Le vaccin contre les papillomavirus protège du cancer du col et des verrues génitales. Mais on l'accuse de provoquer parfois fatigue, nausées, migraines, douleurs musculaires, maladies auto-immunes. L'avis des experts.
Sexuellement transmissibles, les papillomavirus humains (HPV) sont susceptibles de provoquer des verrues génitales chez les deux sexes, des cancers gynécologiques et des cancers de la gorge. On peut éviter la plupart des cancers du col de l'utérus en effectuant un frottis, tous les trois ans, entre 25 et 65 ans. C'est efficace, mais une femme sur deux ne s'y plie pas régulièrement.
Cancer du col : pas assez de dépistage, trop peu de vaccins
Depuis 2007, le vaccin contre les virus le plus fréquemment impliqués dans ce cancer est donc recommandé pour les filles, entre 11 et 14 ans, avec rattrapage jusqu'à 19 ans révolus. Pour l'instant, avec à peine 15 % de jeunes filles vaccinées, on est loin de l'objectif de 60 % fixé par le dernier Plan cancer.
"On a pris dix ans de retard sur l'Australie, le Royaume-Uni ou encore l'Espagne, qui ont introduit la vaccination en milieu scolaire", déplore le Pr Israël Nisand, gynécologue obstétricien en CHU de Strasbourg. "L'Australie en récolte déjà les bénéfices", ajoute le Dr Brigitte Letombe, gynécologue au CHRU de Lille. "Dix ans après que filles et garçons de 9-10 ans ont été vaccinés, les lésions précancéreuses ont diminué.
UN VACCIN TRÈS SURVEILLÉ
Il existe plusieurs vaccins. Le Gardasil ® protège contre quatre souches de HPV, le Cervarix ® contre deux. Un Gardasil ® protégeant contre neuf souches devrait être autorisé fin 2018 en France.
Comme tous les vaccins, surtout les plus récents, le vaccin antiHPV est très surveillé. Les effets indésirables graves rapportés ont été placés sous surveillance renforcée dans le monde entier. "Mais en dix ans et plus de 200 millions de doses administrées dans 130 pays, on n'a pas mis en évidence d'effets remettant en cause le bénéfice de la vaccination", résume le Pr Nisand.
Une étude française, publiée en 2015, qui a suivi sur quatre ans 2,2 millions de jeunes filles de 13 à 16 ans a conclu de même : le vaccin HPV n'augmente pas le risque de maladie auto-immune.
CE QUE PENSENT LES EXPERTS
Seuls de rares cas de syndrome de Guillain-Barré (atteinte neurologique temporaire) pourraient être liés au vaccin, soit 1 ou 2 cas supplémentaires pour 100 000 jeunes filles vaccinées.
"Le HPV provoque l'infection sexuellement transmissible la plus fréquente au monde, rappelle le Dr Amina Yamgnane, gynécologue obstétricienne à Paris. Si l'on est "confortable" avec l'idée de vaccination, mieux vaut la faire."
2 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2018 (06:23 AM)Anonyme
En Avril, 2018 (11:17 AM)Participer à la Discussion