En 2009, après la mort d'une petite fille des suites d'une septicémie au CHU du Kremlin-Bicêtre, une enquête avait révélé une série de négligences de la part du personnel médical.
Le 24 septembre 2009, Camille, une petite fille de 6 ans, est admise dans un hôpital de la banlieue parisienne pour une opération banale des voies urinaires. Cinq jours plus tard, après plusieurs erreurs du personnel médical, la petite fille perd la vie des suites d'une septicémie. Un chirurgien et une anesthésiste sont jugés vendredi à Créteil pour ce drame survenu au CHU du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). L'Assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP), qui gère l'établissement, est également sur le banc des prévenus. Tous sont jugés pour «homicide involontaire».
C'est pour une banale opération que Camille est attendue à l'hôpital, le 24 septembre 2009. L'enfant souffre d'infections urinaires chroniques et, le lendemain, une intervention chirurgicale, dite «de Cohen», doit y mettre fin. Poussées de fièvre, vomissements, le cœur qui s'emballe: l'état de santé de la fillette se dégrade après l'opération, jusqu'à l'arrêt cardiaque. Verdict de l'autopsie: «mort par choc septique».
«Ma fille n'a eu aucune chance», confie au Parisien Monique Lacroix, la maman de Camille. «Dans la nuit, elle a vomi du sang. On m'a dit que c'était du chocolat alors qu'elle n'en avait pas mangé», relate la maman avant d'ajouter qu'il y avait eu «négligence complète de la part de l'hôpital et des médecins». Aujourd'hui, la maman de Camille et sa famille attendent le procès «avec impatience». «Pour que notre fille soit vengée. Et pour que ça n'arrive plus», indique Monique.
Une série de négligences fatale
Dès le lendemain du décès, la famille porte plainte et une enquête est rapidement ouverte. Celle-ci va révéler une série de négligences au sein de l'équipe médicale. La veille de l'opération, un germe infectieux est détecté dans les urines de la fillette, ce qui «aurait dû conduire au report de l'intervention chirurgicale», selon trois experts mandatés par la juge d'instruction. Mais ni le chirurgien, ni l'anesthésiste ne pensent à consulter les résultats de cet examen obligatoire.
Le premier assume sa responsabilité mais explique, d'après l'instruction, que c'était «avant tout à l'interne (...) et à l'infirmière» d'attester que le dossier médical du patient était complet. La seconde, elle, estime que «ce n'était pas dans les attributions systématiques de l'anesthésiste», mais dans celles du chirurgien, de s'assurer de l'existence d'un tel examen, dont le résultat «devait avoir été vérifié en amont» par un interne de garde.
Trois jours après l'intervention, alors que l'enfant se plaint de douleurs, les deux praticiens accumulent les erreurs. Enfin informé de la présence d'une bactérie dans les urines de la fillette, le chirurgien pose un mauvais diagnostic et prescrit un traitement antibiotique par voie orale, inadapté et insuffisant, selon les experts.
L'anesthésiste, de garde la nuit suivante, est avertie par un interne de la persistance des symptômes. Si elle ordonne, à raison, un traitement antibiotique par intraveineuse et un examen sanguin, elle ne se déplace pas dans la chambre de Camille. Une faute selon les experts, qui estiment que l'enfant aurait dû être transférée en réanimation, «ce qui aurait peut-être permis d'éviter le décès». Depuis le drame, aucune intervention chirurgicale ne débute dans ce service sans la lecture d'une check-list devant l'ensemble du personnel soignant présent dans le bloc opératoire.
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Anonyme
En Avril, 2016 (13:04 PM)Participer à la Discussion