Fodé a envoyé Bécaye 1 dans le coma pendant 24h
- Plus puissant que Double Less
Fodé Baldé connu sous le nom de Fodé Doussouba a marqué son temps vers les années 60. Cet enfant venu du Fouladou (Kolda) avait dignement représenté sa communauté dans le landerneau de la lutte sénégalaise. Malgré tout, sa maison qui se trouve à Pikine Darou Khoudoss ne reflète pas son vécu dans l'arène. Sans héritier, l'ancien lutteur restera dans l'histoire. Reportage
Fodé a envoyé Bécaye 1 dans le coma pendant 24h
À la devanture de la maison de Fodé Doussouba, il y a un «grand place» pour des jeu de dames. C'est ici que nous avons trouvé, Samba Baldé, frangin de Fodé Doussouba. À l'entame de notre reportage, il précise: «Le vrai nom de famille de Fodé, c'est Baldé. Il s’appelle à l'état civil Fodé Baldé. Je suis un frère de même descendant que lui. C'est ma mère qui a comme nom de famille Doussouba. Fodé Doussouba est né à Sam kénié (Kolda) ». Finie cette précision, le vieux revient sur le parcours de son frère décédé. C’est en 1951 qu’il a commencé à faire des ravages en lutte. Il était apparu comme un vrai champion et avait survolé presque tous les tournois qui s’organisèrent à Kolda et environs. Ensuite, il fit un tour en Gambie. Il avait affronté Bécaye 1 qu'il a terrassé mais ce dernier était resté 24 heures dans le coma. Par la suite, il a quitté la Gambie pour élire domicile en Guinée Bissau (Pays limitrophe) où il a également laissé une bonne impression avec de belles victoires. On lui avait refusé un trophée qu'il y avait remporté. Poursuivant sa tournée, il a déposé ses valises au Sénégal en décembre 1958 parvenant à laisser son empreinte dans le milieu».
Plus d'une centaine de combats à l'actif de Fodé Doussouba
«En 1958 quand Fodé Doussouba venait au Sénégal, il pesait 138 kilos. Je ne peux pas énumérer le nombre de combats qu'il a disputé, mais c’est plus d'une centaine. Il était de la génération de Bécaye l, Doudou Bakka Sarr, Madou Ndiongue, Diakhaté.. . C'est El Hadji Touré, qui l'a fait venir de Tambacounda à Dakar. Une fois ici, il était d'abord au quartier Tilène avant de changer de base et s'installer chez El Hadji Mbor Gningue. Il finira par rejoindre son frère Falaye Baldé », se rappelle Samba Baldé.
Demba Thiaw, première victime de Fodé
Le talent, Fodé Daussouba l'avait. C'est du moins ce que Samba Baldé explique: «Au niveau du Sénégal, c'est à Kaolack qu'il a commencé à combattre. Le premier lutteur qu'il a plié, fut Demba Thiaw. Il avait un sac bien rempli par des clés techniques. Il était fort en nodiou, en khatarbi, en caxabal, en mboot, en mbooti, entre autres».
Plus puissant que Double Less
Quitter son Fouladou natal et vouloir s'imposer chez les Wolof, Sérère...était une opération commando pour ce grand champion. Mais, le frangin d'Aliou Baldé a relevé le grand défi par son talent. «Il était dirais-je, un athlète formidable. Un don de Dieu qui avait le gabarit d'un bel athlète. Il a un physique trop enviable, plus que celui de Double Less que les gens adorent tant. La lutte était vraiment son trésor. Ses coups de points étaient très violents», se plait de raconter notre interlocuteur avec des yeux prêts à jaillir des larmes.
