Au Sénégal, les étudiants en médecine font part de leur frustration via le hashtag #biirhopital qui signifie "dans l'hôpital" en wolof. L'objectif est de témoigner des difficultés que les étudiants en médecine rencontrent quotidiennement à l'hôpital public et dénoncer les conditions précaires des stagiaires. Tout est parti du cas d'un étudiant tombé gravement malade et qui n'a pas les moyens de se soigner, malgré l'appel aux dons sur les réseaux sociaux.
Dans la cafétéria de la faculté de médecine de Dakar, Ahmed Thiam discute avec d'autres étudiants de leur camarade surnommé S.O.D - les initiales de son nom - qui n'a pas les moyens de payer les 280 millions de francs CFA nécessaires à sa greffe de moelle osseuse : "Ce qui nous a tous révoltés, c'est qu'il a déjà fait huit ans d'études, il a déjà soigné des patients, il a déjà sauvé des vies. L'État du Sénégal devrait prendre en charge ce cas pour qu'on puisse l'évacuer en France". Le phénomène n'est pas nouveau. Chaque année, des étudiants en médecine ont du mal à payer leurs frais de santé.
Avec douleur, Khardiatou Barro se souvient de son collègue de promotion Dian Camara décédé en 2017. "C'était dur de le perdre parce qu'il n'avait pas de prise en charge, se souvient-elle. Il devait être évacué pour faire une radiothérapie. Il n'y a pas eu de moyens. On était là à faire la quête. On avait un peu l'appui de l'autorité mais ce n'était pas facile. On a perdu beaucoup d'étudiants et on ne veut pas que cela arrive avec S.O.D.".
Sur Twitter, avec le mot-dièse #Biirhopital, les témoignages sur la précarité des étudiants en médecine se sont multipliés : manque de matériel, pas de remboursement des frais de transport, etc.
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Le ras-le-bol est général, explique Moustapha Diallo en sixième année d'étude. "On doit être vaccinés aussi parce que, dans certains services, on est exposés à des infections. Les étudiants en médecine font tout le travail de la consultation à la prescription de l'ordonnance. L'étudiant en médecine est un pilier incontournable à l'hôpital. À la fin du mois, on ne reçoit rien du tout", s'indigne-t-il. Les étudiants assurent avoir interpellé les autorités sans avoir eu de réponse, pour le moment.
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