
Une prévalence alarmante
En 2024, pas moins de 700 patients ont été reçus en consultation pour des troubles rénaux à l’Hôpital régional de Ziguinchor et à l’Hôpital de la Paix. Parmi eux, 32 sont en hémodialyse chronique, dialysés à vie dans le centre hospitalier régional. « La situation ici reflète celle du Sénégal : une incidence et une prévalence élevées. Les chiffres ne cessent d’augmenter, d’où l’urgence de la prévention », alerte le Dr Kane. Cette affluence s’explique aussi par la proximité avec la Gambie, la Guinée-Bissau et même la Guinée-Conakry, où l’absence de néphrologues pousse les patients à se tourner vers Ziguinchor.
La région dispose d’un atout : deux hôpitaux équipés et trois néphrologues, un effort salué par le spécialiste. « Les autorités ont fait un pas, mais la demande explose. Il faut plus de spécialistes », insiste-t-il.
Le coût exorbitant de l’hémodialyse
À Ziguinchor, l’hémodialyse reste la seule option pour les cas terminaux, une technique coûteuse pour l’État et les patients. « Elle est largement utilisée, mais la transplantation rénale, récemment lancée à l’hôpital militaire de Ouakam à Dakar, est bien moins chère. Avec une greffe, le patient n’a besoin que de médicaments immunosuppresseurs, pas de dialyse », explique le Dr Kane. Il plaide pour que cette alternative soit accessible dans toutes les régions, y compris Ziguinchor, afin de soulager les finances publiques et d’améliorer la qualité de vie des malades.
Face à cette crise silencieuse, le néphrologue lance un cri d’alarme : « Seule la prévention par le dépistage permet un diagnostic précoce. Il faut sensibiliser sans relâche pour inciter les gens à se faire tester. » Une démarche cruciale dans une région où la maladie rénale touche un nombre croissant de vies.
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