«On l'appelait Fodé Kharal photo »
Aliou Baldé est un frangin de Fodé Dossouba qu'il a rejoint à Dakar depuis 1964. Il raconte des moments phares de son frère dans l'arène: «Fodé (Doussouba) était talentueux et très puissant. Il terrorisait tout le monde et était quelqu'un qui, à chaque fois qu'il battait un adversaire, appelait le photographe pour immortaliser la chute. Une manière pour lui d’éviter toute contestation». Selon Aliou, «c'est ce qui Aura valu le surnom de Fodé kharal photo »:
Un toubab pour arrêter l'invincibilité du champion
Champion exceptionnel, Fodé Doussouba, nous raconte-t-on, avait impressionné plus d'un. Malgré toute l'estime qu'on lui vouait, personne ne voulait vraisemblablement qu'il reste invincible jusqu'à la fin de sa carrière. Solution? «Les gens étaient partis à l'extérieur pour trouver un adversaire qui était capable de le battre». Mais, à en croire Aliou Baldé: «c'était sans compter avec mon frère qui était imbattable. Je voudrais même souligner que même le Demba Thiaw qu'on parle comme le seul à l'avoir terrassé, ce n’était vraiment pas une défaite. Lors de leurs explications, Demba Thiaw fuyait et Fodé le pourchassait. C’est dans le feu de l’action que Fodé avait glissé jusqu’à ce qu’un de ses genoux touche le sol. Et puisque personne n’était parvenu à le battre jusque là, on en avait profité pour considérer cela comme une chute alors qu'il n'en était réellement pas».
Fodé doté d’un don mystique…
L'atout majeur de Fodé Doussouba était sans nul doute son don mystique: «Il avait une bague qu'il détenait par dévers lui. Et à chaque fois qu’un adversaire enterrait un gris-gris, il lui suffisait de pointer son doigt à l’endroit indiqué pour le détecter et le déterrer. C'est dire que sur le plan mystique, il était craint et puissant», nous apprend ces frères.
... N'a pas d'héritiers lutteurs
A l'image de Double Less, Falaye Baldé entre autres, cet ancien lutteur n'a pas l'ombre d'un héritier dans l'arène. Mais les explications ne manquent pas. «C'est Dieu qui fait des champions il n'est pas dit qu'on deviendra forcément un champion, si on a un père champion»,
insiste-t-il.
...Interdit à la frappe...
«Fodé était fort sur tous les plans techniques. Il avait plus d'un tour dans son sac. Il était même interdit à la lutte avec frappe. Parce que ses coups de poings faisaient non seulement mouche, mais ils occasionnaient beaucoup d'effets sur l'organisme du lutteur qui les encaissaient», explique la famille Baldé qui reconnait en lui ceci: «Fodé était quelqu'un qui avait un gros cœur. Tout lutteur qui avait des problèmes d'argent, il n’ hésitait pas à aller le voir pour qu'il puisse combattre avec lui. Il ne refusait pas et leur demandait tout simplement de se rapprocher des promoteurs pour que le combat soit scellé. Je peux citer comme exemple son combat contre Ngary ... »
...Oublié par l'État...
«Les autorités oublient tout ce que Fodé Doussouba a fait dans la lutte. Il n ya aucune reconnaissance envers lui. Pourtant, il a fait beaucoup de bonnes choses pour le pays en son temps . J’ai même rédigé une lettre que je vais adresser au président de la République, Me Wade, par voie de poste», regrette Aliou Baldé.
...Avec une progéniture à revenus modestes
Le mal de cette famille, c'est que la défunt lutteur a laissé derrière lui une progéniture de 15 enfants qui ne travaillent pas. Pire, la maison est surpeuplée et n'arrive pas à accueillir tout le monde. Il suffit juste que quelqu'un mette ses pieds dans la cour de la maison pour se rendre compte de son état piteux et la situation plus que chaotique dans laquelle ils vivent.
Le nguimb de Fodé
Le petit pagne que les lutteurs nouent autour de leur rein pour lutter s'appelle le nguimb. Il a un sens si l'on en croit Aliou Baldé qui explique: «Le nguimb qu’il portait est différent de celui de nos jours. À l'époque, on mettait tous les gris-gris à l’intérieur du nguimb de manière à ce qu'ils ne soient pas visibles».
