Pour des milliers de jeunes venus à Dakar en faveur de l’exode rural, être laveur de voitures est devenu un job d’avenir. Sans être juteux et lucratif à souhait, le job fait florès. Et serait pour eux, la porte d’entrée à une nouvelle vie.
Rond-point de l’école normale, au parking privé de l’Agence de régulation des postes et télécommunications (Artp). Des véhicules sont stationnés, attendant leur tour pour passer au lavage. Un métier dans lequel excellent bons nombres de jeunes aujourd’hui, venus des zones rurales du Sénégal à la quête d’un avenir meilleur.
Munis de seaux remplis d’eau, balais courts, éponges, chiffons et détergents, ils s’attellent à leurs tâches avec hardiesse. Parmi les laveurs, Vieux Traoré se distingue du lot. Pour lui, le métier est devenu une vocation. Un métier dans lequel il est entré par effraction et où il a blanchi sous le harnais, faute d’avoir trouvé mieux.
Si pour certains laveurs de voitures, le métier ne rapporte pas gros, pour d’autres le job devient de plus en plus florissant. En attestent les propos de Vieux, jeune marié et père d’une fille de 2 ans. Avant d’être laveur, Vieux Traoré menait sa vie au village comme cultivateur. A cause des charges familiales qui augmentent, il a choisi de venir gagner sa vie à Dakar comme laveur. Selon lui, ce métier est réservé aux jeunes qui ambitionnent de devenir chauffeur un jour. Une sorte d’apprentissage qui permet de rester en contact avec les chauffeurs professionnels qui, non seulement, les sollicitent pour laver leurs bagnoles, mais également leur apprennent à conduire. «Les prix varient en fonction de la taille du véhicule, explique Vieux. 500 FCFA pour une petite voiture et 1000 FCFA pour un 4X4. Par contre, il y a d’autres clients qui préfèrent prendre un abonnement mensuel. Pour les petites voitures, la mensualité leur revient entre 7.000 FCFA et 8.000 FCFA et pour les 4X4, c’est 10.000 FCFA».
Tout comme Vieux, Gora Faye a également choisi le métier pour ne pas chômer. «Tout ce qu’on a, c’est grâce à ce lavage de voitures et rien d’autre. C’est le seul métier qui nous permet de gagner notre vie», soutient-il. Mais comme dans toute chose, le boulot de laveur n’est pas sans désagréments. «Nous travaillons dans des conditions difficiles», prévient Gora.
«Malgré certaines difficultés que nous rencontrons, notre métier se porte bien», fait-il remarquer. Mais tout comme son camarade, Gora ne compte pas s’éterniser dans ce métier de débrouille. Pour lui, le métier est une sorte de passerelle pour lui ouvrir les portes de la réussite.
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