La méthode Coué les caractérise. Le médecin, ils préfèrent ne pas le fréquenter. Un choix plutôt masculin. L'hypocondriaque se trouve toutes les maladies du monde et le médecin est souvent son meilleur ami. À l'opposé, certains négligent les signaux envoyés par le corps et ne consultent qu'avec réticence. Sans que les frais médicaux à engager soient le frein principal.
« Ce sont essentiellement des hommes, analyse le Dr Pierre-Louis Druais, président du Collège de médecine générale. Ils n'ont pas mis la santé dans leurs priorités. Les femmes connaissent mieux leurs corps et rencontrent plus souvent le milieu médical. » Dans les cabinets de généralistes, 60 % des patients sont des femmes.
« Parmi ceux qui ne vont jamais chez le médecin, il y a deux catégories, poursuit le Dr Druais. Soit ils sont dans le déni, la peur de savoir. Soit ils considèrent qu'ils peuvent gérer leur santé comme on règle un dossier au travail. » Sa collègue, le Dr Margot Bayart, vice-présidente du syndicat des généralistes MG France, avance une autre raison : « La culture française n'est pas marquée par la prévention et le dépistage. Tant que l'on n'a pas mal ou que l'on présente peu de facteurs de risques particuliers, on ne consulte pas. Mais, c'est vrai, on assiste à une inflation de la marchandisation de la santé. Certains patients peuvent alors craindre la surenchère de consultations et de frais. »
Un bilan tous les deux ans
Pourtant les professionnels, comme le Dr Margot Bayart, le répètent : « Un bilan de santé au moins tous les deux ans devrait être aussi naturel que d'autres règles d'hygiène de base, comme se laver les dents. »
Suivre son taux de cholestérol, sa tension, son indice de masse corporelle (IMC) serait un minimum. « Heureusement, les demandes de certificat médical pour les activités sportives nous aident à suivre ces patients si discrets, commente le Dr Druais. C'est une occasion de parler de leur santé. »
Les outils d'auto-mesure, comme le tensiomètre digital, se multiplient et peuvent aider les allergiques à la consultation. Pour autant, ces appareils n'interprètent pas les résultats.
Les médecins ne sont pas forcément hostiles à cette évolution : « Quand des patients qui ont déjà réfléchi à leur problème viennent nous voir, c'est pour confronter leur ressenti à notre compétence, constate le Dr Margot Bayard. L'échange et le diagnostic en sont facilités. »
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