SOURCE : Sunu Lamb Par Abdoulaye DEMBLÉ et Iba KANE
À la devanture de la maison de Fodé Doussouba, il y a un «grand place» pour des jeu de dames. C'est ici que nous avons trouvé, Samba Baldé, frangin de Fodé Doussouba. À l'entame de notre reportage, il précise: «Le vrai nom de famille de Fodé, c'est Baldé. Il s’appelle à l'état civil Fodé Baldé. Je suis un frère de même descendant que lui. C'est ma mère qui a comme nom de famille Doussouba. Fodé Doussouba est né à Sam kénié (Kolda) ». Finie cette précision, le vieux revient sur le parcours de son frère décédé. C’est en 1951 qu’il a commencé à faire des ravages en lutte. Il était apparu comme un vrai champion et avait survolé presque tous les tournois qui s’organisèrent à Kolda et environs. Ensuite, il fit un tour en Gambie. Il avait affronté Bécaye 1 qu'il a terrassé mais ce dernier était resté 24 heures dans le coma. Par la suite, il a quitté la Gambie pour élire domicile en Guinée Bissau (Pays limitrophe) où il a également laissé une bonne impression avec de belles victoires. On lui avait refusé un trophée qu'il y avait remporté. Poursuivant sa tournée, il a déposé ses valises au Sénégal en décembre 1958 parvenant à laisser son empreinte dans le milieu».
Plus d'une centaine de combats à l'actif de Fodé Doussouba
«En 1958 quand Fodé Doussouba venait au Sénégal, il pesait 138 kilos. Je ne peux pas énumérer le nombre de combats qu'il a disputé, mais c’est plus d'une centaine. Il était de la génération de Bécaye l, Doudou Bakka Sarr, Madou Ndiongue, Diakhaté.. . C'est El Hadji Touré, qui l'a fait venir de Tambacounda à Dakar. Une fois ici, il était d'abord au quartier Tilène avant de changer de base et s'installer chez El Hadji Mbor Gningue. Il finira par rejoindre son frère Falaye Baldé », se rappelle Samba Baldé.
Demba Thiaw, première victime de Fodé
Le talent, Fodé Daussouba l'avait. C'est du moins ce que Samba Baldé explique: «Au niveau du Sénégal, c'est à Kaolack qu'il a commencé à combattre. Le premier lutteur qu'il a plié, fut Demba Thiaw. Il avait un sac bien rempli par des clés techniques. Il était fort en nodiou, en khatarbi, en caxabal, en mboot, en mbooti, entre autres».
Plus puissant que Double Less
Quitter son Fouladou natal et vouloir s'imposer chez les Wolof, Sérère...était une opération commando pour ce grand champion. Mais, le frangin d'Aliou Baldé a relevé le grand défi par son talent. «Il était dirais-je, un athlète formidable. Un don de Dieu qui avait le gabarit d'un bel athlète. Il a un physique trop enviable, plus que celui de Double Less que les gens adorent tant. La lutte était vraiment son trésor. Ses coups de points étaient très violents», se plait de raconter notre interlocuteur avec des yeux prêts à jaillir des larmes.
«On l'appelait Fodé Kharal photo »
Aliou Baldé est un frangin de Fodé Dossouba qu'il a rejoint à Dakar depuis 1964. Il raconte des moments phares de son frère dans l'arène: «Fodé (Doussouba) était talentueux et très puissant. Il terrorisait tout le monde et était quelqu'un qui, à chaque fois qu'il battait un adversaire, appelait le photographe pour immortaliser la chute. Une manière pour lui d’éviter toute contestation». Selon Aliou, «c'est ce qui Aura valu le surnom de Fodé kharal photo »:
Un toubab pour arrêter l'invincibilité du champion
Champion exceptionnel, Fodé Doussouba, nous raconte-t-on, avait impressionné plus d'un. Malgré toute l'estime qu'on lui vouait, personne ne voulait vraisemblablement qu'il reste invincible jusqu'à la fin de sa carrière. Solution? «Les gens étaient partis à l'extérieur pour trouver un adversaire qui était capable de le battre». Mais, à en croire Aliou Baldé: «c'était sans compter avec mon frère qui était imbattable. Je voudrais même souligner que même le Demba Thiaw qu'on parle comme le seul à l'avoir terrassé, ce n’était vraiment pas une défaite. Lors de leurs explications, Demba Thiaw fuyait et Fodé le pourchassait. C’est dans le feu de l’action que Fodé avait glissé jusqu’à ce qu’un de ses genoux touche le sol. Et puisque personne n’était parvenu à le battre jusque là, on en avait profité pour considérer cela comme une chute alors qu'il n'en était réellement pas».
