Le Sénégal doit régler quelques préalables avant l’acquisition de vaccins anti-Covid-19. C’est l’avis de l’immunologue, Tandakha Ndiaye Dièye, qui conseille les autorités d’anticiper sur la mise en place d’un dispositif de conservation qui va préserver la propriété des vaccins. Sans quoi, l’immunité collective recherchée à travers la vaccination de masse ne sera pas atteinte
Le président de la République, Macky Sall, a annoncé que nous allons vers la vaccination des Sénégalais. Qu’en pensez-vous ?
La vaccination des Sénégalais annoncée par le président de la République est une très bonne chose. Le plus souvent, pour éradiquer une maladie infectieuse, il faut une vaccination obligatoire. Actuellement, même les profanes parlent de ces vaccins. La fabrication de ces vaccins en un temps si court, moins d’un an, est une victoire scientifique. Depuis le début de la Covid-19, il a été démontré que les sujets atteints développaient des anticorps neutralisants. C’est un indice qui présageait de la possibilité de mettre au point un vaccin. Nous n’avons pas parvenu à avoir un vaccin avec le Sida, le Paludisme parce que nous n’avons pas de bons anticorps neutralisants. Sans cela, c’est difficile de mettre au point un vaccin. Par contre, dans le cas de la maladie à coronavirus, nous avons beaucoup d’anticorps qui peuvent neutraliser le virus au cours de l’infection.
Maintenant, après la découverte du vaccin, il faut remporter la bataille de la logistique. Il faut aller vite, travailler à mettre en place tout un dispositif permettant d’aller vers la vaccination au moment opportun. Il y a plusieurs vaccins qui sont conservés à moins de 70 degrés Celsius. Nous devons travailler pour ne pas avoir une rupture de la chaîne de froid. Il faut aussi la même exigence pour le transport. Il faut assurer l’alimentation permanente en énergie pour le fonctionnement des congélateurs. Nous devons anticiper pour avoir un bon dispositif de transport et de conservation des vaccins.
L’Allemagne, les Etats-Unis et d’autres pays ont travaillé en amont pour disposer d’une chaîne de froid appropriée pour conserver les vaccins. Le virus mute. Sans la vaccination, nous risquons d’avoir d’autres vagues. Le vaccin nous permet d’avoir une immunité collective. Les onze vaccins disponibles dans le Programme élargi de vaccination couvrant plus de 14 maladies ont permis d’avoir une immunité collective chez les enfants. L’Israël a vacciné 20 % de sa population contre la Covid-19. Ce sont les autorités qui ont été les premières à recevoir les doses. Aux États Unis, Joe Biden a été vacciné. Les Etats-Unis ont vacciné des millions de personnes. En Angleterre, ils ont atteint le million de vaccinés. C’est une course à la vaccination.
Y’a-t-il une urgence à vacciner les Sénégalais après l’acquisition des vaccins ?
Nous avons une autre situation en Afrique où la propagation du virus est lente. En plus de cela, nous n’avons pas, pour le moment, des stocks de vaccins. Beaucoup de pays européens avaient fait leur commande avant que le vaccin ne soit découvert. Cela m’étonnerait qu’un seul pays africain ait fait la même chose. Nous devons nous préparer parce que jusqu’ici, nous ne maîtrisons pas beaucoup de paramètres. Cette Covid-19 a créé beaucoup de surprises. Si les Américains et les Européens parviennent à maîtriser le virus après la vaccination, ils laisseront l’Afrique se démerder.
Actuellement, avec le visa vaccin, êtes-vous surpris que l’Arabie Saoudite impose un visa vaccin pour le pèlerinage ?
Je ne suis pas surpris. Après l’Arabie Saoudite, d’autres pays vont imposer le visa vaccin. Beaucoup de personnes s’interrogent sur l’efficacité de ces vaccins. Mais nous aurons les réponses dans deux mois parce qu’il y a un espace de 21 jours entre la première et la seconde dose. Si les États arrivent à vacciner plus de 50% de leur population, ils atteindront bientôt l’immunité collective. C’est à partir de ce moment que les États vont contrôler ceux qui entrent dans leur pays.
Est-ce que la collaboration entre les firmes a été déterminante dans la mise au point de ces vaccins en moins d’un an ?
Je pense que c’est normal. Il y a même des firmes qui ont acquis la technologie et qui peuvent servir de relais pour fabriquer le vaccin. Il n’y a jamais autant de collaboration entre les firmes, les industries pour fabriquer et distribuer des vaccins. Plusieurs sommités ont collaboré au niveau mondial pour trouver un vaccin dans un délai raisonnable. L’enjeu était de taille pour l’humanité. La fabrication de ces vaccins n’était pas l’affaire d’une seule firme ou groupe pharmaceutique.
Aujourd’hui, des millions de doses sont disponibles. C’est important de souligner qu’avec le Programme élargi de vaccination, les cibles sont les enfants, mais avec les vaccins anti-Covid-19, les cibles sont les adultes. Ce sont des millions de personnes à vacciner à travers le monde.
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