On connaît tous au moins une personne souffrant du diabète. Le nombre de personnes touchées par la maladie chronique croît tout comme les recherches sur le sujet. LeCentre européen d’étude du diabète (CeeD) à Strasbourg œuvre, lui, depuis 25 ans pour la sensibilisation de la population et pour le développement de traitements de substitution aux injections d’insuline. L’établissement a présenté, jeudi, un concept pour développer une nouvelle solution thérapeutique.
En quoi consiste cette innovation ?
Après avoir développé un projet de pancréas bioartificiel et d' administration d’insuline par voie orale, le CeeD travaille actuellement sur une thématique novatrice en diabétologie qui consiste a exploré la communication entre les muscles et le pancréas. L’idée : se servir des molécules sécrétées par les muscles, les myokines, pour ses effets bénéfiques sur le pancréas.
Bref, une sorte de cellule qui concentrerait les effets du sport et qui pourrait prévenir le diabète chez un sujet, ralentir son développement chez le malade, mais aussi diminuer les besoins thérapeutiques. Sans remplacer, bien sûr, l’activité physique adaptée à chaque malade.
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Combien de personnes sont concernées ?
La maladie chronique connaît une progression fulgurante dans le monde : alors qu’elle concernait 108 millions de sujets dans le monde en 1980, on compte 422 millions de personnes diabétiques en 2015, selon le Ceed. « On n’a pas résolu grand-chose, on n’a pas pu ralentir sa pandémie », déplore le professeur Michel Pinget, président fondateur du CeeD, face à ce constat d’échec. En France, la moyenne nationale s’établit aujourd’hui environ à 8 %, avec 5,3 millions de personnes diabétiques en 2015.
Pourquoi l’Alsace est particulièrement touchée ?
Le CeeD est une structure unique en son genre en France voire en Europe, implantée donc dans une région particulièrement concernée par cette maladie. En Alsace, le taux de diabétiques flirte avec les 10 %, indique le Pr Michel Pinget : « J’ai tendance à dire qu’il existe deux France : celle du Nord-Est et celle du Sud-Ouest, et il y a 4 % de différence entre les deux ».
La faute aux habitudes alimentaires locales ? « On dit souvent au malade qu’il bouffe trop, qu’il boit trop, qu’il ne fait pas assez de sport, et c’est peut-être vrai. Mais il ne faut pas oublier que le diabète est une maladie génétique, précise l’expert. Et les gènes du diabète ce sont des gènes de survie, qui stockent le glucose et le sel, provoqués par des conflits, des guerres. Ces 300 dernières années, le Nord-Est a été beaucoup plus concerné par les conflits. »
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