
C’est une personne très amère qui porte un témoignage sur les circonstances de la mort de Ndiaga Ndiaye né en 1985, décrit comme un jeune «très sérieux, courageux et déterminé à réussir», et qui faisait tout son possible «pour subvenir aux besoins de sa maman», confie Mariama Cissé, tante maternelle du jeune homme tué par la police lors d’une opération de sécurisation qui a mal tourné, dans le quartier de Grand-Yoff. Une bavure que la famille de la victime de compte pas passer pour pertes et profits.
«Il serait fallacieux de vouloir détourner l’opinion en accusant notre fils de trafiquant. Il est très loin de ces accusations. C’est un talibé de Serigne Modou Kara. Et le jour des faits (jeudi dernier), c’était à son tour d’organiser des «Thiants» (chants religieux) pour le compte de leur Dahira. C’est là-bas qu’il a été tué par une balle tirée par un policier», raconte Mariama Cissé dans le quotidien L'Observateur. Citant des témoins des faits, elle explique que «Ndiaga Ndiaye était en train de dormir quand les policiers sont arrivés à leur niveau. Cette nuit-là, c’était à son tour d’organiser les «thiants». Comme il était fatigué, il s’était endormi avant la fin des «thiants». Et quand les gosses, qui étaient poursuivis par la police, sont arrivés à leur niveau, on l’a réveillé pour lui dire qu’il y a une rafle. Il a indiqué à ses camarades qu’il avait ses pièces sur lui, donc il n’a pas besoin de prendre la fuite. C’est sur ces entrefaites qu’il sera atteint par une balle à la cuisse. C’est dans ce méli-mélo qu’il a essayé de poursuivre ses camarades en leur disant qu’il y a quelqu’un qui a été blessé. Il a fait plusieurs mètres sans se rendre compte que c’est lui qui a été touché. C’est dans ces circonstances que notre enfant a été tué», insiste le témoignage.
Regrettant une nouvelle bavure de la police et des enquêtes qui n’aboutissent pas, la famille annonce une plainte et interpelle le procureur.
«Notre police nationale, qui est censée nous protéger, persiste dans ses dérives en ôtant la vie de nos enfants. Nos enfants ne sont pas des cibles d’entrainement. Il faut que cela cesse…».
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