Les dernières inondations ont signé la fin des bonnes affaires pour les commerçants du marché Ainoumady de Keur Massar, devenu impraticable depuis les dernières pluies qui l’ont transformé en véritable marigot, au grand dam de ses usagers et des populations de cette localité de la grande banlieue dakaroise. Les travaux de canalisation en cours dans ce marché posent un problème d’évacuation des eaux et de ruissellement, une difficulté qui a amplifié l’ampleur des dernières inondations à Aïnoumady où les affaires sont au ralenti. Les commerçants, surtout, sont dans le désarroi et continuent d’avoir les pieds dans les eaux. Un même constat, à l’intérieur comme à l’extérieur du marché : usagers et vendeurs de ce marché semblent condamnés à vivre avec les eaux dont le niveau culmine par endroits à presque un mètre. Objets d'usage ou marchandises, rien n’a pu résister à la pression des fortes précipitations. Les commerçants n'ont parfois d'autre choix que de retrousser les manches pour patauger dans les eaux dans l’espoir de récupérer quelques objets nageant à la surface des sites inondés, à côté de légumes, de sacs de riz, de ciment, d’oignon et de pommes de terre, ainsi que tables et d’autres marchandises. Le bilan des désagréments causés par les fortes pluies se passe de commentaire dans ce quartier de la banlieue de Dakar où la tristesse le dispute à l’émoi, sur les visages des commerçants encore sous le choc. "Nous sommes vraiment fatigués d’être tout le temps sous les eaux. Hivernage après hivernage, nous assistons à cette situation chaotique. Voilà quatre ans que notre marché est régulièrement inondé, une fois la saison des pluies venue’’, se désole Ndèye Anta Mbaye, commerçant au marché Ainoumady. Selon lui, les marchandises stockées par les usagers dans ce marché approvisionnant une grande partie de cette zone ont été totalement endommagées par les fortes précipitations et sont de fait devenues invendables. "Regardez, comment pourrions-nous vendre ces marchandises pour espérer en tirer un bénéfice ? C’est impossible. Vraiment, nous sommes sous le choc", se lamente Nassirou Ndiaye, un commerçant. "Nous n’avons que le commerce pour subvenir à nos besoins et ceux de nos familles. Si la pluie continue comme ça, nous ne saurons plus où donner de la tête", dit-il. Certaines vendeuses, qui ne comptent que sur ce petit commerce pour nourrir leurs enfants, en sont venues à carrément ignorer les eaux, au profit de stratégies d’adaptation consistant, par exemple, à exposer leurs marchandises sur des briques superposées. Un pis-aller pour tout dire. "On n’a pas le choix. On ne peut aller ailleurs. Moi, par exemple, je n'ai pas de mari et je n'ai non plus personne pour m'aider à régler mes problèmes. Je me débrouille, avec le peu que je gagne ici, pour nourrir ma famille", déclare Awa Gringue, commerçante. Et pourtant, depuis juillet dernier, neuf motopompes de 400 et 1000 m3, ont été mises à la disposition des opérateurs de la lutte contre les inondations à Keur Massar, pour faciliter l’évacuation des eaux usées et de ruissellement. Mais ce dispositif de pompage butte sur l’inachèvement des travaux de canalisation en cours, qui rendent impossible la tâche aux sapeurs-pompiers, selon l’adjudant chef Suprin Diouf, chef de centre de Rufisque, en charge des secteurs de Keur Massar et Boune. "La situation des inondations à Keur Massar est compliquée. Parce que depuis le début de l’hivernage, les opérations de pompage n’ont pas encore démarré de manière effective", explique l’adjudant-chef Diouf. "On se débrouille avec les moyens du bord, en attendant la finition des travaux de canalisation qui nous permettrait de démarrer les opérations de pompage", a-t-il dit. Selon lui, "Keur Massar a plusieurs point d’eau stagnantes, mais ne dispose que d'un seul point d’évacuation qui se trouve être la forêt de Mbao". En attendant l’achèvement des travaux de canalisation, les sapeurs-pompiers s’adonnent aux opérations de pompage pour limiter les dégâts. Les populations, pour ce qui les concernent, restent hantées par la psychose des inondations qui continuent d'impacter négativement sur leur quotidien. EBY/BK/AD
4 Commentaires
Anarchie
En Août, 2012 (18:50 PM)Jule Ndiaye
En Août, 2012 (22:25 PM)Sene
En Août, 2012 (06:56 AM)Reply_author
En Août, 2023 (18:34 PM)Poseidon Badji
En Août, 2023 (18:38 PM)En Vérité
En Août, 2023 (18:39 PM)Et qui prend cette décision? Quelqu'un qui est juge et partie. C'est drôle non.
Ce que Macky est entrain de faire, c'est ce qu'on appèle une fuite en avant. C'est une réaction narcissique. Il sera tôt ou tard rattrapé par ses actions. C'est juste une question de temps.
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En Août, 2023 (06:51 AM)Je vous l'avais dit depuis 2021
Colombo
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En Août, 2023 (08:14 AM)Jaguardi
En Août, 2012 (09:41 AM)Participer à la Discussion