Fodé doté d’un don mystique…
L'atout majeur de Fodé Doussouba était sans nul doute son don mystique: «Il avait une bague qu'il détenait par dévers lui. Et à chaque fois qu’un adversaire enterrait un gris-gris, il lui suffisait de pointer son doigt à l’endroit indiqué pour le détecter et le déterrer. C'est dire que sur le plan mystique, il était craint et puissant», nous apprend ces frères.
... N'a pas d'héritiers lutteurs
A l'image de Double Less, Falaye Baldé entre autres, cet ancien lutteur n'a pas l'ombre d'un héritier dans l'arène. Mais les explications ne manquent pas. «C'est Dieu qui fait des champions il n'est pas dit qu'on deviendra forcément un champion, si on a un père champion»,
insiste-t-il.
...Interdit à la frappe...
«Fodé était fort sur tous les plans techniques. Il avait plus d'un tour dans son sac. Il était même interdit à la lutte avec frappe. Parce que ses coups de poings faisaient non seulement mouche, mais ils occasionnaient beaucoup d'effets sur l'organisme du lutteur qui les encaissaient», explique la famille Baldé qui reconnait en lui ceci: «Fodé était quelqu'un qui avait un gros cœur. Tout lutteur qui avait des problèmes d'argent, il n’ hésitait pas à aller le voir pour qu'il puisse combattre avec lui. Il ne refusait pas et leur demandait tout simplement de se rapprocher des promoteurs pour que le combat soit scellé. Je peux citer comme exemple son combat contre Ngary ... »
...Oublié par l'État...
«Les autorités oublient tout ce que Fodé Doussouba a fait dans la lutte. Il n ya aucune reconnaissance envers lui. Pourtant, il a fait beaucoup de bonnes choses pour le pays en son temps . J’ai même rédigé une lettre que je vais adresser au président de la République, Me Wade, par voie de poste», regrette Aliou Baldé.
...Avec une progéniture à revenus modestes
Le mal de cette famille, c'est que la défunt lutteur a laissé derrière lui une progéniture de 15 enfants qui ne travaillent pas. Pire, la maison est surpeuplée et n'arrive pas à accueillir tout le monde. Il suffit juste que quelqu'un mette ses pieds dans la cour de la maison pour se rendre compte de son état piteux et la situation plus que chaotique dans laquelle ils vivent.
Le nguimb de Fodé
Le petit pagne que les lutteurs nouent autour de leur rein pour lutter s'appelle le nguimb. Il a un sens si l'on en croit Aliou Baldé qui explique: «Le nguimb qu’il portait est différent de celui de nos jours. À l'époque, on mettait tous les gris-gris à l’intérieur du nguimb de manière à ce qu'ils ne soient pas visibles».
SOURCE : Sunu Lamb Par Abdoulaye DEMBLÉ et Iba KANE
12 Commentaires
Warrrrrrr
En Avril, 2011 (10:23 AM)Rien
En Avril, 2011 (10:25 AM)Zorro
En Avril, 2011 (10:38 AM)Biriiiiiiiiiiiiriiiiiiiiiiiii
En Avril, 2011 (10:59 AM)Undefined
En Avril, 2011 (11:12 AM)Dakassa
En Avril, 2011 (12:59 PM)Nostalgique
En Avril, 2011 (18:33 PM)Niamgour
En Avril, 2011 (15:43 PM)Undefined
En Avril, 2011 (21:14 PM)Mac
En Mai, 2011 (20:49 PM)Astou Balde
En Mai, 2011 (16:02 PM)Boy Lebou
En Juin, 2014 (20:03 PM)Participer à la Discussion