Passé le choc, les familles de victimes attendent des réponses. Rencontre avec Hanane, fille de Fatima Charrihi, première victime identifiée du massacre, devenue un symbole.
Dans la nuit du 14 au 15 juillet, Hanane n'a pas hésité. Elle a pris le premier avion en partance pour Nice. Parisienne d’adoption, elle est la fille de Fatima Charrihi, première victime identifiée du massacre de la Promenade des Anglais, qui a causé la mort de 83 autres personnes.
"Ma mère musulmane a été tuée à Nice. Un passant m'a dit que c'était tant mieux"
Le visage de cette mère de famille de sept enfants, renversée par le camion du terroriste Mohamed Lahouaiej Bouhlel, est devenu un symbole. "Depuis la tragédie, elle est un peu devenue notre mère à tous", écrit à son égard "Nice-Matin" dans son édition du 20 juillet. Un dernier hommage lui sera d’ailleurs rendue ce jeudi à la mosquée En-Nour.
Sur les hauteurs de Nice, dans la maison familiale, Hanane Charrihi panse ses plaies et tente de faire son deuil. Et ce, malgré les crispations qui se sont réveillées depuis contre la communauté musulmane. A deux reprises, la jeune fille de 27 ans, qui porte le voile, s’est faite agressée verbalement. C'était au lendemain de l’attentat, alors qu’elle déposait des fleurs sur la Promenade des Anglais, la "Prom'".
Mais une semaine après le drame, pour elle comme pour tous ceux qui ont perdu des proches, "c’est surtout un sentiment de colère qui commence à prendre le dessus. Et d’incompréhension". Ces victimes collatérales attendent des réponses et veulent comprendre comment une telle tragédie a pu se produire. Hanane demande aux responsables de ne pas fuir leurs responsabilités : "On veut que quelqu'un porte le chapeau".
1 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2016 (17:44 PM)Participer à la Discussion