT
Anonyme
En Août, 2018 (23:54 PM)dans un pays comme l'arabie saoudite où la chariah est appliquée, ça peut aller jusqu'au fouet et lapidation.
Anonyme
En Août, 2018 (02:35 AM)Anonyme
En Août, 2018 (03:27 AM)Anonymedom
En Août, 2018 (07:50 AM)Anonyme
En Août, 2018 (10:09 AM)Anonyme
En Août, 2018 (17:08 PM)Participer à la Discussion