Le projet de plan d'investissement dans le secteur de la santé, les reformes du secteur, l'état des lieux de la chirurgie dentaire au Sénégal et la syndicalisation chez les cadres, sont autant de préoccupations du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES). Et ce, depuis quelques années. Ainsi, dans le cadre de ses instances ordinaires, les membres du Comité exécutif national (CEN) du SAMES se sont réunis pendant deux jours à Toubacouta (Fatick).
Selon Docteur Yéry Camara et Cie, la définition d'un mécanisme de financement sûr qui permette la disponibilité des ressources nécessaires dans la durée est une necessité. « Des pistes de financements innovants devraient être explorées et, dans ce sens, les ressources minières et pétrolières devraient obligatoirement être mises à contribution. Les investissements devront aller de paire avec des réformes pertinentes et consensuelles dans le secteur et qui assureront la motivation des agents et leur maintien dans le secteur public », ont-ils indiqué dans leurs résolutions.
Cliniques et cabinets privés, une prérogative exclusive des agents de santé
Les syndicalistes ajoutent que le respect des engagements de l'État constitue un préalable à un climat social apaisé. C'est pourquoi d'ailleurs, le SAMES, tout en se félicitant de l'adoption de la loi sur la retraite à 65 ans, demande à l'Etat d'appliquer les points d'accord résiduels dont les parcelles à usage d'habitation de la ZAC de Lac Rose, l'application des mesures correctrices en rapport avec les résultats de l'étude sur le système de rémunération des agents de l'Etat, le statut des médecins en spécialisation et celui des internes et, enfin la gestion démocratique des ressources humaines.
Le SAMES de rappeller que l'ouverture des cliniques, des cabinets médicaux privés, des cabinets dentaires ou des officines reste une prérogative exclusive des agents de santé au Sénégal. Autrement, prévient le syndicat, cette disposition ordinale ne peut en aucun cas être remise en cause par une réforme pour éviter de transformer la santé en bien marchand quelconque loin de l'objectif de santé publique. Toutefois, concèdent les médecins, le financement par le privé peut être ouvert et encadré pour disposer de grands hôpitaux modernes privés.
Les acteurs de la santé de soutenir que l'efficacité des districts sanitaires dans la gestion des épidémies a fini de démontrer que le système actuel de la santé publique est très adapté pour faire face aux défis présents et à venir et, de ce fait, le SAMES appelle à son renforcement
« Par ailleurs sachant qu'une mauvaise santé bucco-dentaire est à l'origine de nombreuses maladies, le SAMES demande à l'Etat de développer un programme éducationnel permanent à destination des enfants pour leur inculquer de bonnes habitudes en matière d'hygiène bucco-dentaire mais également de renforcer la Division de la santé bucco-dentaire du Ministère de la Santé et de l'Action sociale », indique-t-on dans le document.
Recrutement volontariste des chirurgiens-dentistes demandé
Les membres du Sames ont aussi déclaré que la faiblesse du recrutement des chirurgiens-dentistes par la fonction publique aggravée par une dégradation de la formation due à l'insuffisance du matériel pédagogique à l'Institut d'odonto-stomatologie de Dakar pose de véritables problèmes de disponibilité de chirurgiens-dentistes dans les régions périphériques du Sénégal. C'est pourquoi, avancent-ils, le SAMES demande à l'Etat le recrutement volontariste des chirurgiens-dentistes pour résorber le gap de ressources humaines et lutter contre leur chômage et l'exercice illegal de cette profession.
Pour cela, le Comité exécutif national du syndicat appelle également l'Etat à une large concertation sur ces réformes et à une parfaite rigueur dans l'investissement, seul gage de succès pour un système de santé performant. « Faut-il rappeler que les agents de santé sont parmi les rares agents de la fonction publique qui ne bénéficient pas de logement ? Cela constitue une des injustices que ces réformes devront corriger pour plus d'équité, de motivation et garantie de pérennité », fait-il remarquer.
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